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Le JPB > Sujet à la une 2006-09-28
donostiako zinemaldia
La production basque rayonne dans un Zinemaldia qui déçoit
·Parcours sans faute des réalisateurs basques pour l'instant et les meilleurs suffrages pour Nömadak Tx

Zinemaldia n’a pas encore dit son dernier mot mais en abordant le dernier virage, il manque encore comme une lumière éblouissante, un moment de magie auquel se prête si bien le festival sur les bords de la Concha. Des attentes déçues en Sélections officielles, et une masse de plus de 200 films d’où ne se détachent pour l’heure que peu d’¦uvres inoubliables (lire aussi par ailleurs). A ce compte, la production basque, qui bénéficie d’une exceptionnelle représentation cette année, s’en tire plutôt bien, avec un sans-faute pour l’instant. Le public ne s’y trompe guère, qui a supporté les couleurs locales, se ruant dans les projections de longs-métrages basques, ou dans celles des petits formats des tout jeunes créateurs, comme ce fut le cas hier au cinéma Principe pour "le jour du cinéma basque". C’est là que les talents de demain font leurs armes, dans des courts-métrages, ou que d’autres expriment déjà des idées abouties dans des grands formats ou des moyens-métrages. Parmi les sept longs-métrages présentés cette année dans cette journée dédiée au cinéma basque, on retrouve notamment Agian, du réalisateur Arkaitz Basterra, également programmé dans la section Zabaltegi Spéciales. Cette journée, organisée chaque année par l’Association des producteurs audiovisuels indépendants du Pays Basque IBAIA et la télévision publique EITB, avec la complicité du Gouvernement basque et du quotidien Berria, devait se clôturer hier soir par la remise de plusieurs prix, autant de sésames pour jouer dans la cour des grands.

Et la cour basque cette année supporte bien cet adjectif. Sur les cinq longs-métrages de réalisateurs basques, présentés dans la section Zabaltegi, quatre ont déjà fait un tabac. Le cinéma basque sort de sa coquille autour de la Concha, après quelques années de timidité. Outre le très poétique Agian (lire par ailleurs), c’est sans doute l’étonnant Nömadak Tx qui rafle pour l’instant les suffrages. Un film très attendu, avec quatre projections complètes, et qui n’a pas déçu.

Dialogue de Txalaparta

Les créateurs de Nömadak Tx ont conçu un documentaire comme un road movie à travers la planète, créant des lieux de rencontres, "pas seulement entre les personnes mais aussi entre les cultures" dit l’un des protagonistes de ce projet réalisé pendant quatre ans autour d’une idée simple : La txalaparta est plus qu’un instrument de percussion, c’est un instrument de dialogue, on ne peut en jouer tout seul. La musique qui naît de ce duo a sa vie propre. Sur cette idée de l’échange, de l’enrichissement de l’un par l’autre, et sur la création qui en découle, Harkaitz Martinez de San Vicente et Igor Otxoa, les deux musiciens du groupe Oreka Tx, né en 1997, ont rêvé de rencontres plus lointaines, de cultures différentes, de peuples nomades du bout du monde.

Ce projet, mené à bien grâce à une équipe enthousiaste dirigée par Raul de la Fuente, homme-orchestre (photo, scénario, montage et son) est présenté à Zabaltegi. Une idée forte qui, menée à bien, donne un beau film. Un documentaire qui ouvre le monde. Cette expédition les mène en Inde dans la province du Gujerat avec les Adivasi, en Laponie chez les Sami, au Sahara avec les Berbères, les Soudanais, les Sahraouis du camp de Tindouf et en Mongolie, avec les fiers cavaliers des steppes. "Dans notre sac, nous n’avions que de la musique à offrir" racontent-ils. Leur instrument ils le construisent pays après pays avec leurs hôtes, quand ils seront arrivés au cercle polaire arctique après une longue marche dans les glaces et 30° en dessous de zéro, ce sera dans la glace, à la scie, qu’ils en tireront les pièces pour faire sonner encore cette musique que l’on compare au galop du cheval.

Loin des concerts organisés, ils partagent le quotidien de ces peuples, s’apprennent mutuellement, se regardent vivre, se parlent du regard, du rire, des gestes. Confiance. Tous enfants libres du monde de la musique, se comprennent et s’accompagnent à la recherche de sonorités inconnues, de rythmes inventés, découvrent ensemble les harmonies nées de cette union. On est jaloux, seuls les artistes ont ce don de traverser le monde, d’aller à l’essentiel, libres. L’échange. Et les voisins viennent les découvrir, chanter, s’essayer à ce drôle d’instrument, curieux des autres, prêts à rire car le rire ne s’achète encore pas, et le temps ne compte pas sous ces latitudes.

