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Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2006-09-28
Dominika DAGUERRE / LAB
Pour une école démocratique et populaire

Rentrée 2006 : Encore 8 élèves sur 10 qui n’ont pas accès à la langue basque dans leur scolarité et une pauvre répartition de la misère pour les autres !

La rentrée 2006 c’est aussi la rentrée de la langue basque et bien qu’il y ait de bonnes nouvelles -une ikastola à Baigorri, 7 nouvelles classes bilingues dans le public- comme chaque année il a fallu se battre pour conserver les postes et de nombreux problèmes ne sont pas résolus : Seaska a dû prendre deux postes à sa charge, dans le public des demi-postes en basque ont sauté, dans le privé il a fallu prendre dans les postes de français pour répondre à la demande bilingue. Enfin, les nombreux dysfonctionnements qui affectent les cours en basque perdurent : horaires impossibles, mise en concurrence du basque avec les options, mélange de niveaux, interruption du cursus...

Tandis que 2 élèves sur 10 doivent gérer la misère, 78,3% n’ont toujours pas accès à la langue basque si l’on prend l’ensemble de la scolarité de la maternelle au lycée. C’est pourquoi nous demandons à l’Education Nationale qui, en tant que telle, est partie prenante de l’Institut Public de la Langue Basque, qu’elle s’engage dans une véritable politique de récupération de l’euskara et qu’elle prennedès aujourd’hui certaines orientations :

- Généralisation et systématisation de l’offre : Au nom du simple principe d’égalité pour tou-te-s est-il normal qu’aujourd’hui encore 120 établissements ignorent totalement la langue basque ? Que l’euskara ne soit pas admis dans les établissements agricoles et dans les établissements publics professionnels ? De plus, en maternelle comme en primaire, l’expérience de nombreuses années de pratique prouve que l’offre renforce et décuple la demande. Tout établissement scolaire du Pays Basque Nord se doit de proposer la langue basque !

- Sensibilisation et offre de formation à tout le corps enseignant et aux personnels d’éducation : Nous le répétons, en tant que partenaire de l’OPLB, l’Education Nationale se doit de mener un travail de sensibilisation, de motivation et de formation. Les enquêtes réalisées par l’OPLB montrent que l’enseignement du et en basque devrait progresser fortement au cours des prochaines années. Les enseignant-e-s en place, les élèves professeurs sont-ils informés, sensibilisés, préparés à cela? Afin de préparer dès aujourd’hui le futur, nous demandons qu’un recensement, une enquête et des propositions leur soient d’ores et déjà adressés : combien y a-t-il de bascophones, qui serait prêt à apprendre l’euskara, qui à se former pour un jour enseigner en basque et cela pas seulement en maternelle et primaire mais aussi en collège et lycée, afin qu’au plus tôt les sections bilingues puissent travailler en basque d’autres matières. Propositions irréalistes ? Pourtant, comment prétendre changer l’école si on n’implique pas, n’invite pas les enseignant-e-s au changement ?

- Ouvertures de classes immersives dans le public : Après les enquêtes quantitatives réalisées par l’OPLB, il faut s’atteler à l’aspect qualitatif et à l’évaluation des différents modèles d’enseignement mais pour ce faire, pour délibérer d’une politique linguistique, il est impératif de fixer des objectifs linguistiques. Si l’objectif est effectivement que l’école permette aux enfants de devenir bascophones, l’école publique doit, sans plus tarder, ouvrir ses portes aux classes immersives.

Non à l’école néolibérale !

Par ailleurs, comme dans l’ensemble de l’état français, la rentrée 2006 témoigne de la dégradation constante des conditions d’enseignement, malgré la propagande mensongère du ministère de l’éducation. La suppression massive de postes entraîne des fermetures de classes, et impose des classes surchargées, jusqu’à 40 élèves en maternelle, quand les jeunes enfants ne sont pas tout simplement refusés ; partout le ministère a rehaussé la jauge d’accueil, déjà délirante, ainsi on passe de 28 à 30 élèves en 3e , de 35 à 37 en 2nde! De Robien et son gouvernement montrent leur mépris de toute pédagogie, des élèves, et bien sûr des enseignants. La précarité des personnels s’accentue, les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles. Ainsi pour rentabiliser au maximum les enseignants déjà en place, on impose à certains d’enseigner sur trois établissements.

Cette dégradation des conditions d’enseignement va de pair avec la mise en place d’un système de plus en plus répressif et réactionnaire. Une note de vie scolaire est instituée au collège, fondée sur le comportement de l’élève, et sera prise en compte dans l’obtention du brevet. Voici donc les nouveaux socles de l’éducation : l’apprentissage de la soumission. Quant aux élèves issus de familles sans papiers, ils sont expulsés ou travaillent sous la menace de l’expulsion.

Cette casse du système éducatif est au service de l’idéologie libéraledu gouvernement: il s’agit de faire de l’école un service marchand comme les autres, obéissant à des critères de rentabilité, et un système de contrôle et de tri social.

L’éducation est à l’image des choix de société. Nous refusons l’école libérale que le ministère veut imposer à travers ses réformes successives. Nous défendons une école populaire et démocratique, avec de véritables moyens pédagogiques, comme la limitation à 25 élèves par classe, à tous les niveaux.

C’est pour exprimer haut et fort toutes ces revendications que nous appelons à la grève aujourd’hui, jeudi 28 septembre.


 
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