Le rapport des services de la Police Nationale espagnole et de la Garde Civile conclut que "l’on ne peut pas déterminer que l’ANV soit un instrument [au service] de l’ETA-Batasuna, même s’il y a une affinité dans leurs objectifs". Réalisé à la demande du juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón, le rapport précise tout de même qu’il n’existe que "des indices" d’une utilisation présumée du parti Action Nationaliste Basque "dans l’élaboration des listes" électorales.

La demande du juge relève d’une plainte déposée par l’association d’extrême droite Dignidad y Justicia, laquelle sollicite la suspension des activités du parti créé en 1930 et inscrit au registre des partis en 1977.

Par ailleurs, alors que le quotidien El País insistait sur la présence sur la liste de l’ANV de personnes "contaminées", c’est-à-dire de citoyens ayant figuré auparavant sur des listes de la gauche abertzale, Batasuna affirme que la présence de militants de la gauche abertzale dans ASB et sur les listes d’ANV, n’empêche pas la légalité de ces formations. "Nos avocats nous ont dit que nous n’avions pas perdu nos droits politiques", a déclaré Joseba Alvarez, ajoutant qu’il y a nombre d’anciens de Batasuna, "et même d’anciens membres de l'ETA", qui sont aujourd'hui membres actifs de divers partis politiques légaux.

Le responsable aux relations internationales de Batasuna a accusé le parti socialiste espagnol et le parti nationaliste basque de constituer un "bloc du Œnon’, opposé à la résolution démocratique du conflit". "Ils disent non à l’opportunité de créer un dialogue et d’arriver à un accord politique et une résolution démocratique du conflit", a-t-il dit en dénonçant les "obstacles" pour participer légalement aux élections. En créant un nouveau parti (ASB) la gauche abertzale "s’est mise en conformité" avec la législation sur les partis, "en dépit du caractère antidémocratique" de la Loi sur les partis politiques.