La bande-son, absolument extraordinaire, devrait sortir bientôt. Les vibrations de la txalaparta de glace, jamais entendues, vous méduseront les oreillesŠ Au-delà des mots, ils rencontrent la richesse de ces peuples, près de leur terre, de leurs troupeaux, en harmonie, loin des systèmes occidentaux ou qui les fuient ou qui en souffrent. Une vie dure sans confort mais sans maîtres. Paysages fantastiques, déserts, steppes, banquises, visages pluriels, dans le bonheur d’un échange juste. Des rencontres magiques, des voix qui livrent la profondeur de cultures oubliées, laissées pour compte. Un film où éclate la joie d’une création commune. Sa distribution au Pays Basque nord devrait se faire en partenariat avec Le Journal du Pays Basque. On a aimé.



Un bilan à mi-parcours

Michèle SOLLE

Restons prudents, à ce stade du festival, mais à mi-parcours, un premier tour de table s'impose à Zinemaldia. Dans la sélection officielle, Si le vent soulève le sable, le film magnifique de Marion Hansel, semblait pour l'heure se détacher, suivi par Ghosts, qui traite des sans-papiers chinois en Angleterre. Le Sorin, El camino de San Diego, a tout de même ces chances. C'est quand même Sorin. Malgré The Old Garden, le long-métrage coréen.

Hana, film japonais dont on vous dira des nouvelles demain, a fait bonne impression et il manque à ce jour les derniers opus de Agnieszka Holland, Bahman Ghobadi l’Iranien. On attend également avec impatience, Lonely Hearts de Todd Robinson, un re-remake des Amants de la pleine lune, déjà revisité par Arturo Ripstein et rebaptisé en Profundo carmesi, qui avait remporté rien moins que la Concha d'Or. Les paris sont ouverts...



Kirmen Uribe, un poète pour juger les jeunes réalisateurs
Rémi RIVIÈRE

Cela ne peut pas faire de mal et on peut toujours embarquer un poète avec soi, pour un bon mot, pour une juste distance ou un regard de haut. A Zinemaldia, c'est même pour faire du bien qu'on a fait appel au jeune poète basque Kirmen Uribe. Ce pimpant trentenaire, déjà auréolé d'un prix de la critique espagnole pour son premier poème, Bitartean heldu Eskutik, (Pendant ce temps donne-moi la main), écrit en euskara et traduit en castillan, français et anglais, est aujourd'hui le plus jeune représentant du jury des nouveaux réalisateurs.

Et si le Gipuzkoar se dit plus enclin à la bagatelle de la comédie, selon son humeur du moment, il espère apporter aux délibérations un regard plus large, son point de vue de poète. Une vision qu'il revendique et qui est d'autant plus légitime à Donostia qu'il a inspiré un film présenté à Zinemaldia et qu'il y tient un rôle.

Car Kirmen Uribe est un poète multicartes. Il a participé à plusieurs projets qui mêlent musique, poésie et vidéo. Il y a trois ans, il a publié le livre disque Zaharregia, Txikiegia agian, avec les musiciens Mikel Urdangarin, Rafa Rueda et Bingen Mendizabal, et le dessinateur Mikel Valverde. Le résultat d'une résidence à New York. Et une performance qui a inspiré Arkaitz Basterra le réalisateur basque du film Agian, présenté cette année à Zinemaldia dans la section Zabaltegi Spéciales.

On y retrouve notre poète Juré et les artistes qui l'entourent dans Zaharregia, Txikiegia agian. Une réflexion sur la langue basque dans le contexte de New York, la mégapole mondiale et sa liberté d'expression. Comme si le Pays Basque devenait un quartier new-yorkais. De quoi re-situer la culture basque dans le monde. Une réflexion ouverte.

Pour l'heure Kirmen Uribe, qui travaille actuellement sur sa première nouvelle, reste concentré sur son rôle au sein du jury des jeunes réalisateurs. De son aveu, quand d'autres restent obnubilés par la technique, lui écoute les sons des films, réclame la bande origine et entend tinter la langue d'un film. On a toujours besoin d'un poète.


 
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