Les parents d’élèves occupent depuis hier l’école publique d'Ustaritz, au quartier Arruntz. Ils étaient cinq à 9h00, une vingtaine à midi, pour se retrouver dans l’après-midi à une petite cinquantaine, à grand renfort de banderoles.
L’objet de leur courroux n’est pas nouveau. La carte scolaire 2005, annoncée dès février, prévoyait la suppression de nombreux postes d’enseignants dans tout le Pays Basque (comme dans toute la France), et notamment dans les sections bilingues. Depuis lors, les occupations naissent, meurent et renaissent au grès de la colère des parents.
Dans ce contexte, l’école d’Arruntz s’était montrée particulièrement patiente, acceptant sans broncher le silence que l’administration lui donnait en guise de réponse aux nombreux courriers envoyés avant les vacances scolaires.
En avril dernier, lors de la dernière mouture de la carte scolaire, l’Académie proposait de rendre d’une main le demi-poste de français supprimé l’année précédente, pour reprendre de l’autre un demi-poste de basque.
Concrètement, à Arruntz, 47 enfants sur 108 suivent un enseignement bilingue. 30 enfants de maternelle et 17 du primaire.
Jusqu’à présent, l’existence d’un poste et demi de basque permettait d’équilibrer les classes. La suppression d’un demi-poste de basque mettrait tous les élèves du primaire dans le même groupe. 17 élèves, cela ne semble pas à priori scandaleux, mais le bilinguisme a ses raisons qu’une grosse administration ignore.
En effet, le principe consiste à répartir les enfants bilingues dans toutes les classes de l’école et à les regrouper pour le travail en basque .
Dans le cas d’Arruntz, si le demi-poste était supprimé, l’enseignant devrait faire classe, simultanément, à des enfants allant de six à dix ans, avec le grand-écart pédagogique que cela suppose.
Impossible selon la directrice, Karine Monteillet, qui craint que des parents ne retirent tout bonnement leurs enfants de l’école. Et ce, dans un contexte d’augmentation des effectifs : l’école prévoie huit élèves bilingues de plus en 2006, soit un total de 55, quand en 2003, ils n’étaient que 38 (pour un total de 90). Ces chiffres signifient qu’en deux ans, l’effectif bilingue est passé du tiers, à près de la moitié de l’effectif total. Une évolution qui ne va pas vraiment dans le sens de l’Education nationale.
En se mobilisant en période de rentrée scolaire, l’association des parents d’élèves semble ici jouer leur dernière carte, sous forme d’avertissement, car c’est aujourd’hui même à Pau que l’Académie devra décider de la répartition des postes, par ailleurs obtenus du Ministère de l’Education nationale.
Il s’agit donc, avant tout, d’afficher sa détermination.