Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > Sujet à la une 2005-11-12
Que la fête commence !!
Attendu depuis le début de la saison, ce premier Bayonne-Biarritz n’échappera pas à la règle des grands derbys. Si l’engouement semble effectivement moins euphorique que l’an dernier, le match se disputera à guichets fermés

À l’heure où les différentes sélections nationales se trouvent en pleine préparation un peu partout dans le monde, les supporteurs basques de rugby, eux, ont aujourd’hui un autre rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. La date du samedi 12 novembre 2005, à 15h10 au stade Jean Dauger de Bayonne, a déjà été soulignée en rouge par des milliers de personnes qui ne comptent pas passer à côté du premier derby de la saison. Un Bayonne-Biarritz semble-t-il moins enthousiaste que celui de l’an dernier, mais qui, l’air de rien, remplira quand même le stade bayonnais avec quelque 14000 personnes. Et c’est vrai qu’au Pays Basque un Bayonne-Biarritz est un Bayonne-Biarritz, personne n’en est épargné. À n’en pas douter, l’événement sportif du week-end: celui qui éclipsera les autres disciplines et catégories, quels que soient les enjeux.

Et pour cause, les deux formations n’ont pas hésité à modifier leur préparation d’avant match. Plus marquée chez les bleu et blanc qui sont partis à la mi-semaine "au vert", loin de toute ferveur capable de perturber le groupe, alors que les Biarrots, eux, ont juste réalisé le dernier entraînement à huis clos. Que de protections destinées à préserver un état d’esprit nécessaire avant d’aborder un rendez-vous de cette envergure.

Car, au-delà du caractère émotif de ce match pas comme les autres, de ce derby qui de toute façon laissera des traces dans un sens ou dans l’autre, il y a quand même les quatre points de la victoire en jeu, en plus du bonus. Et aucune des deux équipes qui foulera la pelouse de Jean Dauger cet après-midi ne peut se permettre de les galvauder. Chacun avec ses objectifs en tête, avec ses armes en main, et ses faiblesses avouées, tentera par tous les moyens de remporter cette première manche.

L’an dernier, les deux manches avaient échappé au club qui recevait. Cette fois-ci, l’Aviron Bayonnais (10e), qui ne compte que deux points d’avance sur le premier relégable, espère profiter de l’irrégularité de son voisin depuis le début de la saison pour prendre un peu d’air. D’autant plus que l’Aviron, après quelques prestations intéressantes en début de saison, accumule les revers. Les bleu et blanc ont "grillé" leurs jokers et se retrouvent au jour d’aujourd’hui, dans le besoin. L’arrivée des champions de France biarrots cet après-midi n’est que le début d’une série de matchs difficiles à négocier. Pourtant, face à Paris, Castres et Clermont, les hommes de Doucet et Péméja devront impérativement "grappiller" quelques points sous peine de passer un hiver plutôt rude.

Même si les coachs bayonnais ont souhaité tenir au secret le groupe des 22 jusqu’à quelques heures du coup d’envoi, les supporteurs bleu et banc devraient avoir l’occasion de voir en action le nouveau pilier Wessels, et peut-être les retours de Tewhata de Phil Davies, après deux mois et demi sur la touche. Côté absences, Garcia blessé et Cléda suspendu ne seront pas de la partie alors que Benjamin Thierry est incertain.

Pour le BO, ce rendez-vous est également primordial. Les hommes de Delmas et Lagisquet, dans la course à la qualification, ne peuvent pas se permettre de faux pas, qui plus est à Bayonne où les conséquences (bonnes et mauvaises) semblent multipliées. Certes, les rouge et blanc seront handicapés par une dizaine d’absences, dont celles de Jérôme Thion, Dimitri Yachvili et Thomas Lièvremont, en équipe de France, mais également celles d’Aramburu, Bobo avec leurs sélections respectives, sans compter les Traille, Betsen... des éléments importantissimes dans le groupe biarrot qui feront défaut. Seul avantage, il semblerait que les pensionnaires d’Aguiléra se sont presque "habitués" aux absences. Frappé par un grand nombre de blessés depuis le début de la saison, le BO a su faire avec, et trouver des solutions. Et si les champions de France n’ont pas encore trouvé leur rythme de croisière, leur honorable troisième place dans le Top 14 traduit un potentiel non négligeable. Les coéquipiers de Bidabé se présenteront en plus sur les bords de la Nive, forts de leur victoire européenne face à l’Ulster. Un succès dont la prestation, à défaut d’être parfaite, a su rassurer les joueurs, et le staff. Biarritz avait prouvé l’an dernier savoir tirer des leçons des défaites, or, le séisme qu’avait provoqué la victoire des Bayonnais à Jean Dauger, n’est pas encore totalement effacé. À n’en pas douter, le BO voudra éviter de passer par cette case à nouveau.



