Le projet est encore balbutiant mais la demande existe affirme Ikas Bi. La fédération de parents d’élèves de l’enseignement bilingue public ambitionne de donner naissance à une section trilingue euskara-français-espagnol au collège Irandatz d’Hendaye. L’établissement compte déjà une filière bilingue euskara-français qui comptabilise 20% de ses effectifs et une filière internationale français-espagnol avec 33% des étudiants du collège.
"Aujourd’hui, il y a une véritable muraille entre ces deux sections. Notre volonté est d’enrichir la section internationale en la renforçant avec des heures de basque et inversement avec la section bilingue", a expliqué Mixel Esteban, vice-président d’Ikas Bi et parent d’élève à Irandatz.
"Il existe une demande des parents en ce sens. L’idée séduit aussi l’Office Public Euskara ainsi que l’Eurocité avec qui nous avons abordé cette question de façon officieuse", a-t-il ajouté.
Ikas Bi va présenter son projet au conseil d’administration du collège puis à l’Office Public et enfin au rectorat. "Notre proposition ne bouleverse pas l’organisation horaire du collège ni des élèves. Nous allons la concrétiser en travaillant avec le corps enseignant", a précisé Mixel Esteban.
"L’école publique manquerait à ses devoirs si elle était réticente sur ce type de projet", a commenté Ikas Bi. La fédération ambitionne déjà de voir cette démarche expérimentale faire des petits sur le BAB avec une création de section trilingue euskara-français-anglais.
"Il faut un choix plus ouvert en collège pour que les élèves issus des classes bilingues euskara-français n’aient pas à abandonner la langue basque au profit d’une autre langue vivante au sortir du primaire", ont souligné les responsables de la fédération.
Toute la réflexion sur la mise en place du projet à Hendaye est à mener. En particulier pour savoir si la section trilingue se substituerait à la filière bilingue et comment chaque langue pourrait garder une dotation horaire assez importante pour être efficacement enseignée.
Le secteur de la Bidassoa est traditionnellement habité par une population très mixte. L’euskara y a notamment une place de choix puisque sept des huit écoles de la ville, toutes filières confondues, proposent un enseignement bilingue euskara-français, ce qui représente un élève sur deux.
La situation n’est pas la même sur le reste du Pays Basque nord. Ikas Bi s’est dite "particulièrement agacée" par le manque d’offre sur le BAB alors que 63% des parents y demandent un enseignement en langue basque pour leurs enfants.