Un "ras-le-bol général" des professionnels de la pêche par rapport à l’antenne locale de l’administration maritime française a provoqué une réaction sans précédent: les pêcheurs labourdins refuseront désormais les contrôles de leurs navires par les patrouilles des Affaires maritimes. La réunion qui s’est tenue mercredi à la criée de Ciboure entre les responsables du comité local des pêches de Bayonne et le directeur régional des Affaires maritimes, Didier Baudoin, "n’a rien changé, chacun est resté sur ses positions", a affirmé hier Serge Larzabal, président du CLPM.
Les professionnels s’insurgent contre un "contrôle abusif" des navires. La "bonne entente" qui a marqué jusqu’à présent les relations entre les professionnels et l’administration s’est détériorée. "Nous ne sommes pas contre les contrôles", explique un professionnel, "au contraire, nous sommes les premiers intéressés par la protection de la ressource. Mais il y a un excès de zèle de la part de l’administration. On réclame un peu de souplesse".
Au-delà des contrôles, une autre affaire insurge les professionnels.En effet, ils dénoncent que les dossiers d’indemnisation concernant l’arrêt biologique sur la pêche à l’anchois observé l’an dernier n’ont pas avancé pour les Labourdins, alors que d’autres marins de l’Atlantique ont été payés il y a très longtemps.
Après la rencontre stérile de mercredi avec M. Baudoin, les professionnels se sont réunis hier pour étudier les actions à mener. Et c’est une démarche de désobéissance civile qui a été retenue par les pêcheurs. "Les conditions de relations constructives avec l’administration locale ne sont plus réunies", signalait un communiqué diffusé après la réunion du comité. "En effet, les discussions engagées n’ont jamais abouti devant la rigidité persévérante de notre administration, malgré des propositions pertinentes des responsables locaux".
"Dans ces conditions, la profession du quartier de Bayonne ne rouvrira le dialogue qu’après un changement réel et la manifestation d’une volonté de prendre en compte les spécificités socio-économiques du quartier, afin qu’on y applique la réglementation de façon adaptée aux activités exercées par les pêcheurs", affirme le comité.
"Dans l’attente, les armateurs des navires de pêche en mer refuseront les contrôles à bord mais les accepteront à la première mise en vente pour démontrer l’intérêt qu’ils apportent à la gestion de la ressource et au respect des tailles minimales".