Face à face
Pour la première opposition de la saison entre Bayonnais et Biarrots, les deux entraîneurs font le point : l’ambiance, la préparation, le groupe, l’adversaire, les enjeux, Lagisquet et Doucet font un premier tour d’horizon, sans jamais perdre de vue l’objectif principal : la victoire.

Il semblerait que l’enthousiasme pour ce derby est moindre que celui de l’an dernier. Vous préférez ?

Patrice Lagisquet : Personnellement je préférerais qu’il n’y ait pas de Bayonne-Biarritz. Il y aurait moins de journalistes qui appellent, moins de pressionŠ Après, c’est évident que ces matches soulèvent des passions, il faudrait juste garder l’état d’esprit, le respect de l’adversaire. Que l’on souhaite la victoire de son équipe, c’est normal, qu’il y ait un sentiment négatif envers l’adversaire, c’est une chose qui me gêne. Si on pouvait avoir la même ambiance à Bayonne que ce que l’on a connu à Toulouse, il y a un mois, ça serait génial.

Gilbert Doucet : Cette année, c’est différent. L’an dernier on a gagné à Biarritz et nous avons perdu à domicile. Ça faisait dix ans que les deux clubs ne s’étaient pas rencontrés, c’était quelque chose de très médiatisée. Cette année, ça l’est un peu moins, mais la ferveur populaire est aussi importante sinon plus que l’an dernier. Il y a peut-être moins de taquineries à travers la presse interposée. Le derby est très présent dans l’esprit de tout le monde, et c’est normal. Nous espérons faire plaisir à nos supporteurs, d’autant plus qu’ils vivraient très mal le fait de ne pas pouvoir être fiers de nous. On espère donc gagner ce match.

Un derby, ça reste quand même un match pas comme les autres, la préparation change-t-elle ?

P.L. : On l’aborde un peu différemment, bien sûr. Le contexte est différent et il y a des rivalités exacerbées. Il y a un peu plus de pression au niveau des supporteurs, des dirigeants, et il y a plus d’enjeux importants pour les deux équipes. Inévitablement les Bayonnais vont se sublimer parce que c’est Biarritz et nous, nous serons obligés d’aller puiser dans nos ressources si on veut s’en sortir.

G.D. : Tout à fait, aujourd’hui on a fait le choix de partir quelques jours pour essayer de préparer au mieux le match face à Biarritz certes, mais également les 4-5 prochains rendez-vous très durs. Autour de moi je sens de l’effervescence, je sens bien les gens qui ont un parti pris plus prononcé sur ce match que sur un autre. Dans ce sens, je suis obligé d’en tenir compte pour la préparation. Il est vrai que je concevrais mal le stade bleu et blanc avec 12 ou 13 000 spectateurs et de reculer de 30 mètres au coup d’envoi. Autant le public doit s’identifier à nous, autant nous aussi nous devons nous identifier parfois à ce qu’ils ressentent. L’esprit du derby est intéressant pour cela.

Au-delà du derby, la victoire est primordiale pour les deux équipes...

P.L. : Tout à fait car au niveau du classement, on a quand même besoin d’aller chercher une victoire à l’extérieur pour compenser la défaite contre le Stade Français et pouvoir se rapprocher de Perpignan et du Stade Toulousain. Rester dans la course pour être dans les quatre premiers. Cela dit la saison ne finira pas après le match à Bayonne, mais c’est vrai que le résultat est important pour nous.

