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Le JPB > Culture 2005-11-12
Des mots et des gestes pour retracer la grande aventure d’Alberto Giacometti
·Les écuries de Baroja à Anglet lancent leur programmation d’hiver avec une performance, mardi, par les Lézards qui bougent

La grande aventure, pour Alberto Giacometti, c’était de "voir surgir quelque chose d’inconnu chaque jour dans le même visage".Pour le sculpteur, décédé en 1966, c’était même "plus grand que tous les voyages du monde." Autant dire que pour inaugurer la toute nouvelle salle des écuries de Baroja, à Anglet, le plus bel hommage que pouvait lui faire la Compagnie des Lézards qui bougent était d’entraîner le public dans l’inconnu, et de créer en direct, un décor sonore et pictural avec l’univers de l’artiste.Et de passer des mots aux gestes, comme le préconisait d’ailleurs Alberto Giacometti en affirmant: "je ne sais ce que je vois qu’en travaillant".

Pour cette improvisation, les Lézards qui bougent créeront, ce mardi, un spectacle autour de la création picturale. L’idée est de plonger le spectateur dans différents écrits tout en faisant réaliser à Bruno Aguerre, artiste peintre basé à Hendaye, une performance en direct. Performance que ce peintre basque affectionne particulièrement et qui sera composée de trois tableaux. Le travail sera effectué par une comédienne et le metteur en scène des Lézards qui bougent, Kristian Fredric qui fera lecture d’un de ses vieux compagnons de chevet. Aux manettes de la régie son et lumières, Marc-André Nicolao improvisera également une création.

Une façon de poursuivre les interrogations d’Alberto Giacometti, qui ne cessaient de le hanter, comme des questions destructrices et salvatrices à la fois. Ces interrogations le pousseront d’ailleurs à renoncer à suivre les modèles préexistants pour s’aventurer dans une longue quête afin de traduire "à la fois la réalité et l’émotion qu’elle engendre". Ami de Jean Genet, Tristan Tzara, Margerite Maeght, il les utilisera comme modèles, à l’instar de tout son entourage, comme pour mieux les cerner.De ces moments passés avec lui, Genet écrit d’ailleurs l’Atelier, un récit étalé sur plusieurs années.

Mais ce qui le nourrit dans ses doutes, c’est la recherche permanente de la fragilité de l’Homme.Une quête qui le rend universel dans sa démarche.Les artistes qui s’engageront mardi dans ce processus de création auront sans doute en tête les mots du sculpteur et du peintre : "je fais certainement de la peinture et de la sculpture et cela depuis toujours pour mordre la réalité, pour me défendre, pour me nourrir, pour grossir : grossir pour mieux me défendre, pour mieux attaquer, dans toutes les directions, pour me défendre contre la faim, contre le froid, contre la mort, pour être le plus libre possible ; le plus libre possible pour tâcher - avec les moyens qui me sont aujourd’hui les plus propres - de mieux voir, de mieux comprendre ce qui m’entoure, de mieux comprendre pour être le plus libre, le plus gros possible, pour dépenser, pour me dépenser le plus possible dans ce que je fais, pour courir mon aventure, pour découvrir de nouveaux mondes, pour faire ma guerre, pour le plaisir, pour la joie de la guerre, pour le plaisir de gagner ou de perdre."

· Performance

Des mots aux gestes. Mardi 15 novembre à 20h. Écuries de Baroja.Anglet.Entrée libre. Tél. 05 59 50 36 60.



Solitude et fragilité
Fils de Giovanni Giacometti, peintre impressionniste suisse, Alberto Giacometti a étudié aux Arts et Métiers de Genève. En 1922, il s’installe à Paris et intègre le groupe des surréalistes autour de Breton. Il est soumis pour ses sculptures à un problème d’échelle : l’¦uvre finie ne dépasse pas la longueur d’une boîte d’allumettes ! C’est alors qu’il a l’idée de les étirer de façon outrancière : cette technique produit des silhouettes émaciées et gigantesques, à la surface grêlée et grenée, non sans rapport avec la statuaire sacrée d’Afrique. Ce que Giacometti veut mettre en avant, c’est la solitude et la fragilité de l’homme. Au lieu de tailler et de ciseler une masse jusqu’à la forme souhaitée, il part d’une ossature de métal à laquelle il ajoute de l’argile. C’est ce style si particulier qui le distingue des sculpteurs d’après-guerre. Expulsé du groupe surréaliste en 1934 pour avoir effectué des portraits, il doit passer par des galeries new-yorkaises avant d’être enfin exposé à Paris. Il obtient le Grand Prix de la sculpture de la Biennale de Venise en 1962, puis le Grand Prix national des arts en France en 1965.


 
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