élections législatives
Domecq : "nous avons l’espoir de faire élire dimanche un député de gauche sur la IVe"
·Le candidat socialiste de la IVe a dénoncé les stratégies électoralistes de Lucbéreilh et Lassalle
"Les partis de gauche sont unis pour la victoire dimanche", a lancé hier Jean-Pierre Domecq à Mauléon. Le candidat socialiste de la quatrième circonscription qui affrontera au deuxième tour Jean Lassalle (MoDem) et Hervé Lucbéreilh (UMP) était entouré pour l’occasion du candidat communiste Louis Labadot, du suppléant vert Jean-Rémi Treyture et du représentant des radicaux de gauche du Pays Basque Jean Bourdaa. Le staff socialiste avait également en main la lettre de Jean Haira, candidat de la LCR appelant à s’opposer à la droite au second tour en votant Domecq.
"Le total des voix de gauche arrive au niveau des suffrages recueillis par les deux candidats de la droite. Le report de voix et la mobilisation des abstentionnistes devraient nous être favorables", a commenté Jean-Pierre Domecq qualifiant le score réalisé dimanche par les partis de gauche de "remarquable vu le contexte". Il estime que la droite a fait le plein de voix et il a l’espoir de l’emporter pour offrir pour la première fois un député de gauche à cette circonscription.
Le candidat socialiste a renvoyé dos à dos ses deux adversaires. "Nous, nous proposons un député qui s’occupant moins de communication et de sa propre survie politique traite avec moins d’amateurisme toutes les questions importantes relatives à l’économie", a-t-il avancé.
Pour une entité institutionnelle de proximité
Lui a regretté que la campagne n’ait pas permis de débattre de "l’avenir de nos territoires".
"Pour moi des territoires comme les nôtres appartiendront à terme à des entités institutionnelles de proximité fondées sur des unités géographiques, économiques et culturelles, a-t-il déclaré hier. "Ceci permettra une cohérence politique beaucoup plus efficace pour lutter contre le libéralisme porté par la mondialisation, pour défendre nos idées et nos identités et pour assurer un développement culturel et économique plus efficace".
Le message s’adresserait-il aux abertzale dont le score important (6,32%) constitue un réservoir de voix envié par les trois candidats? "Si les abertzale se reconnaissent dans ma proposition, ils ont l’occasion dimanche de faire avancer cette idée. Mais dimanche, pas lundi", a répondu Jean-Pierre Domecq. Pour le reste, le candidat socialiste a affirmé que ses deux concurrents ont pour stratégie de le "coller sur tous les points, n’hésitant pas à faire de la politique électoraliste et à utiliser le mensonge et les contre-évidences".
Qu’il s’agisse d’OGM ou de transnavarraise, "ils ne reculent devant aucun moyen pour attraper des voix" déclare le socialiste en rappelant que Hervé Lucbéreilh appartient à "un parti qui a ouvertement défendu l’autorisation d’implantation des OGM en France" et que Lassalle "au plan local fait la promotion des coopératives locales qui vendent des OGM". De même sur la transnavarraise, Lassalle et Lucbéreilh "sont tout deux vice-présidents et membres de l’exécutif du Conseil général qui a pris la décision de créer cet axe". De son côté, Louis Labadot a affirmé que les voix qui se sont reportées sur sa candidature sont "des voix de résistance à Sarkozy". Le communiste a appelé à "faire battre la droite. Tout comme le Vert Jean-Rémi Treyture qui a estimé que les positions sur les OGM ou la transnavarraise "nous unissent à Jean-Pierre Domecq". Pour les radicaux de gauche également, le socialiste est le "dernier rempart contre le libéralisme". "Si les forces de gauche poussent en même temps, on peut marquer l’essai", a affirmé Jean Bourdaa.
Dernières consignes de vote pour le deuxième tour
Abertzaleen Batasuna appelle à voter dans la VIe circonscription pour les socialistes, Sylviane Alaux et Kotte Ecenarro, "qui partagent avec nous les objectifs et l’action de Batera pour un référendum sur un Département Pays Basque, soutiennent Laborantza Ganbara et demandent la ratification de la Charte européenne des langues régionales souligne le parti abertzale de gauche dans un communiqué. "Kotte Ecenarro était le seul maire d’Iparralde présent dans la délégation basque reçue au Parlement européen le 25 octobre 2006 lors du vote de la résolution sur le processus de Paix en Pays Basque rappelle AB dans un communiqué. AB regrette cependant la position favorable de Madame Sylviane Alaux sur la création d’une nouvelle voie TGV. En revanche dans notre édition d’hier il fallait bien lire que c’est Battitt Etcheverry élu abertzale à Hendaye qui soutien Sylviane Alaux et Kotte Ecenarro.
