Ce week-end, le député-maire Jean Grenet s’improvisait guide touristique et faisait visiter aux élus et aux journalistes les chantiers de Bayonne. Premier arrêt, quai de Lesseps où les travaux devraient commencer en septembre prochain. Dans les années soixante, l’endroit était au c¦ur du port de Bayonne. Mais avec l’augmentation du tirant d’eau des navires, les activités se sont déplacées vers l’aval du fleuve et le site, moins utilisé, s’est peu à peu dégradé. "On ne pouvait pas laisser les lieux dans cet état. Une zone en friche à quelques mètres du centre-ville ! Tout va être entièrement réaménagé" commente Jean Grenet. Le gros des travaux s’étendra des locaux de la Sernam au Bâtiment des Affaires maritimes. "Il y aura ici une promenade piétonne plantée de frênes d’Amérique (des arbres de 8 à 10 mètres de haut) avec des bancs et des éclairages. La zone qui descend vers l’Adour sera elle aussi aménagée avec des barrières de protection et les passants pourront se promener sur les deux niveaux. Nous avons également prévu une piste cyclable, qui rejoindra celle existant déjà sur l’autre rive du fleuve" explique Marc Wittenberg, directeur des espaces publics à la mairie. Après l’aménagement de la zone, la circulation sur le quai sera à sens unique, de Boucau vers Bayonne et 150 places de stationnement seront créées. "Les deux tiers des voitures garées ici, appartenaient à des utilisateurs de la SNCF et non à des Bayonnais. Les véhicules restent parfois une semaine sur place. Ce genre de stationnement "sauvage" ne doit plus exister en centre-ville" ajoute Marc Wittenberg. Coût de l’opération? 1,5 million d’euros, une somme entièrement financée par la CABAB.
L’année dernière, la municipalité a déjà entrepris de stabiliser les quais. Des travaux, également payés par la Communauté d’agglomération, qui auront coûté 2,2 millions d’euros hors taxe. À terme Jean Grenet ne cache pas ses ambitions. L’endroit devrait en effet également accueillir un grand pôle culturel, (à proximité du pont Grenet) et des logements. "Nous en sommes encore au stade des acquisitions foncières et certaines négociations sont compliquées. Je pense que le projet devrait être terminé d’ici dix ans" remarque le député-maire.
La visite aurait pu se terminer ainsi, mais comment arpenter le quai de Lesseps, sans évoquer la future (éventuelle ?) gare TGV. Une question de Colette Capdevielle, élue de l’opposition, quant aux travaux induits par ce changement, et Jean Grenet de tempérer : "une gare TGV cela signifie, le doublement de la superficie de la gare actuelle, l’installation de commerces et 900 places de parking. Mais ceci n’arrivera que si le projet aboutit. Une concertation doit avoir lieu durant le deuxième semestre de l’année 2006. Nous en serons plus à ce moment."
Espaces verts
Et le périple de continuer, prochaine étape, le square Bergeret, au c¦ur du quartier Saint-Esprit. Ici les travaux sont bel et bien terminés. Une fontaine, des bancs (mais avec des accoudoirs, pour éviter que les gens ne se couchent (sic)) et dans un coin, un espace clôturé avec des jeux pour enfants. "Le mobilier urbain que vous pouvait voir ici a été choisi en accord avec l’architecte des bâtiments de France. Les bords de la Nive et de l’Adour seront aménagés avec ces mêmes modèles, dans un souci d’unité. On peut également constater ici que les barrières et le grillage installés le long de l’eau restent discrets" précise Jean-Charles Duport, directeur de l’eau et des infrastructures.
Tout comme Lesseps, le square Bergeret témoigne des deux priorités de la municipalité en matière d’aménagement. Soit, un maximum de végétation, et toujours plus d’équipement pour les cycles. Avec, ici encore, une piste cyclable et un endroit de stationnement réservé signalé par un totem vert. Et Jean Grenet de se féliciter "autrefois, il y avait ici les établissements Elissery, aujourd’hui c’est quand même autre chose, non ?" Ce détour par le quartier Saint Esprit a également été l’occasion de préciser quelques points. Tout d’abord, la construction d’une crèche dans l’aile ouest de l’école Jules Ferry, à la place de la conciergerie. "Elle devrait entrer en fonction fin 2006, elle accueillera dans un premier les enfants de la crèche des Hauts de Sainte Croix, le temps de rénover leurs locaux, puis sera bien sûr ouverte aux spiritins" annonce le maire. Puis l’aménagement de la place Belfort, à côté de la résidence Ibaiondoa. L’immeuble abritant aujourd’hui la poste sera bientôt démoli. Les habitants seront relogés et la CCAS prendra ses quartiers place des Gascons. Un parking de 600 places (dont 150 pour les deux roues) et des habitations seront construits à cet endroit. Les travaux devraient avoir lieu fin 2007, début 2008.
Maison des associations
Maintenant direction le parc de stationnement Glain, mais avant, un petit détour par le rond-point provisoire Maréchal Juin et celui (définitif) de Vainsot. L’occasion pour la municipalité de rappeler que la mise aux normes des 38 contrôleurs et carrefours de Bayonne est bel et bien terminée. Une opération qui aura coûté 1,3 million d’euros. Nous voilà à Glain. Le lieu s’apprête à accueillir 5 salles de cinéma supplémentaires, un bowling de 20 pistes (fin 2007 du côté des voies ferrées), une discothèque et un restaurant (vers l’actuel arrêt de la navette dès le premier semestre 2007). "La Pompe va quitter la rue des Augustins pour s’installer ici. Une boîte de nuit en plein centre-ville, c’est trop de nuisances sonores (quand les clients ont tendance à faire du bruit en sortant et en entrant) et ça permettra aussi à la Luna Negra de s’agrandir (la salle de spectacle devrait doubler sa superficie)" commente le maire de Bayonne. Pour finir, les bords de la Nive seront aménagés avec une promenade piéton, une piste cyclable et une ère de pique-nique.
