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Le JPB > Sujet à la une 2006-04-29
Quand la CGT veut combler les déserts syndicaux
·Après le 48e congrès et à la veille du 1er mai, rencontre avec les animateurs de l’UL CGT d’Hendaye et St-Jean-de-Luz

"On se sent plus fort; c’est la première victoire depuis 2002, un coup d’arrêt" se réjouit Aitor Ortiz, responsable de l’Union locale CGT de Saint-Jean-de-Luz, après retrait du CPE. "ça donne un peu d’espoir pour la suite", d’autant que "c’est la première fois où il n’y a pas de rejet des syndicats par les étudiants ajoute le cheminot. Dominique Mélé, secrétaire général de l’UL CGT d’Hendaye, tient lui aussi à "valoriser ce succès dans l’unité syndicale d’un combat intergénérationnel qui profite à tous les salariés". Surtout, le responsable syndical se souvient de l’échec relatif de la manifestation du 4 octobre contre le CNE. Maintenant, "on retravaille à une mobilisation contre le CNE". Une réunion est programmée par les syndicats à Bayonne le 4 mai.

Un objectif confirmé par le congrès de la CGT à Lille, et suivi de près par ces syndicalistes de la Côte sud du Labourd. Quitte à s’agacer contre les comptes-rendus médiatiques, comme Aitor Ortiz: "le débat ne porte pas sur l’orientation de la CGT et les prétendues difficultés de Thibault, mais plutôt sur le fonctionnement". Pour Dominique Mélé, parler de la CGT comme un syndicat qui deviendrait réformiste" est faux"on n’a pas abandonné le syndicalisme de lutte, mais on est aussi un syndicat de propositions". Pour A.Ortiz, le problème c’est le faible taux de syndicalisation (autour de 8%), et face à cela, il faut peut-être "avoir une attitude moins radicale, mais ça ce n’est pas être plus réformiste".

Une difficulté à syndiquer qu’ils rencontrent tous les jours dans ce bassin d’emploi hendayo-luzien qui compte 4600 salariés inscrits aux Prud’hommes (hors fonction publique), dont 1800 dans le secteur du commerce. C’est dans ce dernier que la CGT tente de se développer ces dernières années.

L’UL CGT d’Hendaye et de St-Jean-de-Luz regroupe 22 syndicats qui représentent 500 adhérents. Mais l’essentiel des syndiqués sont des cheminots, des salariés de l’hôpital marin, de l’usine frigorifique Bonnet-Névé et des agents territoriaux.

Les syndicalistes soulignent les difficultés à organiser les nouvelles formes de salariat, en particulier dans le commerce, les métiers du tourisme, constitués par des petites entreprises et beaucoup de contrats à temps partiel. "C’est une vraie jungle, décrit le secrétaire de l’UL d’Hendaye, où les salariés sont soumis à la précarité, parfois à du chantage, comme par exemple pour le travail du dimanche." "Je vois des feuilles de paie de 3 à 400 euros, s’insurge A.Ortiz, jamais au-dessus de 1000 dans ce secteur, j’ai même rencontré une salariée qui ne travaillait que les week-ends".

La fréquentation des permanences est à la hausse. Aitor Ortiz constate "qu’ils viennent beaucoup parler, il y a un besoin d’écoute". "Au départ, c’est du relationnel confirme D.Mélé, après ils peuvent être orientés vers l’action juridique".

Les responsables soulignent la création récente de syndicats CGT à la Maison de convalescence Concha, et chez Carinvest (regroupement de Pullman, Basque bondissant et Océan Pyrénées). Quant aux syndiqués isolés, l’UL a organisé leur regroupement. Mais la réflexion suit son cours pour "réfléchir à quelle structure la plus adaptée on peut offrir aux salariés".

Transfrontalier syndical balbutiant

Si le développement économique, politique et sociologique du bassin d’emploi est fortement marqué par le transfrontalier, la coopération syndicale des deux côtés de la Bidassoa est encore balbutiante. Le phénomène des travailleurs transfrontaliers est jugé important, en particulier avec de nombreux travailleurs du sud qui viennent travailler sur Hendaye dans la manutention et le BTP comme sur le chantier Entrepuentes, mais aussi avec des résidants qui vont travailler au sud. L’UL a bien des contacts privilégiés avec les CCOO (à Irun surtout), mais cela reste ponctuel comme pour le rassemblement du 14 février contre la directive Bolkestein. Là aussi, la tâche est difficile: "nous n’avons pas le même syndicalisme, les différences de culture sont importantes". Les choses se construisent néanmoins peu à peu, notamment à travers le Conseil syndical interrégional (émanation de la CES) regroupant des syndicats d’Aquitaine, Navarre, Euskadi et Aragon.

