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Main nue trinquet - Amateurs - Championnat de France - Finales
Alfaro-Héguiabéhère au bout du suspense
·Fabien et Thierry Itoiz ont remonté un 30-16 adverse avant de succomber d’un tout petit point face au Biarritz AC (40-39)
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À déconseiller aux cardiaques. Encore moins aux supporteurs du Biarritz AC qui ont vu l’avance de leurs pilotari fondre comme la neige au soleil avant de coiffer sur le poteau leurs adversaires du jour histoire de réaliser le doublé (champions du Pays Basque et champions de France). Les pilotazale qui ont rempli la partie droite du trinquet Moderne ont effectivement assisté à une finale à rebondissements où ces diables des frères Itoiz ont bien failli rééditer le même scénario qui les a conduits jusqu’à l’épilogue fédéral. Menés 30 à 16, les pilotari d’Urruñarrak ont été à deux doigts de déjouer tous les pronostics inimaginables. Tant et si bien qu’ils peuvent même nourrir des regrets dans la mesure où Fabien et Thierry viraient en tête à une petite longueur de la fin (39-38). Jamais les outsiders n’ont été aussi près de la xapela, et pourtant un point "chanceux" d’Alain Héguiabéhère sur un retour de but, confirmé dans la foulée par le but libérateur signé Alfaro, a offert le titre de champion de France à la paire du BAC.Les Biarrots étaient pourtant avertis. Les adversaires des Itoiz ont connu les pires difficultés à réaliser la dernière dizaine. Dans ce sens, Alfaro et Héguiabéhère prenaient la finale par le bon bout. Imprimant un rythme élevé, évitant la volée de Fabien et profitant surtout de la prestation en demi-teinte de Thierry Itoiz qui a complètement raté son entrée en matière, le BAC a pris les devants dès le premier point. Seuls quelques buts du cadet des Itoiz venaient contrecarrer le jeu des Bacistes, bien en place, avec un Héguiabéhère parfait dans son rôle de métronome (longues planches rectilignes, arte-xare, dans les pieds) et idéalement accompagné par Ellande Alfaro dont les accélérations font toujours aussi mal et qui n’hésite pas à trancher le point dès que l’occasion se présente.
Les Urruñar dépassés
Loin de se relâcher, les joueurs du BAC enfoncent le clou. Leur domination est d’autant plus flagrante que les frères Itoiz sont dépassés par les événements. À son tour le petit arrière du BAC fouille avec réussite le coin de droite et comme souvent dans ces situations, la fortune sourit à ceux qui ont le vent en poupe. Résultat des courses, 30-16 en faveur des champions du Pays Basque. Urrugne se dirige vers une correction, soit dit en passant, tout à fait logique au vu de ce que les deux formations montrent dans le trinquet de verre. Même les Urruñar les plus aguerris ont du mal à imaginer un renversement de situation. "Belle partie à remonter" dirons les plus optimistes.
La réaction
Pourtant, ce n’est pas faute de l’avoir prouvé aux tours précédents. Les frères Itoiz ont des ressources inépuisables. Leur mental et leur motivation rendent cette équipe encore plus redoutable lorsqu’elle est malmenée.Et voilà que le scénario commence à tourner. Bien emmené par Fabien Itoiz, Urruñarrak entame presque sans le savoir une remontée épique. L’avant ajuste son but, Thierry retrouve son deuxième souffle et petit à petit les rôles commencent à s’inverser. C’est désormais Alain Héguiabéhère qui déjoue. Épuisé, "sorti" de la partie, l’arrière du BAC subit maintenant les assauts de ses adversaires. Alfaro est réduit à défendre son premier filet, Thierry en revanche s’applique à jouer le long du filet, la planche, obligeant son vis-à-vis à livrer sa pelote. L’effort des Itoiz est récompensé à juste titre lors du 7e but de Fabien qui met les deux équipes à égalité (36-36). Le trinquet en ébullition, tout est à refaire. Pour les
uns comme pour les autres. Les égalités se succèdent à 37, à 38, Urrugne passe même devant 39-38, mais le retour du dernier but de Fabien, un errebot collé au mur de gauche à la sortie de la planche, voit la pelote d’Héguiabéhère atterrir péniblement sur le frontis avant de heurter le pic. Irramenable, en plus du grand coup au moral. 39-39 le titre se décidera finalement sur un coup de dé. Alfaro préfère toutefois ne pas trop s’attarder, il ajuste parfaitement son dernier engagement sur la paroi de droite sans que Thierry Itoiz puisse riposter.
Ellande Alfaro : "Qu’ils me sanctionnent maintenant"
O.I.Coup de théâtre lors de la remise des récompenses. L’avant du BAC Ellande Alfaro, connu pour son attachement à la sélection basque, a enfilé un t-shirt portant l’inscription Euskal Herria non sans connaître au préalable un petit incident avec Mme Delbos, membre de la FFPB, essayant de l’en empêcher. Après quelques secondes, le pilotari sur le podium, a retiré son vêtement expliquant par la suite cette action symbolique "en solidarité avec les pilotari de xare qui ont été suspendus pendant un an sans jouer pour avoir porté ce même t-shirt" a-t-il indiqué. "Je l’avais préparé à l’avance je me suis dit que si jamais j’avais la chance de monter sur la plus haute marche du podium, je mettrais le t-shirt d’Euskal Selekzioa. Pourquoi ? Parce que la sanction infligée aux pilotari de xare est inadmissible. Je voulais voir si dans un autre contexte, lors de la finale de main nue en première série, avec le trinquet Moderne plein, et toute la presse présente, on m’infligerait la même sanction. C’est pour cela que j’ai mis le t-shirt. Apparemment, mettre ce t-shirt est un scandale à en croire les dirigeants de la FFPB qui sont venus me dire de ne pas faire "de scandale". Quoi qu’il en soit, mon intention n’était pas de gâcher la fête, je l’ai donc enlevé quelques instants plus tard". Une contestation qui n’aura duré que quelques secondes, sous le regard surpris des centaines de pilotazale. La fête de la pelote a ensuite suivi son cours, même pour les perdants de la journée.
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