Le canasson fait le larron : Une nouvelle industrie s'exploite autour de nous depuis quelque temps. Elle consiste à s'introduire dans les écuries, et à voler les chevaux avec leurs harnais, pour pouvoir se sauver ensuite en affectant les habitudes d'un voyageur. En enlevant un cheval on vole un objet qui marche de lui-même et au besoin emporte le voleur sur son dos. Ainsi dans la nuit du 15 au 16 de ce mois, on s'est introduit dans l'écurie de M. Chimener, facteur de la poste aux lettres à Saint-Esprit, où l'on prit une jument après l'avoir sellée et bridée. Les voleurs avaient sans doute une longue course à faire, car ils sont partis de grand matin. Dans la nuit du 19 au 20, un autre vol a été commis dans l'étable du sieur Jean Labadie ; on y a pris un cheval servant au commerce du charbon ; le bât, bien entendu, a suivi le cheval. Comme on le voit, l'hiver et la rigidité de la saison ne nous exposent pas seulement à la visite de loups ; ils engendrent une autre espèce de visiteurs nocturnes, contre lesquels les propriétaires de chevaux qui tiennent à les conserver feront bien de se prémunir en faisant bonne garde, et surtout en fermant solidement leurs écuries.