Autre signe de l’identité forte d’Hendaye, la manifestation de la CGT qui s’y tiendra le 1er mai. Une tradition qui illustre l’ancrage local du syndicalisme. Un syndicalisme local également plus souple à l’égard de LAB. Si au niveau départemental la CGT a décidé de ne pas avoir de relation avec LAB tant qu’il ne condamnait pas les attentats d’ETA. Cela étant, lors du mouvement contre les retraites en 2003, le micro a été partagé en fin de manifestation entre LAB et la CGT, et une lutte commune a été menée l’année passée au Champion d’Hendaye contre un licenciement. "LAB existe, il est composé de salariés; ils sont là, on ne peut pas faire autrement" constate simplement D.Mélé. Pour Aitor Ortiz "si Champion avait été à Bayonne, cela aurait été pareil car l’action a été décidée par les salariés". "Le débat sur la question basque a été mené et tranché à l’UD 64, peut-être qu’il faudra en rediscuter après la décision d’ETA" se hasarde D.Mélé.



Un 1er mai "festif, revendicatif et unitaire"
C’est le seul jour de l’année où les bus de la Stab ne circulent pas ‹en dehors de conflits avec blocage du dépôt. Le nombre de manifestations programmées pour le Premier mai sera de nouveau important lundi. Pour des cortèges tout aussi fournis. Les syndicats prédisent un effet post CPE, et inscrivent les mobilisations de lundi dans la continuité du bras de fer victorieux avec le gouvernement.

Ainsi à Bayonne à 10h30 devant la Bourse du travail, les syndicats CGT, CFDT Pays Basque, FO, CFTC, FSU, UNSA, lycéens, étudiants et FCPE organisent ensemble "un 1er mai festif, revendicatif et unitaire". "Les organisations syndicales, lycéennes et étudiantes appellent les étudiants, les lycéens, les salariés à marquer et à fêter comme il convient ce résultat de leur action et à participer massivement à la manifestation." Une mobilisation qui sera suivie d’un apéro, casse-croûte et concert, eux aussi unitaires. Les syndicats lancent un nouveau "Tous ensemble contre la précarité".

Pétition pour le référendum

La CFDT Pays Basque saisit l’opportunité de ce rassemblement pour assurer, "seule, malgré [leurs] sollicitations intersyndicales", un stand signatures en fin de manifestations. Les manifestants seront ainsi sollicités sur la demande de référendum sur le département Pays Basque initiée par Batera car "que l’on soit contre ou pour, ce qui importe c’est de faire vivre la démocratie ; chacun(e) doit pouvoir donner son avis" estime Jean-Baptiste Etcheto, secrétaire général de la CFDT Pays Basque. En outre, la CFDT fera circuler la pétition d’Amnesty International en faveur de la libération des syndicalistes emprisonnés.

Une manifestation bayonnaise où l’on retrouvera également le syndicat LAB, bien qu’il ne soit pas, comme les années précédentes invité à participer à l’intersyndicale. Qu’à cela ne tienne, le syndicat abertzale aura sa propre expression avec une prise de parole devant la mairie à la fin du défilé, avec notamment des étudiant-e-s ayant pris part au mouvement étudiant. LAB qui appelle à rester vigilant après le retrait du CPE, et à se mobiliser contre le CNE et pour le retrait de la loi sur l’égalité des chances. LAB appelle également à se manifester à Mauléon à midi à la Croix-Blanche.

La CGT manifestera aussi à Mauléon et à Hendaye, avec un rassemblement devant la mairie de cette dernière à 10h30 suivi d’un repas

Des appels à manifester qui proviennent aussi des partis politiques. Pour le PCF 64 "après la grande victoire populaire contre le CPE et un an après la victoire du 29 mai contre l’Europe libérale, le 1er mai 2006 s’inscrit dans une dynamique populaire et citoyenne qui peut obtenir de nouvelles victoires". Les communistes seront présents dans les défilés avec "un tract pour un rassemblement antilibéral".

Quant à Eusko Alkartasuna Iparralde, il s’associe aux manifestations car "la folle économie libérale que supportent les différents Etats, appelle de plus en plus de vigilance".

Au Pays Basque sud, le syndicat LAB organise également des manifestations et rassemblements dans pas moins de 19 villes sous le thème de Euskal Herria libre ta sozialista. Le principal syndicat d’Hegoalde ELA a quant à lui choisi le slogan Langile jendearen Euskal Herria eraiki-Enplegu duina, ongizate soziala (Construire le Pays Basque des travailleurs, Emploi digne et bien-être social) pour sa manifestation à Bilbao. Rassemblement pour lequel la Fondation Manu Robles-Arangiz organise un bus en partance de Bayonne à 8h30 (renseignements et inscriptions au 06 14 99 58 79).

Les syndicats UGT et CCOO manifesteront ensemble "Pour la Paix, l’emploi stable dans l’égalité" à la mi-journée à Gasteiz, Donostia, et Bilbao. En revanche, les commissions ouvrières se retrouveront seules en Navarre à Iruñea à midi.


 
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