I.E.
Joël Sistiague a redit devant la barre ce qu’il a toujours affirmé. "Je n’ai fait que certaines revendications" a-t-il déclaré à Anne-Marie Beauguion présidente de la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le jeune militant abertzale uztariztar comparaissait jeudi et vendredi pour complicité à divers attentats commis en 2002 au Pays Basque nord. Mais "aucunement pour une participation aux dégradations commises" précise son avocate Me Cachenaut, contrairement à ce qu’indiquent des agences de presse. Joël Sistiague, âgé de moins de 30 ans, a été arrêté le 2 juillet 2002. Il est poursuivi pour "association de malfaiteur " et pour "complicité de destruction, dégradation ou détérioration de biens d’autrui". Une "complicité" qui s’étaye sur les revendications d’attentats qu’il reconnaît.
Étant la seule personne interpellée et poursuivie, la crainte de ses proches est qu’il ne se retrouve à "payer" pour les auteurs de ces "dégradations", de type kale borroka. Il s’agit notamment d’un attentat à la bonbonne de gaz perpétré dans la nuit du 29 au 30 juin 2002 contre une agence de la banque Courtois du centre de Bayonne, qui n’avait causé que des dégâts matériels peu importants. Mais aussi des attentats visant les domiciles de représentants des forces de l’ordre au Pays basque nord. Au cours de l’année 2002, les domiciles privés des gendarmes ou des locaux de la gendarmerie ont été à plusieurs reprises la cible d’attentats, généralement non revendiqués ou revendiqués anonymement.
Détenu depuis plus de deux ans, Joël Sistiague est jugé par la 16e chambre du tribunal correctionnel présidée par Anne-Marie Beauguion, qui s’est étonnée au cours des premiers interrogatoires du décalage entre le portrait fait du prévenu par ses proches qui le décrivent comme "doux, paisible, sans histoire et respectueux" et les faits du dossier qui lui valent d’être poursuivi.
Quatre parties civiles se sont constituées, dont trois (des policiers) ont formulé des quantités pécuniaires chiffrées.
Amis et famille ont fait le déplacement en bus, parti mercredi soir d’Ustaritz. Une trentaine de personnes a assisté à l’audience qui a débuté hier après-midi.
Le procès de Joël Sistiague doit se poursuivre aujourd’hui avec le réquisitoire et la plaidoirie. Il risque jusqu’à 10 ans de prison.
