Désastre évité : Les habitants de Saint-Pée viennent de l'échapper belle : Le bourg de cette commune est situé au fond d'un entonnoir de collines ; on y arrive par une route en pente rapide qui borde un énorme ravin où se réunissent, quand il pleut, de grandes masses d'eau qui débouchent en amont du bourg dans un col d'où part un acqueduc qui les conduit dans la Nivelle. Les jours de fortes pluies, l'acqueduc ne peut suffire à l'écoulement des eaux, il déborde, le bourg est inondé et tous les rez-de-chaussée sont submergés. C'est ce qui s'est produit dans la nuit du 21 au 22 et si on n'y a pas été victime de quelque désastre, c'est grâce au dévouement de M. Boué, capitaine des douanes, et de M. Laffitte, maire. Vers 2 heures du matin, M. Boué entend une espèce de roulement de tonnerre accompagné d'un bruit sinistre ; il sort, et voit un torrent impétueux se précipiter sur la rue transformée en lac. M. le maire sort à son tour, et ils n'hésitent pas à entrer dans l'eau, armés de pioches, afin d'écarter les détritus qui bouchaient l'orifice de l'acqueduc. Une demi-heure après, les mêmes causes, amenaient le débordement de la Nivelle et une inondation telle qu'on n'en avait pas vu depuis 15 ans. Les étables, les écuries, les loges à porcs sont envahies par les eaux de la rivière, mais les habitants sont sur pied, ils ont pris leurs mesures de défense, et le danger écarté.