La Mancomunidad de Txingudi renoncera à son centre incinérateur
·L’avenir d’Hendaye s’achemine, aux côtés d’Irun et Hondarribia, vers le projet de Zubieta
La Mancomunidad de Txingudi, syndicat intercommunal formé par Irun et Hondarribia pour la gestion de l’eau potable, de l’assainissement et des déchets ménagers, renoncera à la construction du centre d’incinération des ordures domestiques prévu à proximité du col de Gaintxiruzketa. Cette éventualité avait récemment été évoquée par le maire socialiste irundar José Antonio Santano et par son homologue hondarribiar Borja Jauregi, mais elle ne sera officielle que dans quelques semaines, lors de l’assemblée générale que la Mancomunidad doit organiser en début du mois de juillet.
Le syndicat accepte donc la proposition de la Diputacion de Gipuzkoa de construire un seul incinérateur qui gérerait tous les déchets de la province, un centre qui sera bâti sur les hauteurs du domaine de Zubieta, en périphérie de Donostia-Saint-Sébastien.
Dans ce contexte, l’avenir de la troisième ville du Consorcio, Hendaye, qui s’était associée à la Mancomunidad dans le projet de construction de l’incinérateur de Gaintxurizketa, semble passer par Donostia. "Les villes d’Irun et d’Hondarribia sont solidaires", déclare au journal le maire socialiste Kotte Ecenarro, "elles ont demandé à Hendaye de les rejoindre dans le plan de gestion des déchets de Gipuzkoa".
Vers Zubieta
"Cela fait trois ans que nous sommes ensemble sur ce projet.Mais, depuis l’année dernière nous avions envisagé deux possibilités: poursuivre le projet d’incinérateur à Gaintxurizketa ou alors rejoindre le projet de la Diputacion". À ce jour, explique le maire, tout semble indiquer que "l’on pourrait s’acheminer vers le projet de Zubieta". En principe, il n’y a pas d’opposition de la part du nouveau syndicat intercommunal gipuzkoar créé il y a trois semaines justement pour se charger du projet d’incinérateur et pour le gérer une fois mis en place.
Mais la position d’Hendaye sur la question de l’extension de l’aéroport d’Hondarribia semble gêner au Gipuzkoa et, bien que les deux sujets n’aient rien à voir, ils sont mis sur les plateaux opposés d’une même balance. "Ce n’est pas une surprise, je m’attendais à ça.Mais je ne suis pas là pour échanger un incinérateur contre un aéroport", réplique Kotte Ecenarro.
"Je comprends que la position du maire d’Hendaye sur l’aéroport d’Hondarribia puisse gêner au Gipuzkoa", poursuit-il tout en rappelant l’existence d’un accord franco-espagnol sur le nombre de vols qui n’est pas respecté. "Je ne m’en prends pas à eux [aux Gipuzkoar] mais à la France. Depuis janvier j’attends une réponse qui n’arrive pas et entre-temps le nombre de vols ne cesse d’augmenter. Je m’en prends aux autorités françaises" et "aux ministres et députés de ce territoire" qui selon lui ne prennent pas en compte la question. "C’est leur tâche que de remonter l’affaire", estime-t-il.
Pour Kotte Ecenarro, qui va faire remonter en Europe la question de l’aéroport [lire notre édition d’hier], ce sujet ne sera pas un obstacle si Hendaye décide de rentrer définitivement dans le schéma de gestion des déchets du Gipuzkoa. Le prochain chapitre, en juillet.
Txingudi, un investissement de 52 millions
Le projet d’incinérateur de Gaintxurizketa a été lancé par la Mancomunidad de Txingudi dans l’"urgence". Le syndicat d’Irun et d’Hondarribia était le seul au Gipuzkoa à ne pas avoir de centre d’enfouissement, raison pour laquelle il transférait ses ordures au dépôt ‹très saturé‹ de San Marcos. La lenteur de la Diputacion du Gipuzkoa à trouver une solution à ce centre d’enfouissement a poussé les autorités de Txingudi à se lancer dans son projet en coopération avec Hendaye.
L’incinérateur était envisagé à proximité du col de Gaintxurizketa, sur un terrain de la ferme Zaldunborda. Avec un investissement de 52 millions d’euros, ce centre aurait pu traiter, voire brûler, 60 000 tonnes de déchets par an. Dans un premier temps, ce projet avait été accepté par le Diputacion, mais depuis, l’institution forale a fait pression pour qu’un seul incinérateur soit construit au Gipuzkoa.
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