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Le JPB > Pays Basque 2006-04-29
Du maïs génétiquement modifié dans les champs des agriculteurs basques
·L’usine Monsanto basée à Peyrehorade a vendu aux agriculteurs du Grand sud ouest 50 tonnes de maïs OGM

"À l’heure qu’il est, soit notre maïs est dans les semoirs, soit il a déjà été semé".La directrice de l’usine Monsanto de Peyrehorade, Catherine Lamboley, s’étonne de l’intérêt que l’on porte aux 50 tonnes de maïs semence OGMqui ont été stockées quelques jours sur son site landais.

C’est le groupe Attac Landes Côte Sud qui a révélé l’information mardi dernier.Dans le cadre d’une enquête publique sur l’extension de l’usine landaise, des militants d’Attac ont découvert que Monsanto avait l’intention de stocker "de 50 à 70 tonnes de maïs semence OGM pour la campagne 2006".

Dans les faits, le stock était déjà réparti chez des coopératives et des distributeurs du Grand sud ouest.Lesquels ?La directrice de Monsanto ne veut pas révéler les noms de ses clients. Mais "oui, certains sont au Pays Basque".Attac s’est livré à un petit calcul.Selon les militants anti-OGM, 50 tonnes de maïs génétiquement modifié permettent d’ensemencer près de 2 300 hectares de champs, et de produire environ 30 000 tonnes de maïs consommation OGM.

"Coup de force"

Pour Attac Landes Côte Sud, "ce coup de force représente un danger énorme pour notre agriculture locale". Et de souligner que "les études récentes, partout dans le monde, où sont implantées les productions OGM montrent que, malgré les dénégations des industriels semenciers, la coexistence entre les différentes cultures est impossible, et la rentabilité douteuse". En tout cas, de l’aveu même de la directrice de l’usine de Peyrehorade, c’est la première fois que cette variété de maïs baptisée Mon.810 est vendue dans l’hexagone.

"Mon" comme Monsanto.Cette semence du type OGM BT avait été autorisée à la commercialisation en 1998 avant que n’entre en vigueur un moratoire de l’Union européenne.Le moratoire est maintenant levé et à entendre Catherine Lamboley, le Mon.810 se vend très bien.Il est d’ailleurs destiné à répondre "aux besoins du marché du Sud Ouest en train de se développer".

L’association générale des producteurs de maïs (AGPM, ouvertement favorable aux OGM) a livré des chiffres impressionnants cette semaine.Au total cette année, 4 000 à 5 000 hectares seront consacrés à des cultures OGM, dont une majorité dans le sud ouest. "Les agriculteurs sont des chefs d’entreprise" explique Catherine Lamboley, "la variété de maïs que nous leur proposons résiste à certains insectes qui font des ravages". Résultat : "les agriculteurs choisissent entre des produits phytopharmaceutiques ou du maïs OGM, leur premier objectif est de maintenir leur revenu alors ils se décident pour ce qu’il y a de moins cher".

"Stratégie pousse au crime"

"Monsanto adopte une stratégie pousse au crime" dénonce le comité Attac Landes côte Sud qui en appelle au sens des responsabilités des "agriculteurs apprentis sorciers qui souhaitent semer du maïs OGM , des maires et des habitants des communes concernées, des associations et syndicats agricoles opposés aux OGM et enfin des élus du département et de la région".

Autant de considérations qui ne touchent absolument pas Luc Esprit, directeur général de l’AGPM."C’est une variété autorisée dit-il, en Europe, le processus a été assez lent mais le maïs OGM est cultivé partout dans le monde et il se développera ici aussi maintenant" se félicite-t-il.

Le militant paysan José Bové s’en est pris hier à cette même AGPM. Selon l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne, "la FNSEA, à travers ces producteurs de maïs aux abois (...) essaye d’imposer les OGM avec l’appui des laboratoires industriels".

En attendant, et même si leurs noms sont protégés par Monsanto, il est avéré que des coopératives du Pays Basque nord distribuent du maïs OGM.



Opération séduction des planteurs de maïs génétiquement modifié
Des agriculteurs, encadrés par l'Association générale des producteurs de maïs, ont réalisé jeudi après-midi une démonstration de semis de maïs OGM en région toulousaine, devant de nombreux journalistes mais loin des faucheurs volontaires. "Nous voulons montrer en toute transparence la culture OGM (...) et la coexistence des deux filières OGM et classique", a déclaré Cédric Poeydomengea, ingénieur chargé de la coexistence des filières à l’AGPM.


 
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