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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2007-01-19
Philippe DULUC / Secrétaire régional de EAJ-PNB
Le respect dû à un homme responsable et courageux

E AJ-PNB s'étonne de la violence verbale des propos tenus par Xarlo Etxezaharreta ainsi que du décalage flagrant par rapport à la réalité d'Hegoalde. Ces attaques verbales venues d'Iparralde sont caractéristiques d'un militant du noyau dur de la gauche abertzale, enfermé dans un discours victimiste sans fin possible. La gauche basque radicale, en réponse à ses actions, a subi la répression de la part de l'appareil d'Etat espagnol, c'est incontestable. Mais nous, abertzale d'EAJ-PNB, ne sommes en rien responsables de l'état de violence en Pays Basque et en Espagne. La frange la plus radicale de la gauche basque ne parvient pas à se dépêtrer de 40 ans d'idéologie de lutte de libération nationale. Elle a fait le choix des armes. A elle de l'assumer. Ce discours éminemment sarcastique sur la responsabilité des problèmes attribués systématiquement à l'adversaire politique est assommant et désespérant pour le reste de la population.

Les 112 années de défense des valeurs éthiques correspondent aux 112 années d'existence d'EAJ-PNB qui dans son histoire a appelé une fois ses militants à prendre les armes, lors de la guerre civile espagnole de 1936, contre le franquisme et donc contre ceux qui remettaient en cause la légalité du pouvoir issu des urnes. Les gudari qui allaient au front en entonnant "l'Eusko gudaria" seraient sans doute bien tristes de constater à quel point leur chant a été dévoyé. La gauche abertzale n'est pas fondatrice de l'abertzalisme, même si sa prétention hégémonique sur ce mouvement n'est plus à démontrer.

ETA est effectivement l'unique responsable de l'attentat. Inutile de chercher d'autres responsables par des écrans de fumée de moins en moins performants. ETA a suffisamment de maturité politique pour connaître la difficulté du processus en cours. Pour le réussir, les mentalités des acteurs en présence devront être ancrées dans la réalité et non dans les fantasmes. La réalité est celle d'une police autonome basque, la Ertzaintza chargée de faire respecter la loi en vigueur qu'elle nous convienne ou non. La Ertzaintza est une police respectée des Basques, une police qui a toute leur confiance. Rien d'étonnant en revanche que les milieux les plus radicaux la déconsidèrent. La réalité est celle d'un Etat espagnol dont la droite héritière du franquisme, l'une des plus dures d'Europe a freiné le PSOE et parfois bloqué M.Zapatero dont la sincérité n'est pas ici en cause. Lors des discussions entre partis, le rôle médiateur d'EAJ-PNB a été reconnu publiquement par les responsables du PSE et de Batasuna.

ETA lui-même a reconnu l'importance de l'arrêt de la violence, par son communiqué de cessez-le-feu. Cela a permis d'enclencher un processus prévu par une loi votée aux Cortes en mai 2005, rompu de fait par le retour de la violence. La mise en place d'un forum de négociation politique aurait avancé assurément à un rythme normal si Batasuna ne s'était pas soumis aux diktats d'ETA. Cette organisation a pris la responsabilité de l'attentat et toutes ses conséquences y compris le risque de tuer.

Batasuna joue sa crédibilité dans ce processus. C'est la viabilité du projet de la gauche abertzale asservie à l'idéologie de la violence qui est en cause, pas l'idéal indépendantiste et socialiste porté par ce courant de pensée. Le phénomène Aralar, heureux avatar de Lizarra-Garazi, montre clairement le renforcement possible d'une gauche abertzale moderne. EAJ-PNB continuera pour sa part à ¦uvrer pour un Pays Basque rassemblé autour de ses 7 provinces.

Nous sommes hostiles à l'interdiction des partis politiques, et donc à celle de Batasuna. Nous avons utilisé la seule voie possible, celle de la démocratie et du débat parlementaire pour nous opposer à cette mesure anti-démocratique dont la droite ultra-autoritaire espagnole est la seule et unique responsable. Notre implication dans ce dossier n'est plus à démontrer. Des personnalités comme M. J.M.Atutxa, à l'époque Président du Parlement basque, ont été menacées d'emprisonnement pour avoir défendu le droit d'existence de la gauche abertzale en tant que parti politique. Cette loi espagnole des Partis a créé des situations locales épouvantables à gérer.

EAJ-PNB et tous les électeurs qui lui font confiance depuis 25 ans ont trop souffert de la situation de violence en Euskadi pour ne pas s'impliquer pleinement dans ce processus. L'implication active de notre Président dans la recherche d'une solution définitive l'honore et mérite le respect de tout abertzale et de toute personne attachée au processus de paix en Pays Basque. L'attitude inverse serait tout simplement anachronique et dangereuse pour la résolution du conflit.


 
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