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Le JPB > Culture 2007-07-31
Ingmar Bergman, cinéaste de l’âme

Couples déchirés, face-à-face avec la mort, absence de Dieu, mais aussi magie de la vie : le cinéaste suédois Ingmar Bergman, qui vient de décéder à l’âge de 89 ans, a créé une ¦uvre d’une grande richesse émotionnelle où il a mis en lumière le tragique de la condition humaine. Reconnu sur la scène internationale dès les années 50 (Sourires d’une nuit d’été 1955; Le septième sceau 1956; Les fraises sauvages 1957), il n’a été acclamé par ses compatriotes qu’à la fin de sa vie. Né le 14 juillet 1918 à Uppsala, au nord de Stockholm, Ernst Ingmar Bergman, fils de pasteur, deuxième d’une famille de trois enfants, a reçu une éducation stricte et austère dont il n’aura de cesse de se libérer. Son enfance, qu’il a décrite comme "douloureuse et compliquée", a profondément marqué son ¦uvre qui tourne presque toujours aoutour des moments de crise, résolue ou pas.

Sa carrière démarre par le théâtre, qui restera toute sa vie une grande passion, au début des années 1940 avec un stage de mise en scène à l’Opéra de Stockholm. En attendant d’être engagé en 1960 comme metteur en scène du prestigieux Dramaten, le théâtre royal d’art dramatique, il écrit des pièces, des romans et des scénarios. En 1945, il décide que le seul moyen moderne de s’exprimer est le cinéma : "Faire des films est pour moi un instinct, un besoin comme celui de manger, de boire ou d’aimer", déclare-t-il. Il réalise Crise à partir d’une pièce populaire danoise mais le film est un échec. Le cinéma devient pour lui une religion. Il fréquente Maurice Stiller, Pygmalion de Greta Garbo, et Victor Sjöström, réalisateur à l’époque du cinéma muet qu’il prend comme interprète dans Vers la félicité (1949) et, plus tard, dans l’un de ses premiers chefs-d’¦uvre, Les fraises sauvages (1957). En 1955, Bergman connaît son premier succès international avec Sourires d’une nuit d’été, une comédie grinçante qui, présentée l’année suivante au festival de Cannes, sert de modèle à la "nouvelle vague" française. Il commence à explorer les thèmes qui fonderont l’essentiel de son ¦uvre : l’angoisse de l’homme face à la mort, l’amour, la solitude et l’"infinie tristesse du monde sans Dieu". Force des gros plans, importance attachée aux visages, soin accordé à la lumière par son chef-opérateur de toujours, Sven Nyqvist (décédé en 2006), utilisation des retours en arrière et fondus enchaînés deviennent la respiration des films bergmaniens. Son cinéma est le plus souvent tragique. Le septième sceau (1957), prix spécial du jury à Cannes, et surtout Cris et chuchotements (1971), pièce de chambre en clair-obscur, en sont les meilleures illustrations. Mais face à la gravité des thèmes abordés, le grand public en Suède a souvent ressenti une distance avec les films de Bergman, l’accusant même d’être en partie responsable de la réputation de la Suède comme étant un pays de névrosés.

Bergman nourrit aussi une hantise du bonheur dans l’interrogation passionnée des femmes comme en témoigne la ferveur qui jaillit de Jeux d’été (1950), Un été avec Monika (1952), L’attente des femmes (1952) et d’Une leçon d’amour (1954). Cinéaste des femmes, il donnera leurs plus beaux rôles à des actrices comme Maj Britt Nilsson, Harriett Andersson, Eva Dahlbeck, Ulla Jacobsson et Liv Ullmann. En 1982, après plusieurs années en Allemagne où il s’était installé après des démêlés avec le fisc suédois, Bergman tourne Fanny et Alexandre, une ¦uvre-testament sur son enfance et sa passion du spectacle, couronnée par quatre Oscars. Il déclare après ce film en avoir terminé avec le cinéma. Mais après une pause de vingt ans, il reprend place derrière la caméra et réalise en 2003 Saraband pour la télévision suédoise, vision très noire de la vieillesse diffusée par la suite dans les salles. Encore plus que le cinéma, Bergman aimait le théâtre. "Je peux exister sans faire de films, mais je ne peux pas exister sans faire de théâtre", a-t-il déclaré. En 2002, Bergman met en scène Les Revenants du norvégien Henrik Ibsen et en 2004, à l’âge de 86 ans, il fait ses adieux aux planches.


 
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