Le courrier des lecteurs d’hier de la candidate des Verts de la IVe circonscription mérite des précisions, au moment de faire son choix pour le deuxième tour des législatives de dimanche. En ce qui me concerne, je n’ai aucun état d’âme à ne pas appeler à voter pour le candidat du PS, M. Domecq. Non seulement en tant que militant abertzale de gauche d’Euskal Herria Bai, mais aussi comme opposant au couloir à camions. M. Domecq n’est pas l’ami des Basques comme voudrait le laissait penser l’article d’hier. Le candidat choisi par le PS représente au contraire l’anti-basquisme primaire, grâce auquel son concurrent François Maitia a pu être éjecté pour ses idées trop favorables au département Pays Basque, par exemple. M. Domecq se fiche du Pays Basque, de son Histoire, de ses revendications, de ses prisonniers, de sa culture ou de son identitéŠ Si je ne peux me permettre de mettre en doute ses convictions de gauche (je ne le connais pas assez pour ça), il est clair que les problèmes qui concernent le Pays Basque le touchent peu.
Concernant le projet de transnavarraise, je n’ai personnellement aucune confiance en M. Domecq pour faire arrêter ce projet. S’il a bien signé le texte de LEIA demandant l’arrêt immédiat du projet, je pense que le candidat du PS est en contradiction avec ses actes. Il est, comme les deux autres candidats présents au deuxième tour, membre de la Commission Permanente du Conseil Général, qui a décidé de voter l’avancée du projet de transnavarraise, sous proposition de Lasserre, en nommant deux cabinets de médiation pour un budget atteignant 102 000 ¤. Et ce il y a seulement trois mois ! Alors que son collègue socialiste Maitia s’est positionné contre, il n’a pas bronché et a voté pour cette nouvelle étude. Lorsqu’une explication lui a été demandée par les militants de LEIA lors de sa venue à l’occupation du local du Conseil Général, il a répondu que "c’était une étude de rien du tout" et que les conseillers généraux socialistes arrêteraient le projet "au moment de la recherche des financements, c'est-à-dire après la phase d’Enquête d’Utilité Publique". Et je passe sur le ton employé et le sentiment de mépris qu’a ressenti l’ensemble des personnes qui étaient présentes ce jour-là. Il est bon aussi de rappeler que le principal promoteur du couloir à camions, M. Lasserre, a pu, à chaque fois, avancer dans son étude grâce au vote des conseillers généraux du PS. Comme pour le passage de la phase 1 à la phase 2 par exemple. Les électeurs de la IVe circonscription ont pu entendre lors de la campagne électorale la position des trois candidats qui restent en lice sur la question de la transnavarraise :
- le candidat du PS Jean-Pierre Domecq a signé le texte de LEIA pour l’abandon pur et simple du projet global, depuis Irunea jusqu’à Salies. Concrètement, il a l’intention d’arrêter ce projet au moment de la recherche des financements.
- le candidat de l’UMP Hervé Lucbéreilh qui a refusé de signer le texte de LEIA a annoncé qu’il s’opposera dorénavant à la poursuite du projet, en précisant que s’il est élu député, il démissionnera du Conseil Général. Il souhaite un grand axe sur la partie béarnaise (entre Donapaleu et Salies), une route 2X1 voie avec voie de dépassement et contournements de bourgs jusqu’à Arnegi. Quant à la Navarre, ils feront ce qu’ils veulent. Soit le même projet que celui de M. Lasserre, à la différence qu’il permettra aux dirigeants de la Navarre de faire ce qu’ils veulent, contrairement à aujourd’hui.
- Le candidat du MoDem-UDF Jean Lassalle a lui aussi refusé de signer le texte de LEIA. Il compte demander un moratoire du projet et interpeller la Commission Nationale du Débat Public sur le sujet. Il a également précisé qu’il était prêt à intervenir auprès de ses amis les promoteurs du projet, pour leur demander que ce débat soit mené et tranché au niveau local, par le biais par exemple du PCD de Baxe-Nafarroa.
S’il nous est demandé de choisir son vote en fonction des engagements de chacun, il n’est pas inutile non plus de prendre en compte les bilans et les actes de chaque candidat. Et à ce niveau-là, les trois candidats sont pour moi au même niveau : aucun n’a agi jusqu’à aujourd’hui en fonction de la volonté des Basques sur ce sujet de la transnavarraise. Il leur revient donc à eux de convaincre chacun des électeurs de leur sincérité !
