L’heure du dénouement est arrivée. Deux après le dernier titre décerné à René Muscarditz et René Dermit, nous connaîtrons ce soir aux alentours de 20h15 la nouvelle équipe Championne de France main nue trinquet. Fini le temps du tapis vert et des négociations, place maintenant au sport. Coup d’envoi de la partie opposant Waltary-Etcheto à Sorhuet-Oçafrain, 19h.

Si, en début de tournoi, les favoris ont vacillé face aux outsiders, l’affiche de ce soir est d’une logique implacable. Waltary-Etcheto avaient effectivement débuté par une retentissante défaite 40-21 face aux barragistes Etcheverry-Istillarte. Il n’aura fallu qu’une rencontre pour voir le mundillo de la pelote tout retourné, se demandant si le Cubain avait le niveau face aux spécialistes basques. Mais on en a oublié le changement auquel était soumis Waltary. Affronter un nouveau monde, s’habituer à un partenaire, retrouver une consistance physique... Ajouté à cela que ce fut tout aussi dur pour Etcheto de prendre la mesure de son partenaire au style si atypique, les raisons de la défaillance de l’équipe semblent normales. Synonyme que les deux hommes sont des "as" de la pelote, il ne leur aura fallu finalement qu’une seule partie pour trouver la bonne carburation. Et quel redressement avec trois victoires ultra-rapides.

De l’autre côté, la paire Sorhuet-Oçafrain n’a jamais tremblé tout au long du tournoi. Talentueuse, réaliste et opportuniste, l’équipe s’est tracé une voie royale vers la finale. Des qualités qui ont permis à Sorhuet et Oçafrain de ne pas tomber dans le piège des surprenants Etcheverry-Istillarte à l’heure des demi-finales. Au point de remettre la hiérarchie dans l’ordre avec deux victoires expéditives.

Quatre pilotari de qualité et en pleine possession de leurs moyens. Deux équipes homogènes aux styles différents mais tellement efficaces. Le Championnat de France ne pouvait rêver plus belle affiche dans l’antre du Moderne.

« C’est le tournoi le plus important avec les Masters »

ENTERTIEN | Sébastien SORHUET

C’est devenu depuis deux saisons, l’un des pilotari incontournables du circuit Elite Pro. Arrivé dans le circuit alors que le Championnat de France disparaissait, Sébastien Sorhuet a l’occasion de remporter son premier titre en compagnie de Patrick Oçafrain ce soir au Trinquet Moderne de Bayonne. Il nous confie ses impressions à quelques heures de la partie.

Vous disputez aujourd’hui votre première finale en championnat, est-ce une consécration ?

Je ne sais pas si l’on peut appeler cela une consécration, mais être en finale d’un championnat reste quand même un but. C’est le tournoi le plus important en deux à deux avec les Masters de Bayonne. Depuis tout petit on a vu les Aranburu, Bideondo, Martiarena... se disputer les championnats de France, c’est quand même quelque chose.

C’est l’occasion de prouver que vous faites partie des deux meilleurs avants du circuit ?

Ce n’est pas à moi de le dire. C’est vrai que depuis quelques années je suis au niveau avec les meilleurs, mais aujourd’hui j’ai bénéficié d’un "bon cheval" derrière avec Patrick Oçafrain. Il apporte beaucoup en tant qu’arrière et donc le travail était peut-être plus facile dans ce championnat pour moi. On verra maintenant en finale si ça va marcher.

Justement, vous avez un "bon cheval" derrière, vous aurez également un "bon cheval" en face avec un Waltary au jeu atypique. Avez-vous préparé une tactique spéciale pour le contrer ?

Pas encore mais c’est certain qu’on en discute avec Patrick, pour voir ce que l’on peut mettre en place.

Que craignez-vous le plus du Cubain ?

Le point important sera sans doute de relever le but. Il faudra le relever puis essayer de lui enlever la pelote (à Waltary). Ensuite on verra ce qui se passera pendant l’échange. Je l’ai déjà affronté lors des Masters l’an dernier et nous avions fait jeu égal. Il est vrai peut-être pas dans les mêmes compartiments du jeu, mais avec l’aide de Patrick on essayera cette fois-ci de le coincer.

Le trinquet Moderne, la cancha peut favoriser les adversaires ?

C’est évident, le trinquet à paroi de verre favorise Waltary, surtout en ce qui concerne le but. Ce ne sera pas la même partie que si l’on jouait dans un trinquet traditionnel, avec des parois en dur et où la pelote répond différemment, mais peu importe, on essayera de faire avec.

Fait rare en trinquet, vous avez eu droit à une séance de choix de pelotes. Pourquoi ?

C’est vrai que nous avons eu des petits soucis avec les pelotes tout au long de ce championnat. Le fabricant de pelotes a changé le cuir et les nouvelles pelotes prennent un peu de vitesse au sol. Elles "tirent", un peu comme les pelotes de mur à gauche.

Olatz IDOATE