Un mois pour se prononcer sur le projet d´élargissement de l’A63
·L’enquête publique sur l’élargissement de l’A63 a débuté, et l’association Lurra Zain compte bien faire rejeter le projet
Le projet d'élargissement de l'A63 entre Ondres et Biriatou rentre dans sa dernière phase avant l’éventuel début des travaux. L’enquête publique concernant le projet est ouverte depuis mardi dernier et se poursuivra jusqu’au 28 février prochain. Date à l’issue de laquelle un rapport sur les conclusions de la commission d’enquête sera rendu. Pendant toute la durée de cette enquête publique, des permanences seront assurées dans les mairies des communes dont le territoire est concerné par les travaux d’élargissement (voir encadré). Il y sera possible de consulter le "très épais" et "indigeste" dossier, comme le qualifie Mixel Esteban, secrétaire général de l’association Lurra Zain. Une association qui au départ rassemblait les riverains de l’autoroute A63 et qui est devenue aujourd’hui le principal organisme faisant "un réel et utile contrepoids" au projet.L’illisibilité du document est le principal problème de l’enquête publique en cours, selon Lurra Zain. "Les citoyens n’ont que 48 jours pour comprendre et donner un avis sur un dossier dans lequel il nous a fallu quatre mois, et les moyens d’une association, pour pouvoir analyser ce document", dit Mixel Esteban. Il rajoute, "sur la forme, c’est une enquête d’utilité publique tout à fait normale selon les règles administratives, mais elle aurait mérité sur le fond une autre approche. Là c’est illisible". Si Lurra Zain se permet une telle analyse sur la complexité du document, c’est que l’association avait pu subtiliser le pré-projet sur l’élargissement voilà quelques mois.
Erreurs grotesques
Un document préparatoire très proche du document final aux dires de Mixel Esteban, qui par ailleurs s’en étonne, "dans le pré-dossier nous avions relevé des erreurs grotesques, et le plus surprenant c’est de voir à nouveau ces erreurs dans le document final. La gestion des péages ainsi que celle des échangeurs sont deux exemples d’incohérence du projet actuel". Le dossier tient compte de certains péages comme celui d’Urrugne, et en oublie d’autres, comme celui de Biriatou, lequel nécessiterait par ailleurs comme le dit le secrétaire de Lurra Zain, "une vraie réflexion tellement il concentre des problématiques liées à l’environnement et à la sécurité routière." Du côté des échangeurs, il est admis un aménagement avec une orientation sur l’A64 du côté de Saint-Pierre-d’Irube, mais le problème de l’échangeur de Maignon pas plus que celui d’un nouvel embranchement pour alimenter la vallée de la Nivelle sont éludés.Loin d’être totalement opposée à un éventuel élargissement, Lurra Zain condamne la précipitation dans laquelle est réalisé ce projet. "Ils veulent aller vite, notamment Vinci l’opérateur des travaux. Je crois que les directives européennes qui vont être mises en place d’ici 5 à 10 ans vont poser de telles contraintes environnementales qu’il ne sera pas possible de mener de tels projets aussi facilement," explique Mixel Esteban. Une promptitude qui a pour conséquence "une mauvaise interprétation des réels enjeux et problèmes".
Problématiques plus larges
L’élargissement de l’A63 n’est qu’une partie d’une vaste discussion qui doit rassembler l’ensemble des problématiques liées au transport au Pays Basque. "D’un côté on utilise le fret pour justifier une ligne grande vitesse et de l’autre on s’appuie aussi sur le fret pour justifier l’élargissement d’une autoroute. Ce que l’on demande c’est un grand débat sur le transport au Pays Basque prenant en compte toutes les données et qui rendra une solution cohérente entre tous les modes de transport", rappel Michel Esteban. Lurra Zain espère donc que le projet sera déclaré "irrecevable au terme de l’enquête publique", et qu’une nouvelle discussion et une nouvelle réflexion seront entamées après les élections de 2007 avec le nouveau gouvernement.
Contrôle des intérêts
Pour cela l’association croit en l’objectivité de la commission chargée de conduire l’enquête, même si elle ne sera rassurée sur l’indépendance des commissaires enquêteurs qu’après une ultime vérification. "Je ne doute aucunement de l’impartialité des commissaires enquêteurs. Mais pour être sûr que leur avis sera dénué d’intérêt personnel, nous voulons qu’ils ne soient pas possesseurs d’actions ASF ou Vinci. Nous allons donc demander prochainement un contrôle sur ce point auprès du Président du tribunal administratif."Lurra Zain ne compte donc pas remettre en cause l’intégrité des commissaires pour faire reculer le projet mais vise surtout son objet principal : l’amélioration de la fluidité de l’A63. "Nous allons mettre en avant qu’une meilleure fluidité dans le projet d’élargissement de l’A63 n’est pas prouvée" dit Mixel Esteban. "La saturation du trafic vient pour grande partie du nombre de barrières à péage sur le tracé. Nous prônons une barrière à Saint Geours et une du côté d’Irun, ainsi qu’une réduction de la vitesse pour améliorer la fluidité et faire face à l’augmentation du trafic. La barrière de Biarritz a récemment été élargie et ce n’est pas pour autant que les bouchons ont disparu, c’est bien le signe que l’élargissement ne résout rien. Il faut rechercher la solution dans la longueur et non dans la largeur, poursuit le secrétaire de Lurra Zain.
Propriétaires terriens
Autre problème lié à l’élargissement, les expropriations des propriétaires de maisons. Un sujet à partir duquel s’était créée l’association Lurra Zain. Cette dernière avoue que les négociations ne se sont pas trop mal passées, notamment "grâce à l’association qui a joué un rôle fondamental en faisant pression sur les ASF". Un rôle que Lurra Zain entend bien affirmé maintenant qu’arrivent les négociations sur les expropriations des propriétaires de terrains. "D’autant plus qu’ASF va baser son prix sur celui des terres agricoles. Et nous ne sommes pas d’accord là-dessus sachant qu’ASF va rentabiliser l’investissement au m2. La valeur de ces terres est supérieure au coût d’une terre agricole," annonce Mixel Esteban.
Réunion publique de Lurra Zain le 1er février
L'association des riverains de l'A63, Lurra Zain, attire particulièrement l'attention du public sur les graves dangers pour la santé publique qui seraient engendrés par l'élargissement de l'A63 à Bayonne en 2x3voies. Elle demande la tenue d’un véritable débat public, allant au-delà de l'organisation de simples réunions publiques. Étant donné que sur ce point elle n’a pas été entendue, l’association organise le 1er février une assemblée sur l’élargissement à partir de 19h à la Maison pour Tous d’Anglet. À l’occasion de cette réunion débat Lurra Zain récoltera les réflexions citoyennes pour en rendre compte à la commission d’enquête.
Les permanences des commissaires enquêteurs auront lieu dans les municipalités suivantes, pour les horaires contacter la mairie concernée : Urrugne, le 23 janvier et les 14 et 28 février. Saint-Jean-de-Luz, le 30 janvier et le 6 février. Guéthary, les 23 et 30 janvier ainsi que les 6, 14 et 28 février. Bidart, le 30 janvier et les 6, 14 et 28 février. Biarritz le 31 janvier. Bayonne les 24 et 31 janvier ainsi que les 7 et 28 février. Anglet, le 24 janvier. Arcangues, le 30 janvier. Mouguerre, le 22 janvier. Saint-Pierre-d’Irube, les 22 et 30 janvier ainsi que les 7 et 28 février.
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