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Le JPB > Sujet à la une 2006-12-15
Jean-Jacques Lasserre censure le débat sur la transnavarraise
·Les riverains de la future transnavarraise sont venus manifester devant le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques. Le président n’a pas souhaité de débat sur le sujet, censurant les interventions des élus


"Non, non, non au couloir à camions". L’accueil était frais et matinal hier à l’entrée du Parlement de Navarre à Pau. Le bus organisé par LEIA parti très tôt le matin depuis les quatre coins de la Basse Navarre est arrivé plein à craquer, et des villageois riverains de la future transnavarraise ont dû même prendre leur voiture, pour manifester leurs inquiétudes face au projet que le Conseil Général souhaite mettre en place.

Dans une ambiance bon enfant, les manifestants ont distribué des feuilles aux élus et techniciens du Conseil Général. "M.Lasserre a annoncé 22 février 2006 qu’il abandonnait son projet de route à grand gabarit : ne nous leurrons pas, il s’agit d’un énorme piège" a estimé LEIA ajoutant que le projet présenté sous la forme d’une 2 x 1 voie avec créneaux de dépassement "est là pour endormir et démobiliser la population, le président du Conseil Général continue sa désinformation". Pour l’association de riverains de la future route, les montants prévus pour les travaux "ne correspondent nullement à quelques créneaux de dépassement et déviations".

A l’intérieur, au chaud, Jean-Jacques Lasserre n’a pas évoqué ce sujet qui défraye la chronique lors du discours initial. C’est Jean-Michel Galant, Conseiller général du canton de Baigorri maire d’Ascarat qui l’a fait. Une intervention que le président n’a pas coupée "par courtoisie" et à laquelle il a répondu. Mais il a coupé court au débat, sans donner droit à la réplique au conseiller général de Baigorri, et en censurant les interventions des autres conseillers généraux comme François Maitia, qui voulaient aborder le sujet.

Dans son intervention, Jean-Michel Galant a tout d’abord rappelé que la phase 2 du projet avait été décidée en commission permanente, privant l’assemblée plénière du débat et excluant la majorité des élus dont lui-même de pouvoir évoquer le sujet.

Il a également rappelé la réunion du 20 décembre 2005 où une délégation d’élus opposés à la 2x2 voies, au nom des 17 communes sur 23 contraires à la transnavarraise avait demandé au président du Conseil Général le retrait du projet. C’est trois mois plus tard, au mois de février dernier, que Jean-Jacques Lasserre annonçait l’abandon du projet.

"Découvrant ces derniers jours le projet en mairie, la surprise des élus et des habitants a été très grande" a indiqué l’élu abertzale. "Nous avions compris que la 2x2 voies avait été abandonnée, mais aujourd’hui, en observant les plans et les caractéristiques de la route, cette idée de grand gabarit, nous constatons qu’elle est loin d’être abandonnée" a-t-il déploré.

Le maire d’Ascarat a rappelé que les 3/4 du parcours se feront sur une trois voies, regrettant que ce fait coupe le territoire en deux. Il s’est interrogé sur la véracité du projet qui annonce une circulation limitée à 90 km/h après de grands travaux, "alors qu’aujourd’hui on peut déjà rouler à cette vitesse sur une grande partie du tracé".

"Alors que l’on parle des conséquences de gaz à effet de serre, notamment à cause des transports routiers, je pense que nous devrions oser aller plus loin, sans se limiter à susciter le covoiturage" a-t-il commenté en référence aux grands effets d’annonce de l’institution sur ce dossier.

Enfin, l’élu baigorriar a insisté sur le besoin de moratoire sur tous les grands projets d’infrastructures en Pays Basque tels que le TGV, la Transnavarraise, l’élargissement de l’A63 et de l’aéroport d’Hondarribia et a souhaité l’organisation d’un grand débat sur les infrastructures.

