Ils promettent de faire se lever plus d’une crête et on les croit sur parole et musique.C’est pas parce que Skorbuto est mort que le punk, réputé increvable, doit être enterré. Pour le coup, le groupe Lendakaris muertos envoie la sauce et dégage à la tronçonneuse la voix royale qu’avaient tracée les pionniers du genre.Les fines gueules pourront se laisser convaincre par l’esthétique d’un fameux album des Sex Pistol sur le second Opus du quatuor d’Iruña.Car le contenu suit de près les formules énergiques qui ont fait la gloire du punk, jusqu’à cette cinglante ironie qui ne respecte rien et défonce à la hache les portes du non-dit et de la bienséance. Il fallait déjà oser, avec un nom pareil, mettre la tête de Juan-Jose Ibarretxe là où le groupe anglais mettait l’égérie de son God save the queen.Pour le reste, les Lendakaris muertos brandissent l’Ikuriña comme l’Union Jack et titrent Se habla Español, comme l’un des 16 morceaux, au texte ciselé et délicieusement provocateur.Le reste est à l’emporte-pièce et du même acabit, depuis un cri libérateur aux Fils de pute, des geôles de Guantanamo pour membre "d’al qaeta" à la tendresse d’un baiser enfumé de Gaztetxe, jusqu’à prendre à partie ETA au cri de "laisse nous quelques discothèques". Contre l’explosion d’une boîte de nuit à Dantxaria il y a peu, le groupe d’Iruña lance un manifeste pour les amateurs de Bakalao qui "se foutent de l’indépendance et de l’état oppresseur" et réclament à la guitare d’assaut sexe drogue et alcool, "sans payer si possible".Un rire brutal qui claque sur la caisse claire et trouve un prolongement subtil dans des textes pleins de finesses et d’autodérision. Eux se définissent comme un groupe "commercial et de centre" et posent pour la photo au Mac Do du centre commercial avec détachement. Le reste à l’air aussi rapide que les lignes de guitare. Deux ans d’existence et déjà deux albums."En plus, on a eu le temps de bosser et d’aller en vacance" clament-ils.Des vrais punks.