Un monde d’écart semble séparer la Croatie, la France et l’Espagne du reste des participants au Mondial-2007 de handball messieurs, qui démarre aujourd’hui en Allemagne. Alors que les hôtes allemands, vice-champions olympiques, n’en finissent pas de compter leurs blessés, l’Espagne, championne du monde et vice-championne d’Europe, la Croatie championne olympique et vice-championne du monde, et la France, championne d’Europe, sont les indiscutables candidates au podium.

L’unique billet pour les jeux Olympiques de Pékin décerné via le Mondial, réservé au vainqueur, confère à cette lutte à trois virtuelle un intérêt particulier. Tout comme l’initiative de la Fédération internationale (IHF) qui pour la première fois va offrir une prime de 100.000 dollars US (environ 77.300 euros) aux médaillés d’or, 60.000 USD (46.400 euros) aux deuxièmes et 40.000 USD (30.950 euros) aux médaillés de bronze. Un pas supplémentaire vers la professionnalisation du handball qui s’inscrit parfaitement dans le cadre du pays-hôte, dont le championnat masculin, la Bundesliga, fait référence dans le monde entier pour ses structures, ses moyens financiers et l’engouement du public qui remplit sans sourciller ses immenses salles. Dans un pays amateur de handball masculin par excellence -l’Allemagne avait d’ailleurs remporté le tout premier titre mondial de hand à sept en 1938-, l’ensemble des participants peut s’attendre à recevoir un accueil royal.

Un engouement populaire qui donnera peut-être des ailes aux challengers que sont la Hongrie, l’Allemagne, le Danemark, la Russie ou encore la Tunisie, autant d’équipes capables d’inquiéter, même de battre le trio de favoris. "Pour arriver en finale, il faut gagner un marathon très complexe. Dès lors qu’on est favori, les équipes sont déterminées contre nous alors que nous avons la pression du résultat", observe le sélectionneur de l"équipe de France Claude Onesta. "Notre potentiel est réel, l’équipe a véritablement les moyens de jouer un rôle dans ce Mondial. De là à penser qu’il suffit d’enfiler le maillot pour gagner, c’est mal connaître le très haut niveau. Il faut beaucoup de vigilance", prévient-il.

De la vigilance, tous, favoris compris, devront en faire preuve avec le retour des quarts de finale. Les meilleurs sont moins protégés, les challengers voient s’ouvrir des horizons dont ils étaient privés avec la formule de poules suivies de demi-finales. La Tunisie, championne d’Afrique en titre, espère être de ces nations qui profiteront de cette formule couperet, histoire de confirmer sa quatrième place du Mondial-2005 à domicile et les progrès effectués depuis trois ans sous la direction du technicien croate Sead Hasanefendic.