Le vote des militants est passé, et pourtant rien n’est
joué. Comme au niveau hexagonal, les militants socialistes ont donné mercredi
par leur vote la majorité absolue à la motion 1 défendue par le Premier
secrétaire François Hollande en vue du congrès du Mans. Et une nouvelle fois,
les résultats au sein de la fédération du PS des Pyrénées-Atlantiques diffèrent
diamétralement en Béarn et en Pays Basque. Et comme lors du vote interne du
premier décembre 2004 en vue du référendum européen, c’est grâce aux voix
basques que la motion 1 se retrouve en tête d’une courte tête au sein de la
fédération. Celle d’Emmanuelli-NPS arrive seconde au Pays Basque avec 36% et
celle de Fabius troisième à 12%. Avec une participation qui frôle les 90%.
Un vote départageant les cinq motions, qui doit permettre
de constituer le burau fédéral, aujourd’hui au congrès départemental de Sévignac
(Béarn), ainsi que désigner cinq délégués pour se rendre au Congrès du Mans du
18 au 20 novembre. Puis les militants revoteront le 24 novembre pour élire leur
secrétaire de section, départemental et fédéral. Et c’est là que les choses
pourront encore changer.
Pierre Lalanne, actuel secrétaire de la section de
Bayonne, et défenseur de la motion 1, fait remarquer qu’"en politique 1 + 1 ne
fait pas deux". Ainsi, en fonction du candidat, il n’est pas certain que les
militants fabiusiens, emmanuellistes et ceux du Nouveau parti socialiste votent
pour le même candidat.
En attendant, les hollandistes sont satisfaits du
résultat en Pays Basque, puisque "nous faisons aussi bien que lors du congrès de
Dijon en 2003, sans les fabiusiens" font remarquer Pierre Lalanne et Philippe
Casenave, conseiller municipal de Bayonne. Une motion "qui fait le choix de dire
la vérité aux Français, et défend le volontarisme politique, et qui sort
confortée au Pays Basque" estime le secrétaire bayonnais. Et en particulier à
Bayonne, où la motion 1 fait 55%, alors qu’avec les fabiusiens ils avaient fait
50% auparavant.
Satisfaction également pour les défenseurs de la motion
5, celle d’Alternative socialiste (Emmanuelli) alliée au NPS, malgré la
déception bayonnaise. Ainsi, le conseiller général et municipal d’Anglet, Jean
Espilondo constate que sur l’ancienne circonscription dont il était député (la
cinquième) la motion 5 arrive en tête avec 46,9% des voix, devant celle de
Hollande 45%, et de Fabius-Mélenchon 7,5%. Ce qui place son courant en force
pour les prochaines désignations de candidat aux législatives. La position du
courant emmanuelliste est "confortée" sur le BAB, estime J.Espilondo "puisque
nous avons aussi gagné Biarritz".
Sur la sixième circonscription, la motion 1 arrive en
tête (47,6%) mais sans la majorité absolue qu’obtiendrait l’alliance de la 2 et
de la 5. Sur les terres de François Maitia de Basse-Navarre et de Soule, les
scores de la motion 1 sont quasi soviétiques.
Signalons que la motion Utopia (défendant l’idée de
décroissance) obtient un seul suffrage (à Bayonne), et celle en faveur du
social-libéralisme, aucun.
Hier chaque courant avait entamé les négociations pour
dégager une majorité pour diriger la fédération 64. De l’avis de Jean Espilondo,
"il y a de fortes chances que ce soit la même qu’aujourd’hui".