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Le JPB > Culture 2007-04-28
Mstislav Rostropovitch, un musicien de génie qui défia le régime soviétique
·Le musicien russe, décédé hier à 80 ans, restera comme le plus grand violoncelliste de la seconde moitié du XXe siècle

Le musicien russe Mstislav Rostropovitch, décédé hier à 80 ans, était le plus grand violoncelliste de la seconde moitié du XXe siècle mais également un homme libre qui a défié l’oppression soviétique. Au soir de sa vie, deux images au moins résument son engagement : le concerto improvisé en 1989 sur les ruines du mur de Berlin et en 1991 sa venue sur les barricades contre les putschistes en soutien au président Boris Eltsine. Fils de violoncelliste, Mstislav Leopoldovitch Rostropovitch naît le 27 mars 1927 à Bakou (Azerbaïdjan). Il débute très tôt le piano avant d’aborder le violoncelle.

Son père, qui prit quelques leçons avec l’Espagnol Pablo Casals, dont Rostropovitch s’estimait le "petit-fils en violoncelle", l’encourage à rejoindre le Conservatoire de Moscou : Mstislav étudiera à partir de 1943 l’orchestration auprès de Dmitri Chostakovitch, qui restera son maître. Sa virtuosité s’impose rapidement. Il remporte de prestigieux concours à Moscou (1945), Prague (1947 et 1950) et Budapest (1949). Devenu une gloire nationale, il se voit récompensé, à l’âge de 23 ans seulement, de la plus haute distinction qui existe en URSS, le prix Staline. Sa disgrâce sera aussi rapide que son ascension. En septembre 1970, il accueille chez lui avec son épouse, la soprano Galina Vichnevskaïa, l’écrivain dissident Alexandre Soljenitsyne, malade et sans ressources. Rostropovitch n’hésite pas à prendre parti pour lui dans une lettre au dirigeant soviétique Léonid Brejnev.

Immédiatement victime de représailles, banni des tournées étrangères et interdit de jouer avec des grands orchestres, Rostropovitch émigre à l’Ouest le 26 mai 1974 pour "raisons politiques". Quatre ans plus tard, le 15 mars 1978, il est déchu de la nationalité soviétique. Quelques jours après la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, celui qu’on surnommait "Slava" joue du violoncelle au pied du mur.

Au pied du mur

"Il y avait un public, mais j’ai joué pour moi-même (...). J’ai demandé à Dieu de réconcilier les deux parties de l’Europe et de mon c¦ur", se souvient-il dans une interview. Réhabilité en 1990 par un décret de Mikhaïl Gorbatchev, Rostropovitch revient en Russie avec l’orchestre symphonique de Washington, qu’il dirigea de 1977 à 1994. En 1991, il monte sur les barricades pour défendre la jeune démocratie russe contre les putschistes. Ceux qui l’ont fréquenté, gardent de Rostropovitch l’image d’un bon vivant plein d’humour et doué pour les relations humaines.

En Russie, il suscite des sentiments controversés, nombre de compatriotes voyant d’un mauvais ¦il sa fortune qu’il avait faite à l’étranger, son engagement politique et son goût pour se faire de la publicité. Pour cet infatigable voyageur son appartement parisien est toujours rempli de valises ouvertes, prêtes au départ enchaîner une centaine de programmes par an en Europe et aux Etats-Unis n’est pas un problème. Le repos viendra "plus tard, après", avait-il dit.

Défenseur du patrimoine

Grand défenseur du patrimoine musical russe (Tchaïkovski, Moussorgski), il est aussi un ardent serviteur de la musique de son temps. Bon nombre des plus grands compositeurs du XXe siècle comme Britten, Chostakovitch, Dutilleux, Lutoslawski, Prokofiev ont écrit pour ce violoncelliste d’une insatiable curiosité, qui a contribué à développer le répertoire de son instrument comme personne. Partenaire de musique de chambre exquis en compagnie de Guilels, Horowitz, Menuhin ou Richter, Rostropovitch s’est aussi illustré comme chef d’orchestre et à l’opéra (dès 1967 au Bolchoï dans Eugène Onéguine de Tchaïkovski). Il avait aussi mis sa notoriété au service de grandes causes humanitaires : ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, il était devenu en 2006 "représentant spécial" du Programme des Nations unies sur le VIH-Sida (Onusida). Il a créé avec sa femme Galina Vichnevskaïa une fondation consacrée à des programmes de santé pour les enfants de l’ex-URSS. Ils ont deux filles, Olga, violoncelliste, et Elena, pianiste.


 
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