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Le JPB > Culture 2005-12-20
Egaña, toujours Egaña
·Devancé par Unai Iturriaga, finissant quatrième avec le même nombre de points que Maialen Lujambio, Amets Arzallus n’a pas pu accéder au tête-à-tête final, mais il a démontré avoir l’étoffe d’un futur champion et l’appui inconditionnel du public

Tout simplement superbe. La finale du grand championnat du Pays Basque de bertsu a été sensationnelle. Une journée inoubliable, magique, faite de rires, de larmes de joie et de tristesse, le tout dans une excellente ambiance, grâce à un public de 13000 personnes, voué aux bertsulari. Certes, on aurait préféré qu’Amets ou Sustrai l’emporte, mais après cette journée, le résultat importait peu. Au final Andoni Egaña a été encore une fois le meilleur et a vêtu la txapela pour la quatrième fois.

Larmes

Le sujet commun imposé à la fin de la matinée, pourrait à lui seul résumer la journée. "Cela faisait longtemps que tu n’avais pas la larme à l’¦il" a été le thème sur lequel les huit ont disserté. Si chacun a relaté un instant d’émotion de leur vie, réél ou imaginaire, ils sont arrivés à toucher le public leur mettant, à leur tour, les larmes aux yeux.

Andoni Egaña a raconté, comme lui seul sait le faire, comment il avait quitté ses enfants la veille en partant de chez lui, alors que son fils lui demandait de revenir avec une nouvelle txapela. Il chantera ses sentiments en imaginant avoir perdu la txapela et relatera le moment où il l’apprendra à son fils le soir venu. Super.

Aitor Mendizabal, n’hésitera pas à évoquer un drame qui l’a touché personnellement. Devant 13000 personnes, il évoquera les deux enfants qu’il a perdus ces dernières années avec sa compagne, à cause de deux fausses couches. La détresse de sa compagne, et la sienne. Puis l’arrivée d’un bébé qui, aujourd’hui, est né et se porte bien. Bouleversant ! A la fin de la journée lors des adieux, il confiera que cela faisait deux ans qu’il gardait ses bertsu en lui...

Amets Arzallus, pour sa part, a inventé un nouveau genre du bertsu: le suspense. Comme Egaña, il s’est vu en fin de journée, au moment ou le jury donnait le résultat. Habilement, après avoir dit qu’Egaña serait deuxième, tout le monde attendait qu’il dise qui allait gagner. Lui ? Son ami Sustrai? Mais en vrai Hitchcock du bertsu, il s’est bien gardé de le révéler, laissant le public en haleine.

La matinée a été d’un bon niveau. On retiendra le face-à-face sublime entre Sustrai Colina et Unai Iturriaga. Les deux sont dans une voiture que le premier, chef du second, conduit à vive allure. Unai est mort de trouille et tentera tout pour que le chauffeur ralentisse mais sans vouloir l’offenser. Un dialogue vif et plein d’humour qui donnera un nombre record de points à Unai Iturriaga, qui finira en tête lors de cette matinée, suivi de près par Andoni Egaña et Maialen Lujambio. La vice-championne en titre aura accompli une belle matinée, tandis qu’Amets Arzallus perdra un peu de terrain, dans le rôle du fils qui ne sait pas comment parler à son père resté veuf.

Moindre qualité

Après une interruption gastronomique, avec une superbe ambiance de fête, les débats ont repris. Inexplicablement, l’après-midi sera de moindre qualité que la matinée. Maialen Lujambio s’est éteinte et enjambera la dernière place du podium avec 1206,5 points. Amets Arzallus a quelque peu confondu les rôles dans le premier des sujets mais s’est joliment rattrapé par la suite, obtenant du coup, le même nombre de points que Maialen Lujambio. Le public ne s’y est pas trompé en lui offrant une longue séance d’applaudissements. L’Hendaiar a montré une réelle étoffe de champion.

Igor Elorza, en revanche, a donné la sensation de ne pas y croire, et pourtant il se hisse au 5e rang avec 1174 points. Trahi par ses nerfs, le Bizkaitar a annoncé avoir dormi qu’une seule petite heure. Sustrai Colina a créé sensation et d’aucuns pensaient qu’il serait au final mieux placé qu’en 6e place avec 1171,5 points. Un humour simple mais efficace a fait la joie du public.

Aitor Mendiluze restera hésitant toute la journée et ravira avec le même nombre de points (1156) la 7e place à Jon Maia, qui s’est effondré en huitième place, perdu dans les exercices en solo.

Unai Iturriaga et Andoni Egaña n’auront aucune défaillance et obtiendront le passage au tête-à-tête final grâce à leur régularité. 1 268 points pour le Gipuzkoar, et 1252,8 points pour le Bizkaitar. Mais le dernier carré ne sera pas aussi fort en émotion que lors de la précédente édition en 2001, où Maialen et Andoni avaient atteint des sommets.

C’est donc naturellement, et sans embûches que le Zarauztar marquera son nom dans l’histoire du bertsu, en étant le premier à régner sur quatre championnats, soit 16 ans. Une txapela dédiée aux huit mamans des finalistes.

Le txapeldun, secondé par un Unai Iturriaga, qui après des années avec un public partagé entre ŒUnaiphiles’ et ŒUnaiphobes’, a pris la place qui lui était due.

Au final, un championnat grandiose, ou le public jeune a répondu présent, et confirme qu’après des années difficiles le bertsularisme a de beaux jours devant lui.


 
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