Mais ici, le principal projet de la mairie, c’est bien entendu la Maison des associations, réalisée par l’architecte Nathalie Larradet. Les travaux devraient s’achever à la fin du mois de mai et l’inauguration devrait avoir lieu en septembre 2006. L’endroit devrait accueillir les Croisés de Saint André (actuellement installées près de la place Belfort et qui "ne perdent pas au change" comme le remarque Monsieur le maire), des bureaux, deux logements (pour le ou les concierges) et une salle polyvalente. L’entrée se situera en face de la Nive et le bâtiment sera habillé de bois, de cuivre vert et de béton poli blanc. La salle polyvalente contiendra 3000 personnes debout (soit 1000 assises). De taille modulable, elle pourra éventuellement être divisée en deux. Elle comprendra une cuisine, un bar et des vestiaires. Tout a été pensé pour soigner l’acoustique (un faux plafond et des planches de bois perforées sur les murs). Cet endroit sera dédié à des manifestations culturelles (théâtre, concert) mais aussi associatives (lotos, expositions). "L’objectif est de sortir de la salle Lauga, certaines manifestations qui n’ont rien à y faire. Le lieu pourra aussi accueillir des séminaires. À terme, je pense qu’une véritable synergie pourra se faire entre le cinéma, la maison des associations, la discothèque et le bowling" précise Jean Grenet. Destination suivante, le parc de stationnement Tour de Sault. Tout d’abord, un point sur les travaux. Le terrassement est achevé, le planning respecté. L’endroit devrait accueillir 600 places de parking (480 pour les voitures, 120 pour les deux roues). Des terrains de sport seront réaménagés et les vestiaires prendront place sous la butte (qui devrait elle aussi revenir). Tout devrait être fini en décembre 2006. Un giratoire sera construit côté Nive. Les travaux commenceront cet été, pour ne pas perturber les transports en période scolaire. Les sorties piéton se situeront au pied de la Tour de Sault, au niveau de la rue des Basques, en face de l’hôtel des Basses Pyrénées et au pied des futurs terrains, ce qui permettra un accès direct au stade Jean Dauger par le souterrain. "La construction de ce parking vient compléter les projets que nous avons pour la rue d’Espagne. Nous comptons la rendre semi-piétonne, pour drainer de nouveaux chalands vers le centre-ville" précise Jean Grenet.
À noter que les travaux à Tour de Sault ont réservé quelques surprises. Une rue médiévale datant du 13ème siècle a en effet été découverte sous l’ancien terrain de rugby. "Elle reliait Bayonne au quartier Saint Léon. Tout le long se trouvaient des maisons relativement bien conservées. Mais cela n’a pas été notre trouvaille la plus importante. Nous avons mis à jour deux fours de potier datant du cinquième siècle après Jésus-Christ. C’est une première en Aquitaine. Il y avait encore des restes de céramiques, des poteries de couleur grise avec des motifs religieux. On a déjà trouvé ce genre d’objets au Pays Basque sud (notamment en Biscaye) et au Béarn, mais on ne savait pas encore où ils avaient été fabriqués. C’est un témoignage essentiel pour l’histoire de la ville et de la région" raconte Dany Barraud conservateur en chef du patrimoine à la DRAC d’Aquitaine (Direction régionale des affaires culturelles).
La passerelle
Suite de la visite, les terrains de la Floride. L’endroit accueillera bientôt un nouveau gymnase universitaire (un investissement de 3,5 millions d’euros), deux terrains d’entraînement supplémentaires, des vestiaires et un parking de trois cents places. Une zone de loisirs remplacera les actuels jardins familiaux. Un espace vert avec des bancs et des jeux pour enfants. Le siège du Comité de rugby Côte basque-Landes s’installera également à cet endroit. Mais la principale attraction du site est bien sûr la passerelle de 110 mètres de long qui relie désormais les deux rives de la Nive. Elle sera opérationnelle mi-mars, sera accessible aux handicapés et comprendra une piste cyclable. Sur la pile du pont deux petits balcons ont été aménagés pour les pêcheurs. Les deux lignes haute tension barrant actuellement le paysage devraient être enterrées. Le maire de Bayonne a profité de la visite pour annoncer l’aménagement d’un nouveau pont sur l’Adour (l’actuel "Pont de fer"). Les travaux devraient avoir lieu en 2008 et dureront deux ans. Le nouvel ouvrage devrait ressembler au pont Henri Grenet, il sera en effet confié au même architecte.
Terminus de ce voyage, le théâtre en phase d’achèvement. Dans le hall, les arches, autrefois dissimulées par un revêtement, ont été mises en valeur. Pour ce qui est de la salle de spectacle, la machinerie pour les décors et les effets spéciaux (avec par exemple un système de trappe dans le sol de la scène) a été améliorée. Le parterre est désormais deux fois plus incliné afin de permettre une meilleure visibilité de la scène. Au dessus, un balcon tout en courbure, comme dans les théâtres à l’italienne est recouvert de panneaux en bois de poirier. La taille des loges a été doublée. La coupole est le seul élément qui reste de l’ancien ouvrage. Les travaux devraient s’achever le 13 février, la visite de la Commission de sécurité ayant lieu le 9. L’ensemble des travaux aura coûté 4,7 millions d’euros (57% de subventions, le reste financé par la ville), et Jean Grenet d’insister sur le fait qu’il s’agit bien d’un "nouveau théâtre" et non d’une simple rénovation.
