"Si désormais des oppositions se manifestent contre cette transnavarraise, elles traduiront en fait une opposition au principe même de la relation avec la Navarre", a osé sortir Jean-Jacques Lasserre il y a peu de temps à propos de son projet de couloir à camions. Le parti politique Batasuna, structuré sur l’ensemble des sept provinces historiques du Pays Basque, s’oppose de manière incontestable contre le projet de transnavarraise des présidents du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et de la Navarre. Pourtant, il est difficile de reprocher à Batasuna de refuser des relations avec les Navarrais, celles-ci se faisant plus que naturellement au sein propre de sa structure. Voilà cinq ans que les militants de Batasuna ont fait le pari de la construction nationale, en développant des initiatives fortes, au-delà des frontières que les États français et espagnols ont voulu nous imposer.

Les citoyens basques n’ont pas attendu M. Lasserre et son homologue fasciste de Navarre M. Sanz pour développer des relations entre eux. Heureusement ! L’argument qui sort de la bouche de M. Lasserre nous ferait même rire, s’il n’avait pas pour objectif de faire publiquement culpabiliser les opposants à un projet toujours d’actualité de couloir à camions. Si les relations entre citoyens des sept provinces ne font pas aujourd’hui partie de la réalité pour un secteur important de la population, la faute en revient uniquement aux dirigeants de ce pays de la trempe de M. Lasserre qui, durant des décennies, ont voulu nous imposer une frontière territoriale, ont voulu faire disparaître notre langue et culture communes, ont décrété qu’ici c’était la France, et là-bas l’Espagne !

Batasuna refuse clairement le projet de 3 voies de M. Lasserre, qui représente un danger pour notre Pays Basque intérieur, et dénonce l’attitude des promoteurs de ce projet désastreux, (qu’ils soient de l’UMP et de l’UDF locaux, ou de l’UPN et PSN en Navarre), rejoints par l’opposition composée des écologistes et communistes d’IU et des partis abertzale EA et Aralar en Navarre, et par le PS dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce projet, par sa physionomie et ses intentions, ne se préoccupe aucunement des besoins des citoyens basques : il souhaite seulement répondre à des intérêts d’entrepreneurs et industriels, qui reposent sur un système capitaliste qui a montré depuis belle lurette ses conséquences désastreuses. Le désir de nécessité de construction nationale basque exprimé soudainement par M. Lasserre n’est pas sérieux, car ses paroles sont la conséquence d’une volonté de faire passer son projet coûte que coûte.

De plus en plus, des projets et initiatives naissent entre les différentes structures et institutions des deux côtés des Pyrénées. Le pas qu’a fait Batasuna en 2001 de se construire en mouvement politique national est aujourd’hui suivi par d’autres structures, que l’on ne peut pas soupçonner d’avoir un quelconque projet indépendantiste : Consorcio de Txingudi, regroupement des communes de Sara, Zugarramurdi, Ainoa et Urdazubi, euro-cité Baiona-Donostia, GIE, protocole signé entre les entreprises d’Amikuze Entreprendre 64 et Sortulan de GipuzkoaŠ Depuis peu, les élus de la Communauté des Communes de Garazi-Baigorri ont décidé de se retrouver régulièrement avec les élus du Baztan, Erro, Luzaide, Auritze et Aezkoa. Les exemples se multiplient, et ce, d’une manière des plus naturelles.

Aucune frontière artificielle n’obligera au peuple navarrais de se tourner le dos. Depuis 2001, Batasuna a permis à de nombreux militants de Basse-Navarre de nous retrouver avec des Navarrais, pour échanger de manière naturelle sur la mise en construction de notre pays. Un travail va être entrepris entre Navarrais très prochainement pour proposer aux citoyens basques de ce pays une alternative au projet de couloir à camions. Celle-ci a pour ambition de proposer une amélioration du réseau routier qui relie la Basse-Navarre et la Navarre afin d’améliorer les relations entre Navarrais, en s’assurant que ces propositions évitent d’attirer un futur couloir à camions. Nous avons besoin d’une Navarre vivante, euskaldun, socialiste et féministe. Nous sommes une communauté de destin, et c’est ce que nous allons affirmer lors de la manifestation du 29 avril, dans les rues de Donibane-Garazi, à 17h. Gora Nafarroa !