"Mensonges"

Jean-Jacques Lasserre a pour sa part estimé que les propos tenus par l’élu de Baigorri sont "infondés et faux". "Ce sont des mensonges qui se situent aux antipodes de ce qu’est notre intention". En colère, à deux doigts de s’emporter, le président a accusé Jean-Michel Galant de participer "à traficoter et s’amuser avec les frayeurs des gens pour les appeler à des manifestations".

Sur l’information autour du sujet, le président a estimé que le projet a bénéficié d’"un luxe d’informations et de concertations".

Il a enfin estimé que c’était un projet fondamental pour le Béarn et pour le Pays Basque. "C’est regrettable de voir le temps et l’énergie que certains dépensent à enflammer les régions qui ont le plus besoin de développement" a-t-il conclu, refusant de donner la parole aux conseillers généraux qui voulaient intervenir.

Jean-Pierre Destrade a profité d’une intervention pour faire référence au sujet en affirmant que "la restauration du réseau départemental est préalable à tout autre investissement routier", évoquant notamment les besoins d’entretien de la route des Cimes entre Saint-Pierre d’Irube et Hasparren.

Internet haut débit

L’assemblée plénière a fait un point complet sur l’étalement du réseau public haut débit à fibre optique. Aujourd’hui 99% des travaux de génie civil ont été réalisés à ce jour, et 70% de la partie hertzienne. Sur le département 140 sites sont raccordés directement en fibre optique offrant un très haut débit à 44 collèges publics, 16 lycées, 7 centres hospitaliers, 11 sites de troisième cycle universitaire et 55 zones d’activités d’entreprises. Pour autant, certaines zones blanches persistent, pour 10% de la population, réalité qui a alimenté le débat hier. Un manque qui sera comblé en partie par la mise en place de réseaux Wimax ou Wifi, et 3 millions d’euros supplémentaires qui s’ajoutent aux 64 M€ déjà déboursés.

Par ailleurs, Jean-Jacques Lasserre a annoncé la création de deux maisons de la solidarité départementale à Bayonne et Ustaritz afin d’offrir un guichet unique pour accueillir un pôle gérontologique, le service emploi et le service spécialisé déplacement familial. Enfin, le Conseil Général consacrera une enveloppe de 11,2 M€ euros pour la construction du barrage de Lurberria à Saint-Pée-sur-Nivelle qui après avoir réglé les problèmes avec les pique-prunes rentrera dans sa phase de réalisation pour une mise en service en 2008.

Un budget de 650 M€

Un budget de plus de 650 millions euros, en progression de 9 %, avec une fiscalité retenue, un budget investissement important de 173 millions d’euros, avec 65 % du budget de fonctionnement destiné au social. Un budget qui témoigne selon, Jean-Jacques Lasserre, de la bonne santé financière du département et qui résulte d’une politique continue de désendettement et d’une maîtrise des charges de gestion. Max Brisson président du groupe UMP a détaillé cette santé obtenue "grâce à une politique de rigueur qui procure une autonomie financière au département".

Une politique qui en quelques années fait que le budget du département a augmenté de 100 millions d’euros précise l’élu biarrot, ajoutant que les nouvelles compétences sont exercées dans une logique de "péréquation sociale et de la solidarité".

Pour sa part, Georges Labazée président du groupe socialiste a mis le doigt sur la réduction du budget d’investissement de 28 millions d’euros d’une année sur l’autre, et expliquant le désendettement par "une forte croissance des droits de mutation qui dégage des marges de man¦uvre importantes". Il a également critiqué les montants des investissements pour les collèges, qui sont "très importants selon l’exécutif", "mais très éloignés de la moyenne de tous les autres départements".

La montagne accouche d'une souris
Après près de trois ans de discussions, un affrontement entre Conseil Régional, Conseil Général et CABAB sur le leadership en matière transfrontalière, des discours à tout vent pour le développement de la coopération, une annonce faite au mois de novembre sur la "création d'une formule inédite et avant-gardiste unique en Europe"... la montagne accouche d'une souris.

