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Le JPB > Pays Basque 2007-07-31
La coexistence impossible entre OGM et Bio
·Le manque de transparence sur la localisation des parcelles OGM rend impossible le travail des agriculteurs Bio

Des deux côtés de la route, les plantes de maïs en pleine floraison s’étalent à perte de vue. La maïsiculture est omniprésente à Saint Dos, premier village béarnais après Came (Basse Navarre), adossé au département des Landes.

Bernard Pouey est le seul agriculteur Bio du village . Avec sa femme Chantal, il a dû porter plainte jeudi dernier à la gendarmerie de Salies, pour sabotage de parcelles de maïs biologique (voir notre édition de vendredi).

Accompagné de Jon Harlouchet, président de la Fédération Bio-Aquitaine, de Patrick De Kochko, ingénieur agronome du Lot et de Maite Goyhenetche, responsable de BLE (fédération de producteurs Bio), Bernard Pouey a invité la presse à découvrir cette parcelle composée de deux champs de 1,4 hectare et de ,.4 hectares, sabotée par un produit chimique, dont l’origine était encore hier inconnue.

La parcelle en question était le sujet d'une "étude scientifique pour mesurer la contamination pollinique générée par des maïs OGM des champs voisins sur des maïs non OGM", une étude financée par le Conseil régional.

Mais l’étude n’a pu aller jusqu’au bout, la parcelle sur laquelle étaient plantées huit espèces différentes de maïs ayant été sabotée, "aspergée d'un produit chimique qui en annule la floraison". À l’¦il nu, il était perceptible que les plantes n'avaient pas un développement normal : les feuilles jaunissaient, les maïs n’arrivaient pas à grandir, certaines herbes semblaient comme brûlées, alors que le maïs des parcelles toutes proches rayonnait.

Après une vingtaine d’années de maïsiculture, Bernard Pouey cultive deux hectares de maïs bio depuis 7 ans, qu’il travaille pour nourrir son bétail. Depuis, l’autorisation de semence de maïs OGM (Mon 810) destiné au bétail, a changé la donne pour cet agriculteur bio. Ses voisins ne sont pas tenus de l’informer sur la semence de maïs OGM, mais après avoir testé le contenu en OGM des parcelles avoisinantes, la proximité des parcelles ne laisse aucun doute sur le risque de pollinisation du maïs Bio par du maïs OGM, dénaturant le maïs Bio. C’est ainsi qu’il avait décidé de participer à une expérimentation, pour prouver, données en main, que le maïs OGM et le Bio ne peuvent coexister, le pollen du premier venant "polluer" le deuxième. L’étude devait démontrer les conséquences de cette proximité.

L’étude ne pourra pas se faire, la récolte de Bernard et Chantal Pouey est réduite à néant et en plus, ils sont aujourd’hui condamnés à ce que leurs terres soient déclassées, avec l’impossibilité de pouvoir semer du Bio dans les prochaines années.

Si l’étude avait pour but de démontrer que la coexistence entre maïs OGM et non OGM est impossible, même sans résultat des études, le sabotage a démontré dans les faits que cette coexistence n’est pas possible.

Les apiculteurs également touchés

À quelques battements d’ailes d’abeilles, c’est une autre expérience qui est menée. Les agriculteurs Bio mesurent la contamination par l’OGM des pollens et miels des ruches d’apiculteurs. Non seulement la coexistence entre mais OGM et mais Bio est impossible, mais la présence d’OGM nuit également aux apiculteurs Bio. La loi française permet uniquement de connaître la surface de maïs OGM exploitée dans un canton donné, mais sans connaître la commune concernée, et encore moins la localisation exacte des parcelles. Ainsi le pollen et le miel sont contaminés par les plantes OGM environnantes de plus d’un kilomètre à la ronde. Le miel et le pollen issus de ces installations, Bio à l’origine, sont contaminés, donc interdits de vente puisque les OGM ne sont pas autorisés dans ces aliments.

En revanche, une directive européenne impose aux Etats membres la publication de registres publics destinés à informer les citoyens sur les emplacements de cultures d'OGM. Le gouvernement français n’a pas encore transposé cette directive. Cette transparence est indispensable pour les agriculteurs Bio, sans quoi, leur travail est réduit à néant.


 
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