Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > Sports > Football 2006-02-24
Liga - Deportivo Alaves
Piterman au centre de la polémique
·Le président de l’Alaves est proche de devenir l’homme le plus impopulaire de Vitoria Gasteiz. La pression monte

Il est devenu le sujet numéro un de la capitale d’Araba. À Vitoria-Gasteiz, le président de l’Alaves Dimitri Piterman défraye depuis quelques jours la chronique et pas forcément dans le bon sens. Le magnat ukrainien a effectivement entamé une incroyable escalade d’impopularité et on ne sait pas vraiment quels sommets elle pourra atteindre. Peu à peu, Piterman a réussi à se mettre à dos tous les secteurs de la ville, allant des simples abonnés au propre maire de Vitoria.

Le dernier épisode en date pointe une nouvelle fois les abonnés. Le président du club a fixé les prix du match contre Santander, dimanche prochain, à 35 euros, alors que les places envoyées aux hôtes coûteront... 25 euros. En clair, le milliardaire ukrainien propose des prix plus intéressants aux visiteurs qu’aux locaux. Difficile à avaler.

Les Gasteiztar, perplexes face à l’attitude du principal actionnaire du club, ne restent toutefois pas les bras croisés. L’opposition commence à s’organiser, principalement autour des peñas du club "babazorro" réunies mardi soir pour aborder le sujet. Les insultes qualifiant d’"attardés et ivrognes" certains abonnés ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les peñas ont donc appelé à la mobilisation contre le magnat ukrainien "pour qu’il ne sente pas à l’aise, et pour le pousser à vendre le club".

Pour l’heure une manifestation est prévue dimanche prochain à Gasteiz, qui démarrera à partir de 16 heures de la place Virgen Blanca pour terminer à Mendizorrotza sous le slogan "Dimitri kanpora". Autre mobilisation, les supporteurs rentreront au stade avec 10 minutes de retard et sortiront également dix minutes après le coup de sifflet final.

"On n’est qu’à moitié surpris" avoue un supporteur de la peña "Gasteizko Hintxak", "on s’attendait tôt ou tard à une réaction de ce genre". "L’Alaves a beau être une entreprise, il y a derrière ce club un sentiment très profond avec lequel on n’a pas le droit de jouer. Il doit se monter plus respectueux" rajoute-t-il.

Le maire contrarié

C’est pourquoi, certaines peñas ont demandé à la municipalité de s’investir d’avantage pour obliger l’Ukrainien à quitter le club. Piterman avait racheté le club en D2, pour 3M d’euros. Aujourd’hui il a fixé le prix de l’Alaves à 10 M d’euros. "C’est beaucoup d’argent, mais à Vitoria et Araba il y a une capacité économique suffisante pour sauver l’Alaves. Le club le mérite" s’insurge Aitor de la Peña Karmona.

Le maire Alfonso Alonso s’est lui aussi dit contrarié par la tournure que prennent les événements : "Bien sûr que je regrette le bon temps où l’Alaves jouait la finale de la coupe de l’UEFA tout en étant parfaitement gérée. C’était une tout autre image. Depuis que Gonzalo Anton (ndrl: l’ancien président) a vendu le club, on souffre. Piterman est en train de se mettre toute la ville à dos. Mais attention, il utilise un stade municipal, il faut qu’il respecte la ville de Vitoria-Gasteiz". Pour autant, Alonso ne prendra pas pour l’instant des mesures contre l’Ukrainien.

Piterman affrontera dimanche un véritable test. A priori, rien ne semble inquiéter le président de l’Alaves, mais la réponse des supporteurs gasteiztar s’annonce importante. Avec tout ça, le sportif est passé sous silence alors que la réception de Santander est capitale pour le maintien du club. Une chose est sûre, les joueurs ont su pour l’instant, rester à l’écart de la polémique.



Piterman, une conception "différente" du football
Lorsqu’on évoque la possibilité d’un investisseur étranger, beaucoup de personnes songent à Dimitri Piterman. Président de Palamos (un club catalan de D4), il était ensuite devenu l’homme fort de Santander, un club de la Liga, et il avait directement viré l’entraîneur en place. Un peu plus tard, lui-même a plié bagage.

Aujourd’hui, Piterman préside l’Alaves où il entame sa deuxième expérience dans le football professionnel en Liga. Il a acheté 51% des actions du club, avec l’objectif d’en faire un grand de la Liga. Lorsqu’on lui demande quelle est exactement sa nationalité, il répond : "J’ai vécu 26 ans aux Etats-Unis. Les premières années de ma vie, je les ai passées en Ukraine. Je suis d’origine russe, mais je me considère comme américain. Je ne suis plus retourné en Ukraine depuis 1979 et j’ai effectué ma dernière visite à Moscou en 1989".

"Je suis un mercenaire"

Au sujet de la fidélité qu’il voue à un club : "Je me considère comme un président mercenaire. Les footballeurs sont également des mercenaires. Je suis toujours sceptique lorsque je vois un joueur embrasser l’écusson de son club sur un maillot. Si le Real Madrid frappe à sa porte, il part en courant. Pour les entraîneurs, c’est pareil. Je suis président, mais avec une conception différente de celle d’autres présidents, proches de leur club".

La différence, c’est l’éloignement. "Selon le concept américain, une personne peut vivre à New York et posséder un club à San Francisco. Cette formule fonctionne. L’un de ces présidents a même remporté le Super Bowl, la grande finale du football américain".

Mais que recherche Dimitri Piterman dans le football ? "Je recherche à la fois un bénéfice direct - économique par exemple - et un bénéfice indirect, comme la publicité personnelle ou la satisfaction de me retrouver dans une ambiance qui me motive. Je possède le nécessaire pour vivre confortablement sans devoir me préoccuper d’avoir assez d’argent pour manger le lendemain". Pour autant, l’Ukrainien ne cache pas son sens des affaires "Je n’ai pas de pétrole et je ne fais rien de louche. J’ai des affaires aux Etats-Unis qui fonctionnent bien, j’achète et je vends. À 30 ans, j’ai dû prendre une décision : continuer à grandir et à développer mes affaires, ou freiner. J’ai choisi de freiner. Toutes ces réunions m’ennuyaient".


 
Print
...More news
Pays Basque
Les paysans d´ELB s´invitent à Pau
Pays Basque
M. Zapatero : "Je ne négocierai pas le droit à l’autodétermination avec ETA"
Pays Basque
Les socialistes fustigent la droite locale et avancent leurs propositions sur le logement
Culture
Coup de ballet dans un répertoire oublié
Sports
Piterman au centre de la polémique
Sujet à la une
Aquitaine et Euskadi main dans la main pour le TGV Atlantique
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise