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Le JPB > Sujet à la une 2007-04-28
Une ligne très haute tension menace le ciel navarrais
·RTE étudie les différentes possibilités pour renforcer les interconnexions à très haute tension avec l’Espagne

Deux lignes à Très Haute Tension (THT) traversent déjà le Pays Basque. La première, de 400000 volts, relie le centre Argia de Villefranque àHernani. La seconde de 225000 volts arrive à Oihartzun. Une nouvelle ligne à très haute tension de 400000 volts qui partirait d’Argia jusqu’en Navarre... cela risque bien d’arriver et plutôt qu’on ne le croit.

RTE, Réseau de Transports d’Electricité, filiale d’EDF, est en train d’étudier les différentes possibilités pour répondre à l’objectif fixé par l’Europe. Ce n’est pas une directive, mais une recommandation de l’Union datant de 2002, qui demande à chaque pays membre de pouvoir fournir 10% de sa puissance électrique à ses voisins en cas de besoin. Une mesure pour éviter un black-out total, comme on en a vu à New-York ou en Italie en 2003.

RTE y voit l’occasion d’augmenter ses échanges avec l’Espagne. 10% de la puissance d’EDF, cela représente des tuyaux de 4000 mégawatts. Or pour l’instant, les deux interconnexions existantes (en Catalogne et en Pays Basque) n’atteignent que 1400 mégawatts. D’après une source proche du dossier, ce développement des interconnexions se ferait en plusieurs étapes. RTE souhaite commencer son programme de renforcement des lignes THT d’abord du côté de la Catalogne, "là où il y a le besoin le plus important de consommation". L’idée est "d’utiliser la ligne THT existante Perpignan-Bescano, de doubler la capacité des pylônes déjà installés, de passer de 3 à 6 câbles". Mais pour l’instant, le projet est en stand-by, la population et les élus catalans des deux côtés de la frontière ayant montré une vive opposition [lire encadré]. Quoi qu’il en soit, et même si ce projet aboutit, le débit d’EDF n’excédera pas 2400 mégawatts. Il sera nécessaire de "refranchir les Pyrénées" mais RTE n’est pas "déterminé sur la solution, il est encore trop tôt", en tout cas trop tôt pour préciser les contours que prendrait un tel projet.

"La Catalogne et le Pays Basque sont les couloirs naturels, donc les plus simples", explique Jean-Michel Mespoulède, responsable de la CGT Mines-Energie pour l’Aquitaine. Selon lui, la possibilité de traverser les Pyrénées via le Pays Basque a "forcément été envisagée par RTE".

Preuve en est : le ministère de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce de Navarre a annoncé être en train d’étudier l’éventualité d’une nouvelle ligne entre Muruarte (près de Pampelune) et Marsillon (Béarn). Du côté des élus des Pyrénées-Atlantiques, c’est la stupéfaction affichée. "Je ne suis au courant de rien", déclare Daniel Poulou, président de la commission infrastructures et transports au Conseil Général. "Ce projet n’est encore qu’une idée, il n’y a rien d’écrit, même pas de tracé imaginé", confirme David Ortal, secrétaire CGT à RTE Sud Ouest.

Même discours du côté de la direction, "bien malin qui pourrait le dire"...

Ligne aérienne

Nouvelle ligne à très haute tension, il y aura sûrement. Mais quand et où, la question n’a pas pour l’instant de réponse.

A noter que les lignes de 400000 volts sont automatiquement aériennes, "enterrer les câbles coûte beaucoup trop cher", lance David Ortal. De plus, "le souterrain a les mêmes contraintes : on ne peut rien planter dessus, ça défigure autant le paysage que l’aérien". Il reste toujours la possibilité de doubler la ligne THT existante entre Villefranque et Hernani. Cependant, les syndicalistes pensent que cette solution serait insuffisante pour atteindre les objectifs fixés par RTE. Par ailleurs, les Navarrais préféreraient tirer de nouveaux câbles qui arriveraient plus près de Pampelune, au lieu d’Hernani.

Le président du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques a estimé quant à lui que le projet d’une nouvelle ligne à très haute tension serait inacceptable.



«Qu’on ne vienne pas nous parler de THT !»
Le projet de ligne à très haute tension a suscité une vive opposition en Catalogne. "Cela fait maintenant 5 ans que nous mettons la pression", déclare Laurent Belmas, président du collectif "Non à la THT", qui réunit 35 associations du côté de Perpignan. Les élus ne sont pas en reste, les maires ont constitué un collectif depuis 4 ans. Il représente plus de 120 communes des Pyrénées-Orientales et parmi ses adhérents, Jean-Paul Alduy, sénateur-maire UMP de Perpignan. La Catalogne Sud a elle aussi vu naître une association de civils ainsi qu’un collectif d’élus. Personne ne veut d’une nouvelle ligne THT.

Après les débats publics, le projet catalan a été mis en attente parce que les deux gouvernements, français et espagnol, ne se sont pas mis d’accord sur le point de passage de la ligne à la frontière. RTE propose de doubler le nombre de câbles sur les pylônes existants, de passer de 3 à 6 câbles entre Baxais et Bescanó. Pour les Espagnols, le point de passage à la frontière est trop à l’intérieur des terres, ils préféreraient que la ligne arrive plus près des zones de grande consommation.

La population catalane remet en cause l’intérêt de doubler les lignes, "chez nous, on n’utilise que 30% de la capacité de la ligne. Alors qu’on ne vienne pas nous parler de 4 000 mégawatts !", s’exclame Laurent Belmas.


 
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