Les propositions concernant la carte scolaire du premier degré de la prochaine rentrée font parler d’elles, avant même que le Comité Technique Paritaire Départemental, qui se tient aujourd’hui à Pau, n’en discute. Des mouvements de contestations se sont succédé depuis vendredi dans les écoles, qui seraient touchées par des suppressions de poste.
Pour la rentrée 2006, il n’y aura aucune création dans les établissements du premier degré en Pays Basque et Béarn (lire JPB du 17/01). Les établissements touchés par les suppressions sont inquiets pour l’organisation de la prochaine rentrée. Par les mobilisations enregistrées depuis la fin de la semaine dernière, quand les syndicats ont reçu les propositions du rectorat, ils espèrent "sauver leur classe".
Comme le précise Joël Pehau, secrétaire départemental pour le syndicat UNSA, "dans le document très général, que nous a fourni l’Académie, c’est volontairement que le nombre de postes supprimés est surévalué, c’est au terme de la négociation d’aujourd’hui qu’un document définitif sera réalisé. C’est pourquoi nous avons appelé les établissements concernés à la mobilisation, car tout n’est pas encore figé".
Selon nos informations, les établissements suivants seraient sous le coup d’une suppression de poste : à Anglet les écoles Aristide Briand, Tivoli et Jean Jaures ; l’école Jean Moulin de Bayonne ; l’école publique d’Ayherre ; le RPI d’Arbouet-Aroue-Arbérats-Etcharry ; l’école Marinella de Ciboure.
Selon Renaud Bousquet du SNUIPP, "au total une vingtaine d’écoles sont sous la menace d’une fermeture de poste dont sept pour le BAB". Ces suppressions touchent pour une majorité les établissements bilingues, "c’est un nombre conséquent de postes bilingues qui sont sous la menace d’un retrait, postes de basques d’un côté et postes de français de l’autre". À l’école Tivoli d’Anglet, la possible suppression d’un des trois postes d’enseignant est vécue comme une "catastrophe" pour les parents d’élèves. "L’école va se retrouver avec 51 élèves pour deux enseignants en 2006 sans compter les futures inscriptions. Ajouter à cela que les écoles environnantes sont elles aussi complètes. Ou va-t-on inscrire nos enfants?"
Autre inquiétude, le sort fait à l’accueil des tout-petits, (entre 2 et 3 ans). Pour Renaud Bousquet, "les maternelles sont particulièrement ciblées depuis cinq ans, et les suppressions de poste ont fait chuter le taux de scolarisation des moins de trois ans de 48% à 28%. Il y a de moins en moins d’effectif pour accueillir ce public".
Même constat pour l’UNSA avec Joël Pehau : "l’Académie ne tient pas compte de la présence des tout-petits, ainsi c’est près de 300 élèves en Pays Basque qui sont oubliés, sans compter les inscriptions pour l’année prochaine" dont par exemple "15 projets d’inscription pour la rentrée 2006" à l’école Jean Moulin de Bayonne.
L’éducation Nationale "refuse de voir arriver ces tout-petits dans les écoles", car les conditions d'accueil ne sont pas favorables. "C’est sûr qu’avec ces suppressions de poste, les conditions ne sont pas réunies pour créer des classes de tout-petits, des classes de 14 élèves permettraient de bonnes conditions d’accueil, hors ce sont des classes de 30 élèves que nous devons faire avec les effectifs actuels, ce qui n’est effectivement pas acceptable".
