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Le JPB > Culture 2006-12-15
Pablo Tillac a la cote
·Les ¦uvres du peintre ont fait monter les enchères au-delà des prévisions

La première vente des ¦uvres de Pablo Tillac, réalisée à Pau samedi dernier a vu la cote du peintre, basque d’adoption, s’envoler. Avant même son déroulement, cette vente avait été pressentie comme un événement. Les résultats ont fait mieux que confirmer ce pronostic. Les pièces présentées ont été adjugées à des montants entre 6 et 7 fois supérieurs aux estimations du catalogue. Le record en la matière a été enregistré pour une petite étude de pilotari qui a obtenu une enchère de 2 500 euros soit 25 fois l’estimation initiale de 100 euros.

Les enchères les plus élevées ont consacré Tillac peintre, alors que celui-ci bénéficiait, jusqu’à ce jour, d’une réputation exclusive dans le domaine du dessin et de l’illustration. Ainsi une vue lumineuse du quai Maurice Ravel à Ciboure (80 x 105 cm) a atteint le chiffre record de 30000 euros alors qu’une autre toile, représentant un pêcheur de la Côte basque, a été adjugée 12000 euros. Un amateur a emporté Le bouvier tirant les b¦ufs pour 11 500 euros, soit près de huit fois son estimation, alors que le minuscule (16 x 9,3 cm) mais combien charmant Jeune bouvier basque, reproduit en couverture du catalogue, rejoignait une des plus belles collections de tableaux basques sur une enchère de 3 200 euros (près de sept fois son estimation).

Au-delà des espérances

Les dessins et gouaches de Pablo Tillac ont allégrement dépassé les espérances des vendeurs, sa famille. 8 500 euros (près de trois fois l’estimation) pour une gouache représentant une parade souletine, 7 200 euros pour une planche de quinze portraits d’hommes du Pays Basque dessinés aux trois crayons (trois fois et demie l’estimation), 4 000 euros pour le dessin au fusain Conversation à Bilbao (plus de six fois l’estimation)...

L’artiste était connu des bibliophiles qui saluèrent son ¦uvre d’illustrateur par des enchères de haute volée comme par exemple les 9 000 euros du lot de quarante-trois gouaches préparatoires à l’illustration du Germania de Tacite. Ce résultat montre par ailleurs que le public a jugé que Tillac, artiste éclectique par excellence, n’a pas cantonné son talent aux seules évocations du Pays Basque. L’Espagne, elle aussi, était à l’honneur avec, entre autres, les 7 500 euros de la grande huile sur carton intitulée Madrid : En la Verbea de San Isidro.

En l’espace de quelques heures, Pablo Tillac est passé du statut d’artiste confidentiel qu’il entretenait de son vivant en distillant de manière draconienne sa production à celui d’un artiste connu, reconnu et désormais bien coté comme le montrent les résultats éloquents de cette vente aussi massive qu’exceptionnelle. Ce n’est d’ailleurs peut-être qu’un début tant il est vrai que la spéculation a ses règles que la raison artistique ne connaît pas toujours.


 
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