Secrets de famille au combat en Uruguay
·France 3 diffusera samedi le documentaire Secretos de luchas, réalisé par la Bayonnaise Maiana Bidegain sur sa famille
France 3 diffusera ce samedi à 16h le documentaire Secretos de luchas, Œsecrets de combat’ sur le mode d’une saga familiale entre le Pays Basque et l’Uruguay ou d’une enquête dans la mémoire enfouie d’une famille type, presque conforme à l’image de celles que l’on croise dans la rue, qui ont un parent en Amérique, ou un oncle réfugié.Une famille qui s’appelle Bidegain pour accroître cette idée de conformité.Et pourtant, quand la jeune Maiana commence à interroger sa propre histoire familiale et lever les silences qui entourent un passé récent, elle découvre peu à peu une mémoire singulière, encore douloureuse, qui dans la multitude de ses oncles et tantes, illustre idéalement le passé brutal de l’Uruguay.
De cette histoire intime, Maiana Bidegain a fait la trame du documentaire Secretos de Lucha. Parce qu’elle avait sous les yeux ses témoignages vivants, et parce qu’elle boucle des études de cinéma à l’école AFTRS de Sydney, en Australie.Elle n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai puisque ses trois premiers courts-métrages ont été présentés dans plusieurs festivals de France, d’Uruguay et d’Australie et le dernier, intitulé Pascal, a même remporté le prix de la réalisation au Festival premier regard de Boulogne.
Pays Basque et Uruguay Pour son premier long-métrage, Maiana Bidegain a
filmé huit frères et s¦urs, dont son pèreet rouvert quelques blessures.Une
histoire de l’Uruguay des années 70 et 80 et une histoire du Pays Basque en
filigrane.Le dictateur même, ne s’appelait-il pas Juan Maria Bordaberry ? Et
lorsqu’il a commencé à soumettre le pays par la force, les huit frères et s¦urs
Bidegain ont résisté à leur façon, choisissant la lutte légale, syndicale ou
politique, pendant que d’autres entraient dans la clandestinité, au sein des
fameux Tupamaros, groupe armé d’extrême gauche, pour mener une guérilla urbaine,
voire une lutte armée ouverte contre le pouvoir, jusqu’à leur défaite militaire,
vers la fin de l’année 1976.le reste ressemble à un scénario bien rôdé.Prison,
torture, exil, séparation. Retour au Pays Basque pour la moitié de la fratrie.Et
silence, parce qu’on ne sait jamais, ou parce qu’on a pris l’habitude de se
taire, ou parce que "ces histoires n’intéressent personne". Dans la famille
Bidegain comme ailleurs, l’écho du bruit des bottes tarde à se dissiper.Et comme
ailleurs, il fallait tourner la page.En 1976, Amnesty International estimait que
le ratio prisonniers politiques par habitant était le plus élevé du monde en
Uruguay. Pensez si l’on avait envie de raconter ces déchirures aux enfants dans
la maison des Bidegain, à Bayonne.Jusqu’à ce que Maiana prennent la caméra pour
les purger de leurs souvenirs et raconter en vrac, la répression militaire,
leurs idéaux.Et d’accompagner ces récits par des lettres et films d’archives,
des images de lieux, réels ou inventés, comme la symbolique d’un temps qui
déforme la mémoire.Et une parole qui sert de ciment à ces fêlures de la vie et
du temps, pour renouer avec une leçon de vie dans un pays aujourd’hui en proie à
une terrible crise économique.
Secretos de luchas Réalisé par Maiana Bidegain.Samedi 16 décembre.16h.France 3.
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