En prison depuis juin dernier, le dirigeant de la gauche abertzale Arnaldo Otegi a appelé à la reprise du processus de résolution pour régler définitivement la question basque. Selon le porte-parole de Batasuna, "il n’y a pas d’alternative au processus" de dialogue. Dans une interview au journal Gara, Arnaldo Otegi s’exprimait pour la première fois depuis son incarcération. "La stratégie de la répression et de l’affrontement est vaine" a-t-il souligné. "Seul un accord politique" avec la mise en place d’un "cadre démocratique" au Pays Basque "peut résoudre ce conflit", estime-t-il.

Arnaldo Otegi, incarcéré le 8 juin dans la prison de Martutene après confirmation par le Tribunal Suprême d’une condamnation prononcée en 2006 contre lui à 15 mois de prison pour "apologie du terrorisme", a qualifié son arrestation de "coup médiatique" de la part du gouvernement socialiste espagnol destiné à donner une "image de fermeté", face aux critiques de la droite espagnole. Le leader de la gauche abertzale avait été condamné pour avoir participé à un hommage rendu au dirigeant de l’ETA Jose Miguel Beñaran, Argala, tué par un commando de paramilitaires espagnols dans les années 70. Personne n’a jamais été jugé pour cet attentat.

"Aujourd’hui ce qu’il faut c’est recommencer à construire, à partir de ce que l’on a déjà construit, les conditions qui permettent d’atteindre un accord de résolution", a-t-il expliqué, laissant de côté sa situation personnelle. "Pour cela, il faut maintenir ouvertes les voies de communication", selon Arnaldo Otegi qui estime que la tentative de résolution n’a pas été vaine. "Ces années de travail intense nous ont permis d’avancer", a-t-il affirmé tout en précisant que le processus de dialogue est "quelque chose de dynamique. Il n’y a pas d’alternative au processus. Il faut le reprendre", a-t-il insisté, "mais bien évidemment avec des garanties et avec des bases solides".

"Nous pouvons affirmer que nous avons avancé mais sans parvenir à un accord de résolution final (...) parce qu’il n’existe pas encore de la part du gouvernement espagnol l’ambition ni la maturité suffisante pour y parvenir", a-t-il expliqué tout en dénonçant l’attitude du Parti nationaliste basque (PNV), une formation qui n’a fait que suivre mot par mot, selon Arnaldo Otegi, la stratégie du PSOE. "Le PNV n’a pas été capable de mettre sur la table une proposition sur un scénario démocratique concernant les quatre provinces du Pays Basque sud", a-t-il reproché.