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Le JPB > L'opinion > La parole à 2005-11-12
Jean-Claude SOUDRE / Président FCPE64
"Education sans frontières"

Ces derniers mois, les personnels, les parents et les élèves d’établissements scolaires ont obtenu de haute lutte la régularisation d’élèves et de parents d’élèves sans papiers que des lois iniques menaçaient d’expulsion.

Dans notre département, le 28 septembre 2005, le Juge des Enfants a rendu son verdict définitif : Samuel Johnson, Ghanéen résidant à Pau depuis l’été 2004 a bien 17 ans. Comme tout mineur vivant en France, il a le droit d’être scolarisé, hébergé, protégé, éduqué. Ce sont des évidencesŠ qui, pendant presque une année, ont été bafouées par le Préfet des Pyrénées-Atlantiques de l’époque et par le Procureur de Pau qui ont mobilisé contre ce garçon toutes les ressources de l’Etat français.

Pourtant, pour quelques cas résolus comme Samuel, des centaines d’autres jeunes, d’enfants, d’étudiants également subissent, eux aussi, le drame de la privation du droit à une existence décente, l’obsession de l’interpellation, la peur d’une expulsion pratiquée dans des conditions souvent honteuses, de travailler, d’avoir un logement, etc. Bref, d’être condamnés au dénuement et aux conditions de vie indignes auxquels sont réduits les sans-papiers. Quand la situation d'un élève sans papiers est connue dans un établissement, le traumatisme est profond et atteint toute la communauté scolaire : les personnels, les élèves et leurs parents. Nous ne pouvons pas nous en laver les mains. Il est inconcevable d'imaginer des élèves, copains de nos enfants, menottés, entravés à leurs sièges d'avion pendant que leurs camarades étudieraient paisiblement Eluard ou Du Bellay .

Il faut agir avec les jeunes eux-mêmes. Qui, s'ils sont associés à des combats justes, renoueront avec des traditions de solidarité et de combat collectif qui leur permettront peut-être, de faire en sorte que le monde dans lequel ils sont appelés à vivre soit plus fraternel et ouvert à tous.

A l'initiative de collectifs d'enseignants et de parents aux prises avec la situation intolérable de jeunes, de la plupart des syndicats d'enseignants, d'une fédération de parents d'élèves et d'un grand nombre d'associations antiracistes et de défense des droits de l'homme, un réseau baptisé "Education sans frontières" s'est constitué.

Le 9 septembre dernier, le ministre de l’Intérieur s’adressait aux préfets pour exiger d’eux "une obligation de résultats" en matière d’expulsion d’étrangers en situation irrégulière. Il leur assignait des objectifs chiffrés : une augmentation de 50% des résultats. A cette fin, il leur ordonnait de "savoir résister aux pressions de tels ou tels collectifs ou coordinations qui ne représentent qu’eux-mêmes".

Depuis et face à des mobilisations tous azimuts dans la France entière, le ministre a dû faire mine de lâcher du lest : "La solution" assure-t-il, "consiste à ne pas reconduire les élèves à la frontière pendant l’année scolaire en cours". Un recul en trompe-l’¦il.

Les parents d’élèves ne peuvent rester indifférents à cette situation et se doivent de montrer aux enfants quel sens ils donnent aux mots "droits", "solidarité" et "responsabilité". D’où notre volonté à l’avenir d’activer un réseau ESF64 et la participation de la FCPE64 à ce dispositif. C’est à ce titre que va bientôt se créer dans notre département la structure RESF 64 (collectifs d’établissements, syndicats et associations pour l’information et le soutien aux jeunes scolarisés étrangers sans papiers). Nous espérons pouvoir compter sur le soutien et sur la présence de nombreux militants à nos côtés le 26 novembre prochain à Mourenx pour l'assemblée générale fondatrice. Il est du devoir des enseignants, des personnels des établissements scolaires, des élèves eux-mêmes et de leurs parents mais aussi des associations (parents d’élèves, défense des droits de l’homme, antiracistes) et des organisations syndicales et autres d’agir pour tirer ces jeunes de la situation qui pourrit leur vie.


 
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