"On croyait la directive Bolkestein enterrée, mais voilà qu’elle revient par la fenêtre", c’est par ces mots que Daniel Romestant a voulu donner le coup d’envoi des actions qui seront menées par le Collectif Copernic du 29 mai 2005, suite à la relance de la procédure d’approbation de la directive par le Parlement Européen. C’est le 14 février que le Parlement se prononcera en plénière sur cette directive de libéralisation des services dans l’Union européenne, couramment connue sous le nom de Directive Bolkestein. Le Collectif avait été créé à la suite de la victoire du non au référendum sur l’Europe.

Votée le 13 janvier 2004, la directive continue sa marche en avant malgré les nombreuses protestations à son encontre. Pour rappel, si le vote de février s’avérait être positif, il serait alors possible à un entrepreneur du Pays Basque d’employer un ouvrier polonais (pour l’exemple) avec un contrat de travail polonais. En Pologne le smic est de 300 euros. "Il sera très tentant pour les entreprises d’employer de la main-d’¦uvre bon marché pour quelques mois, dans des conditions de précarité extrême dues au faible revenu, puis de la renvoyer dans son pays d’origine" d’après Daniel Romestant. Cette directive "concernerait 70%" des salariés en Europe. Les droits des consommateurs sont aussi en danger, "si le fameux plombier polonais vous installe la tuyauterie, étant donné qu’il travaille selon le droit polonais, votre installation ne sera pas couverte par la garantie décennale". Déréglementation de la protection du consommateur, remise en cause des statuts du salarié, mise en concurrence des services publics "voilà le programme que promet l’application de la directive Bolkestein". Le Collectif Copernic propose pour le mois à venir une série de manifestations sur Bayonne qui entendent expliquer et débattre de la directive, ainsi que protester contre elle. Des mouvements similaires seront aussi organisés dans toute l’Europe pendant ce "mois de lutte décisif pour l’avenir des travailleurs européens".