C’était peut-être la dernière cartouche des intermittents qui voulaient se rappeler au bon souvenir des deux candidats à l’élection présidentielle.Les intermittents du spectacle, soutenus par des familles de sans-papiers et des militants d’AC, ont été délogés jeudi par les forces de l’ordre, du toit de l’Unédic, rue de Reuilly, dans le douzième arrondissement de Paris, qu’ils occupaient depuis mardi soir.Ils réclamaient notamment le retrait de la dernière réforme du régime d’assurance chômage des intermittents et une refonte du régime général de l’Unédic.Une façon symbolique de pointer du doigt ce lieu aux allures de Bunker, où se prennent les décisions "en toute opacité" ont déploré les manifestants dans un communiqué.Soutenus par de nombreux collectifs, syndicats et associations, ils ont réclamé "que la remise à plat du régime d’assurance chômage ne se fasse pas sans les premiers concernés mais fasse l’objet d’un débat public". Il faut dire que le problème des intermittents, pour être lancinant et s’entendre dans la durée, est étrangement absent de la campagne électorale, tout comme le thème de la culture des programmes respectifs de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal.En vigueur depuis début avril, le nouveau "protocole" d’indemnisation chômage proposé par le gouvernement avec la bénédiction du Medef et de la CFDT est loin de satisfaire les principaux concernés qui se heurtent, en pleine campagne électorale, aux discours entendus sur les valeurs du travail.Difficile dans ces conditions de défendre un statut de chômeur, même s’il est synonyme d’emploi.