À cette époque dans les Balkans, les vieilles haines se sont terminées en nettoyage ethnique, extermination massive et viols. Mais les criminels de guerre sont restés impunis ridiculisant le TPI créé par les Nations Unies. Du moins jusqu’au printemps 1996, Louise Arbour, juge canadienne idéaliste de 47 ans fait alors son entrée sur la scène internationale. Sa mission dure trois ans. Trois ans durant lesquels elle se bat pour parvenir à traquer, arrêter et traduire en justice les criminels de guerre qui ont sévi pendant les massacres des Balkans et du Kosovo.

Tous ses efforts sont contrecarrés par la bureaucratie et par les tentatives "d'apaisement" de certains généraux de l'OTAN, tel le général britannique Mortimer. Sur le terrain, son seul allié est le capitaine John Tanner. Avec l'aide de son équipe de juristes et de Pasko, son traducteur bosniaque, elle met en ¦uvre toute son habileté juridique et décide secrètement de certaines inculpations afin d'empêcher l'OTAN de procéder à des "arrestations stratégiques". Hunt for Justice rend donc compte du combat de cette femme. Combat dont le point culminant sera l'emprisonnement de Slobodan Milosevic à La Haye. Pour la première fois dans l’histoire, un chef d’état en exercice était arrêté.

Ce téléfilm a été présenté aux Nations Unies en décembre 2005, en présence de Louise Arbour elle-même, aujourd’hui Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, et selon Time Magazine (avril 2004), l’une des cent personnes les plus influentes de la planète. C’est Wendy Crewson (Sex Traffic, Air Force One) qui interprète son rôle à l’écran. Une partition inhabituelle pour l’actrice, qui avoue avoir maquillé différemment son visage pour davantage ressembler à Louise Arbour. Le réalisateur, Charles Binamé, reconnaît de son côté que la beauté de l’actrice aurait pu être un obstacle et confie donc avoir joué la carte de la sobriété : pas de talons hauts, le minimum de cosmétiques...

Wendy Crewson est entourée par John Corbett (Mariage à la grecque, Sex and the City) et William Hurt Oscar du Meilleur acteur et Prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes pour sa prestation dans Le Baiser de la femme-araignée en 1985 et plus récemment à l’affiche de A History of violence de David Cronenberg.

D’origine belge, Charles Binamé a quitté son pays à l'âge de 7 ans pour venir vivre à Montréal avec ses parents. Après avoir travaillé dans la publicité, où il collabore avec de grandes entreprises telles que Bell et Pepsi, il se consacre au cinéma dans les années 70. Il part alors en Angleterre et travaille dans les grands studios de Londres. De retour à Montréal, il réalise un premier téléfilm (Un autre homme) et plusieurs séries. En 1993, il tourne ainsi Blanche, la suite des Filles de Caleb, une création pour laquelle il recevra le FIPA d'or à Cannes. En 2002, son film Séraphin, un homme et son péché a battu au Canada le record d’affluence et a rapporté près de 10 millions de dollars, Hunt for justice est une de ses premières réalisations en anglais.

· "Hunt for justice"

Ce soir à 19h45 salle Atalaya à la Gare du Midi. 5¤ la séance, 15¤ le passe pour une personne, 20¤ pour deux personnes. Le Fipa dure jusqu’au 29 janvier.