G.B. : Si on enlève le côté émotif, sur le point de vue comptable, on se trouve dans une situation particulière. On a fait un recrutement intéressant, on a fait des matches prometteurs. Par contre, on n’a pas su concrétiser parfois, on a perdu à Montpellier 33-0, on a perdu à Toulon, on a perdu stupidement contre Perpignan. Nous avons eu la possibilité de prendre des points à Agen, on ne l’a pas fait... ce qui fait qu’à la sortie on est dans une situation difficile. Il n’y a pas encore de danger immédiat si ce n’est que l’on va affronter 4-5 clubs qui caracolent dans la partie haute du championnat, ce sera des matches difficiles qu’on peut perdre. Et si jamais on les perd, on risque de se retrouver dans une situation un peu délicate. On doit donc aborder ces rencontres avec l’envie de gagner. Je ne voudrais pas que le club se fragilise à la suite de ces 4-5 matches qui mettraient les dirigeants dans une situation inconfortable que personne ne souhaite.

Face à Biarritz, on ne se contentera pas d’un point. Le problème est que ce sont les champions de France et ce n’est pas le fruit du hasard. S’ils disputent régulièrement la demi-finale de la Coupe d’Europe, ce n’est pas non plus le fruit du hasard. Ils ont un groupe étoffé, et même s’il y a une partie de leurs joueurs qui ne joue pas, l’autre jouera. À nous de relever le défi. On peut les gagner.

Que craignez-vous le plus chez l’adversaire ?

P.L. : Sa conquête, leur jeu d’avant, leur puissance derrière, leur bon jeu au pied...

G.D. : C’est un tout. Je les ai encore regardés contre l’Ulster. Dans les 20 premières minutes, ils peuvent tuer le match, marquer 4-5 essais. Ils ont des moments très irrésistibles. À côté de ça, ils ont également des moments de relâchement parce que le match est tellement acquis dans un premier temps. Mais c’est une équipe très complète. Je les crains de A à Z. L’an dernier, on les a gagnés dans un contexte très particulier, ils sont venus à Bayonne déterminés et nous ont mis 44 points en nous montrant nos lacunes. Cette année, nous essayons de compenser ces lacunes, mais on sait que l’on a affaire à une équipe du haut du tableau. Et là, c’est toujours difficile.

Il y aura des absences importantes à Biarritz, vont-elles peser ?

P.L. : J’espère que ça ne pèsera pas plus que l’an denier quand nous sommes allés à Bayonne. J’espère qu’on sera assez grands garçons pour ne pas se chercher des excuses avant le match.

G.B. : Je mentirais de dire que je ne suis pas satisfait. Je suis content qu’il n’y ait pas le demi de mêlée, le 8, le seconde ligne, mais j’aurais préféré qu’il manque l’arrière et les Argentins. On aurait peut-être plus de facilités pour les gagner bien que nous ne sommes pas sûrs de le faire non plus. Cela dit, ils ont des éléments dans leur équipe qui peuvent remplacer les absences.

Chez nous, à part Garcia et Aussel, blessés, et Cléda suspendu, on a récupéré tout le monde. Avec des points de forme différents, Davies a recommencé depuis une semaine, Van Schalkwyk et Lamour depuis deux semaines, mais ce match n’est pas la fin de la saison. Tous les joueurs veulent disputer ce match. On mettra les plus en forme du moment, ceux qui peuvent apporter quelque chose dans ce match. Les autres, il faut qu’ils rongent leur frein et attendent que l’occasion apparaisse pour démontrer qu’on peut leur faire confiance. On ne peut pas jouer qu’à 22, il en faut 25-26. Certains seront contrariés s’ils ne jouent pas, mais quand on a fait tourner à Montpellier, ça n’a gêné personne de prendre 33-0. Il faut avoir de la mémoire.

Concernant Davies, il est dans le groupe des 25, je ne sais pas s’il fera partie des 22. Ça fait deux mois et demi qu’il ne joue pas, il ne sera pas titulaire, ça, c’est sûr. La nouvelle recrue Nunez Piossek, en revanche, ne sera pas de la partie. Il n’a pas encore la licence, mais de toute façon il n’aurait pas été prêt. Il doit encore bien travailler les combinaisons avant d’être titularisé.

Olatz IDOATE


 
Print
...More news
Sujet à la une
Que la fête commence !!
Pays Basque
L’initiative "Kaiera" contre le macro-procès 18/98 arrive aujourd’hui à Durango
Pays Basque
Prison ferme pour les violences urbaines
Pays Basque
Amikutzu interpelle les conseils municipaux
Culture
Renaissance basque
Pays Basque
Le Pays Basque met Hollande en tête
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise