L’association Askatasuna a dénoncé l’arrestation hier matin et l’incarcération l’après-midi de la jeune Senpertar Saroia Galarraga dans le cadre d’une condamnation prononcée en 2006. En effet, l’année dernière, cette Labourdine âgée de 26 ans avait été condamnée au tribunal de Paris à "cinq ans de prison avec sursis dont deux ferme", selon Askatasuna. Elle a été incarcérée à la prison de Pau.
Présentée sur convocation à la gendarmerie de Senpere, Saroia Galarraga a été emmenée au commissariat de Bayonne ou elle est passée devant le Procureur. Celui-ci lui a communiqué son emprisonnement dans le cadre d’une procédure qu’Askatasuna qualifie de "surréaliste" et de "scandaleuse", conséquence de "l’attitude hargneuse des juges d’instruction parisiens envers les citoyens basques".
Ce cas judiciaire, "compliqué et difficile à résumer" selon Askatasuna, a commencé lors de l’arrestation de Saroia Galarraga, le 16 septembre 2002, à Talence. Quatre mois plus tard, le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) avait prononcé sa remise en liberté sous contrôle judiciaire. Elle a donc quitté la prison de Fleury-Mérogis et a été assignée à résidence à Metz, où se trouve son compagnon Bruno Josié, arrêté en même temps qu’elle et également assigné à résidence.
"Cette décision déplaît à la juge [Laurence] Le Vert, qui ouvre une autre procédure contre Saroia Galarraga sous le premier prétexte venu", dénonce Askatasuna. "Saroia est réincarcérée au bout de deux semaines et ne sera libérée à nouveau qu’en juillet 2004". Le prétexte en question ne tiendra pas la route, rappelle l’association "puisque Saroia sera acquittée dans ce dossier, ce qui, au passage, n’aura pas empêché le Procureur de demander de cinq à six ans" de prison.
Deux ans déjà purgés
Lors de son second procès, celui concernant le premier dossier, qui a lieu en janvier 2006, Saroia Galarraga a été condamnée à cinq ans de prison dont deux ans ferme. "Deux ans qu’elle a déjà faits, de 2002 à 2004. Mais pour lesquels elle a été acquittée. Donc qu’elle doit refaire!" s’insurge l’association pour la défense des droits des prisonniers basques.
Askatasuna considère cette décision comme "une provocation supplémentaire" et estime évidente la liaison entre cette décision et la situation politique actuelle au Pays Basque.
"Comment l’État français peut-il continuer de nier qu’il a un conflit politique à gérer en Ipar Euskal Herria [Pays Basque nord]? À qui feront-ils croire que cette décision n’est pas politique?" s’interroge l’association.
Un rassemblement s’est tenu hier soir à St-Pée-sur-Nivelle pour exiger sa mise en liberté "immédiate".