Le porte-parole de Batasuna Arnaldo Otegi s’est dit convaincu samedi que le Pays Basque allait connaître "un processus de résolution du conflit". "Nous sommes convaincus que ce pays va connaître un processus de résolution du conflit et ceci est irréversible", a déclaré le leader de Batasuna. "Le processus de résolution du conflit ne sera pas un processus court, ce sera un processus long, comme cela s’est passé en Irlande mais le plus important est de mettre en marche ce processus et nous avons rappelé notre volonté de le faire", a affirmé Arnaldo Otegi qui faisait partie des milliers de personnes rassemblées samedi à Barakaldo (Biscaye) pour protester contre l’interdiction du parti Batasuna et de son congrès.
"Bien sûr il y a des obstacles au sein des deux Etats (espagnol et français) car il y a des gens qui pensent toujours qu’au XXIe siècle peuvent s’appliquer les mêmes recettes qu’au XIXe siècle, mais nous sommes totalement convaincus que la force de ce peuple va permettre un progrès démocratique", a encore déclaré Arnaldo Otegi.
"Nous avons dit qu’il fallait avoir confiance. Les obstacles vont être sans cesse plus importants, mais nous nous approchons irrésistiblement d’un processus de paix", a-t-il lancé à la foule. "Nous allons parvenir à un processus démocratique pour le Pays Basque!", a-t-il encore lancé, alors que flottait dans l’assemblée une multitude de drapeaux basques.
Un représentant du Sinn Féin, Aengus O Snodaigh, a pris lui aussi la parole : "Nous sommes ici par solidarité avec votre peuple", avant de se référer au long et tortueux processus de paix en Irlande du Nord. Le responsable du syndicat ELA, German Kortabarria, a également fait un bref discours. "Quel est cet Etat de droit qui interdit des partis !", a-t-il déclaré. Les représentants des partis Eusko Alkartasuna et Abertzaleen Batasuna étaient également présents.
Le meeting a commencé par des chants dont l’Internationale en basque et s’est conclu une heure plus tard par le chant des combattants basques (Eusko Gudariak).
Le congrès prévu samedi par Batasuna s’est donc transformé en simple "rassemblement" où une marée humaine a répondu à l’appel de "citoyens basques".
L’Audience nationale, tribunal d’exception, s’est substituée au Tribunal Suprême et a ordonné mardi l’interdiction de ce congrès et décidé de prolonger de deux ans l’interdiction de toute activité politique pour Batasuna.
Le congrès prévu par Batasuna était l’occasion pour ce parti de réaffirmer son offre de règlement négocié du conflit basque, qu’il avait énoncée une première fois en novembre 2004 et que la majorité des acteurs politiques en Pays Basque dont ETA avaient depuis explicitement approuvée.
L'accord en vue sur un nouveau statut d'autonomie de la
Catalogne va "fermer un front" pour le gouvernement Zapatero et lui permettre de
se consacrer à un processus de paix au Pays Basque, a estimé hier Arnaldo Otegi.
Le porte-parole de Batasuna, a assuré à la radio Euskadi
Irratia que "dans les prochaines semaines il se produira des événements
positifs" aidant à construire "un processus" de paix. Le responsable
indépendantiste basque s'est félicité du principe d'accord conclu ce week-end
entre le gouvernement central et une partie des nationalistes catalans sur une
réforme du statut d'autonomie de cette région du nord-est de l'Espagne. "La
solution pour la Catalogne va créer des chances et des conditions nouvelles pour
faire un pas de plus aussi en Euskal Herria" , a-t-il jugé. La fin qui se
profile du débat empoisonné sur le statut catalan va "fermer un front" pour le
gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero et lui permettra de se consacrer à
la question basque, selon lui. Alors que M. Zapatero a conditionné à un abandon
des armes par l'ETA tout "dialogue" avec cette organisation, Arnaldo Otegi a
estimé que "cette année sera une année importante pour peu que l'on fasse les
choses correctement".
