Passé les élections, les trois députés qui représentent le Pays Basque nord sont tournés vers l’avenir. Jean Lassalle et Jean Grenet sont de facto députés des IVe et Ve circonscriptions du Pays Basque, puisqu’au regard de la loi, ils n’ont jamais cessé de l’être. Néanmoins, ils se rendront aujourd’hui à l’Assemblée nationale afin de s’inscrire, faire les photos officielles et remplir les papiers de rigueur.
Daniel Poulou devra en revanche attendre quatre semaines, un mois. En effet Michèle Alliot-Marie étant élue députée, elle ne peut se démettre de son poste dans les quatre à cinq semaines, sinon elle perdrait la députation. En revanche, comme elle est ministre, elle ne pourra siéger à l’Assemblée nationale. Son siège restera donc inoccupé jusqu’au terme du délai imposé par la loi, moment ou Daniel Poulou pourra à nouveau être accrédité en tant que député de la VIe circonscription.
Commencera alors le va-et-vient hebdomadaire entre le Pays Basque et Paris. Les députés partiront les lundis matin, pour rentrer le mercredi soir, ou le jeudi dans certains cas. Les trois députés ne bénéficiant pas de bureaux avec possibilité de dormir sur place, ils séjourneront à l’hôtel à chaque fois qu’ils "monteront" à Paris.
En attendant l’ouverture officielle de la 13e législature, le mardi 26 juin, les députés élus viendront prendre leurs marques au Palais-Bourbon et les groupes éliront leur président. La nouvelle Assemblée siégera tout juillet en session extraordinaire pour voter les principaux textes déjà annoncés: paquet fiscal et économique, durcissement des peines pour les mineurs récidivistes et instauration de peines plancher, réforme de l'université.
Chaque député s’inscrira également dans les différents groupes et commissions.
24 heures après
24 heures après leur élection, les trois candidats ont un regard serein sur l’élection qu’ils viennent de passer. "Une satisfaction", pour les trois hommes de voir que leurs électeurs ont apprécié leur travail, qu’ils ont "bien fait [leur] boulot".
"Si on m’a renouvelé la confiance c’est que la majorité des concitoyens était satisfaite" commente simplement l’élu bayonnais.
Le changement d’attitude entre les deux tours a été surtout palpable sur la IVe et sur la Ve, moins dans la VIe. Jean Lassalle en a été le grand bénéficiaire malgré Hervé Lucbéreilh.
Jean Grenet en revanche, voyait venir le danger. "J’ai passé la semaine à dire que c’était loin d’être joué et que l’essai était loin d’être transformé" commente-t-il. "Je sentais beaucoup de démobilisation, parce que tout le monde croyait que les 17 points d’avance du premier tour suffisaient. Une forte mobilisation entre les deux tours, et les annonces au niveau national ont bénéficié à la gauche dans bon nombre de circonscriptions" regrette-t-il. "On a laissé un bon nombre d’amis de l’UMP sur le carreau" ajoute Daniel Poulou.
"Une mobilisation de la gauche qui a appelé à faire barrage à l’UMP et à sa vague bleue annoncée, ce qui a permis aux électeurs de gauche de se ressaisir et de se dépasser au deuxième tour" argue l’élu urruñar.
Néanmoins, c’est la "cacophonie" autour de la TVA sociale, qui a fait "très très mal" estime le conseiller général du canton d’Hendaye. "ça a été mal expliqué, et nos adversaires en ont profité en s’engouffrant dans la faille". Cette question a été étudiée à plusieurs reprises à l’Assemblée selon Daniel Poulou, qui avoue ne pas être convaincu par l’argument. "C’est une mesure qui cherche à réduire le coût de la main-d’¦uvre, en baissant les taxes sociales aux entreprises afin d’éviter leur délocalisation. Un manque à gagner pour la Sécu qui serait récupéré par l’augmentation du taux de TVA" rappelle-t-il. "ça part d’un bon sentiment, mais c’est dangereux puisque cela peut réduire le pouvoir d’achat et faire augmenter l’inflation. Raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a coupé court, à cette annonce malheureuse". "Un coup d’épée dans l’eau" dit-il.
Et le MoDem ?
Avec quatre députés et en attente de ce que deviendra le MoDem, Jean Grenet ne semble pas s’inquiéter de cette question, rappelant que la candidate et les principaux leaders du mouvement avaient appelé à voter pour lui, "même s’ils n’ont pas été suivis par leurs électeurs".
Après les présidentielles et les législatives, ce sont les élections municipales et cantonales qui commencent à pointer leur nez. Le maire de Bayonne sera candidat à sa succession. Daniel Poulou, en revanche se présentera aux deux, Mairie d’Urrugne et Conseil Général. S’il remporte les deux il démissionnera de l’un des deux, par la suite il devrait vraisemblablement démissionner de la Mairie, comme en 2002.
Néanmoins, Jean Grenet ne veut pas entendre parler d’élections pour le moment et espère "avoir le temps de souffler un peu cet été" avant d’attaquer les élections municipales à partir du mois d’octobre prochain.
Daniel Poulou en revanche, situe la campagne des municipales à la suite. "Un élu est toujours en campagne" commente-t-il. Cependant la constitution de la liste pour Urrugne ne devrait pas se faire avant l’automne.
