Blow it, Maceo, funk’s not dead !
Le parrain du funk, le magicien du groove, l’homme capable de faire danser jusqu’à la transe un conseiller financier sur un comptoir de bar, j’ai nommé Maceo Parker, était là, mardi soir, en costume et à l’heure, avec sa nouvelle Band top-quality. Accompagné de trompette et trombone first class, malheureusement moins groove que nos regrettés Pee Wee Ellis et Fred Wesley, d’une section rythmique implacable emportant tout sur son passage, il nous a offert 2h30 de concert : 30% jazz, 200% groove. On note une croissance de la proportion de jazz par rapport à son ancienne formation... Et le public ? Je pense qu’on peut attribuer au public la palme d’or de la frigidité musicale. La légende dit que ceux qui ne dansent pas à un concert de Maceo sont morts ou bien en train de fricoter dans les toilettes. Dans quelle catégorie classer l’assistance de la Gare du Midi ? Les fauteuils sont-ils trop confortables ? Les toilettes trop petites ? Le fait est que, à part quelques "fous" qui se sont levés dès les premiers morceaux, la grande majorité des présents a su résister pendant deux heures à l’irrésistible appel du gourou de la transe transpirante, du déhanché déjanté, une prouesse remarquable ! Mais revenons à Maceo : présenté au public, dans la plus pure tradition, par sa manager, le fauve est entré en scène et a joué jusqu’à épuisement. À part quelques standards attendus (Pass the peas!), c’est bien sûr le dernier album School’s in ! qui a été mis en valeur, ainsi que des hommages : les Beatles (reprise de Hey Jude), Otis Reding et Ray Charles (émouvant Georgia lors du rappel fiévreusement réclamé). En somme, un retour aux sources qui pourrait marquer un détachement du saxophoniste par rapport à son étiquette de "funkiest man in the world".
|