Dans la IVe circonscription, "les abertzale apprécieront librement la position des candidats restés en lice même si AB "s’élève une fois de plus contre le découpage de cette circonscription basco-béarnaise qui brouille la lisibilité de l’expression publique en Pays Basque.
Dans la Ve circonscription, rappelant que "toute voix à droite est évidemment exclue, "pas une voix abertzale ne doit aller au socialiste, anti-basque, Jean Espilondo.
En revanche Batasuna ne donne pas de consigne de vote. Suite aux résultats de la plateforme Euskal Herria Bai au 1er tour des élections législatives, Batasuna juge comme "très bons" les résultats obtenus au premier tour des élections législatives par la coalition Euskal Herria Bai. "Ces bons résultats montrent que la coalition a fonctionné, en générant, au-delà du nombre élevé de voix, une dynamique constructive de travail en commun entre abertzale" souligne Batasuna dans un communiqué.
Par rapport au second tour, conformément à la consigne donnée par la coalition Euskal Herria Bai, Batasuna considère qu’il appartient à chaque abertzale de déterminer librement son attitude "en prenant au maximum en compte les intérêts fondamentaux de notre projet abertzale". "Si les élections constituent un rendez-vous très important, il est nécessaire de continuer à défendre au quotidien les revendications que nous avons portées durant la campagne".
En ce sens, dans le contexte de ce second tour, le parti abertzale appelle à participer à la manifestation organisée demain à Bayonne à 17h00 par Askatasuna en faveur du démantèlement de la 14e section antiterroriste.
Pour sa part, EAJ-PNB se félicite du score des candidats du MoDem sur la Ve et VIe circonscription, auquel EAJ-PNB a contribué. "Nous proposons aux électeurs de voter en conscience en tenant compte des trois thèmes qui nous paraissent essentiels, la modification de l'article 2 de la Constitution et la coofficialisation de l'euskara, le développement des relations transfrontalières et la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque".
Pour le second tour, dans ces deux circonscriptions ainsi que dans la IVe, ils demandent aux électeurs de prendre en compte également les engagements et l'implication des candidats titulaires ou de leurs suppléants vis-à-vis du Pays Basque.
Pour Espilondo
Le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) a soutenu Ségolène Royal pour les élections présidentielles ; il appuie la candidature de Jean Espilondo dans la Ve circonscription.
"Nicolas Sarkozy veut contrôler tous les pouvoirs pour mener à bien la politique d’une droite rétrograde qui n’a rien de commun avec les valeurs du gaullisme et de la démocratie chrétienne" estime Jean-Claude Paul-Dejean conseiller municipal d’Anglet, colistier de Jean Espilondo. Pour le MRC les objectifs de la droite sont "d’en finir avec les acquis sociaux, obtenus de haute lutte, démanteler le service public, privatiser le système de santé, avantager délibérément une minorité de privilégiés au détriment des autres catégories sociales (confer la hausse de la TVA, la mise en place des franchises de santé, les allégements fiscauxŠ)".
Pour le MRC, il est contradictoire de souhaiter le pluralisme à l’Assemblée Nationale et de voter pour Jean Grenet candidat de l’UMP, en référence aux appels à voter des responsables locaux du MoDem.
De son côté la LCR précise qu’au second tour des législatives, la LCR ne fera pas "la politique du pire". "Nous faisons la différence entre la droite et la gauche même si leurs frontières s’avèrent de plus en plus ténues". "Aussi, comme pour les présidentielles, nous appelons à battre la droite sans donner de blanc-seing au PS". La LCR estime qu’en cela, ils se différencient du PCF et des Verts "qui s’allient politiquement avec le PS et participent, dans certaines circonscriptions comme dans la IVe des Pyrénées-Atlantiques, aux conférences de presse organisées par lui".
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