Le Conseil Général a présenté un protocole d'accord qui sera signé en début d'année par le Conseil Régional, le département, la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques, le Conseil des Elus du Pays Basque, le Gouvernement de la Communauté Autonome Basque et la Diputacion du Gipuzkoa. Pas de Communauté d'agglomération du BAB, pas de Communauté Forale de Navarre.

"Une nouvelle étape" de la coopération transfrontalière qui se construira sur une simple convention sans aucune personnalité juridique, ni morale, aucune capacité de décision, sans durée déterminée, ni budget propre, qui sera résiliée par le simple fait que deux des partenaires se retirent. Bref, rien. Rien de rien. Si ce n'est un nouveau point de rencontre, en dessous des structures existantes comme le Comité de Travail des Pyrénées, le Consorcio de Txingudi, le fonds de coopération Aquitaine-Euskadi ou l'Eurocité Bayonne-Donostia. Une nouvelle entité sans pouvoirs qui a le seul mérite d'afficher la volonté que les différentes administrations puissent s'asseoir autour d'une table pour que les politiques soient un peu plus harmonieuses de part et d'autre de la Bidassoa sans devoir multiplier les relations bilatérales.

Une structure qui devient un doublon de la commission de suivi du Traité de Bayonne signé en 1995, qui regroupe déjà les administrations de part et d'autre de la frontière mais qui ne s'est jamais réunie que très rarement.

Certes, la conférence plénière réunissant les présidents et le Préfet "décidera par consensus dans le respect des compétences de chacun, des actions à conduire" après un accord préalable d'examiner un thème ou de réaliser un projet déterminé. Un comité directeur composé de cadres politiques et administratifs assurera "une coordination des travaux et formulera des propositions", en s'appuyant sur une cellule technique formée d'agents mis à disposition par les administrations signataires.

Les objectifs avancés sont de préserver la qualité de la vie et favoriser les échanges et la mobilité en matière d'infrastructures, d'environnement et de la communication. Développer et offrir des services dans l'accompagnement des entreprises, de recherche, d'innovation et de coopération universitaire. Améliorer les services au public en matière transfrontalière dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la jeunesse et des sports, de la formation et de l'emploi.

François Maitia a adhéré à la démarche tout en soulignant que la volonté de développer les relations transfrontalières devrait être accompagnée de crédits et de projets, regrettant qu'au budget 2007 seulement 146 000 euros soient inscrits.

Pour sa part, Georges Labazée a regretté "le particularisme" souhaitant que l'Aragon soit également associé.

Lasserre, quant à lui, a souligné le souhait que l'Aragon et la Navarre soient également associés, tout en précisant les difficultés de l'exercice dû aux problèmes des relations entre Euskadi et la Navarre, puisque cette dernière refuse de faire partie de toute réunion où le gouvernement de Vitoria est présent.

Max Brisson a rappelé la coopération exemplaire en matière de langue basque, souhaitant que ce nouvel outil puisse développer des coopérations dans d'autres domaines. Néanmoins il a regretté ce "parallélisme systématique", estimant que le Pays Basque peut développer ses propres relations, sans à chaque fois devoir faire la même chose en Béarn. "Les territoires de Béarn et Pays Basque sont spécifiques, mais nous partageons aussi une volonté du vivre ensemble. Nous détestons l'uniformité dans laquelle certains voudraient cadrer toutes les politiques territoriales pour préférer le sur-mesure" a-t-il souligné en référence aux propos tenus par Georges Labazée lors de la dernière session.

Jean-Michel Galant, s'est réjoui de cette volonté affichée, et a souhaité que la question du processus de paix en Pays Basque puisse être évoquée au sein de cette entité, soulignant précisément le cas de prisonniers politiques basques et le problème de l'éloignement, contraire aux lois françaises et européennes (voir également en page 5 ce jour).


 
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