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Le JPB > Pays Basque 2005-09-06
Blocage du dépôt du Petit Basque contrela diminution de moitié de leurs salaires
·Les distributeurs de journaux gratuits de Kicible en grève suite à une "mal application" de leur nouvelle convention

"Vous êtes en grève?" lance le représentant de la direction de Kicible descendu de Bordeaux. "Non !" répond en ch¦ur la vingtaine de distributeurs du Petit Basque et autres journaux publicitaires. "Vous allez accepter de remplir votre mission?" reprend-t-il dans un échange entre salariés et représentants de la direction. "Non!" entonne à nouveau le groupe de salariés qui, de fait, bloque le dépôt de gratuits et feuilles publicitaires à Anglet, tout près du bois de Lazaret. Le rassemblement de salariés a débuté hier matin. Mais la révolte gronde depuis deux mois. Depuis l’entrée en application le 1er juillet de la nouvelle convention collective de la distribution directe, signée par l’ensemble des syndicats et des représentants d’employeurs. Réunis dans les locaux de la CGT, une quarantaine de salariés se sont réunis le 29 août pour élaborer une série de revendications. Vendredi dernier une assemblée générale a eu lieu sur le lieu de travail à l’issue d’une rencontre infructueuse avec la direction.

"C’est une bonne convention collective" martèle Mireille Hess, distributrice chez Kicible, seulement "nous dénonçons son application abusive". Avant, les distributeurs étaient rémunérés à la tâche. Aujourd’hui, c’est à l’heure. Un progrès, a priori. "Sauf que les cadences sont plus élevées, et les secteurs de distribution plus grand" s’emporte Claude qui distribue à Villefranque. Mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la baisse des rémunérations. Claude donne son exemple. Il distribue 674 journaux sur Villefranque, en trois heures. Auparavant il touchait 47,45¤ brut; aujourd’hui 24,60¤ brut "pour la même quantité de journaux". Sans compter que les frais de déplacement sont un forfait de 1,52¤ par secteur.

Même travail payé deux fois moins

"Que l’on fasse 5 ou 10 kilomètres on touche la même chose; distribuer à la campagne c’est un peu short pour 10 balles" ajoute Elmis qui, lui aussi, constate une baisse de revenu de 50%. Sur Bassussarry il distribuait 700 Petit Basque et 2 pubs pour 53,11¤; maintenant cela lui rapporte 26,54¤. Selon ce distributeur qui a passé 10 ans dans ce métier "ils appliquent les critère de cadence systématiquement à la hausse". Résultat "on est tombés au même niveau qu’avant 1996!" date du dernier conflit salarial chez cette filiale du groupe de presse Sud-Ouest et de S3G.

L’inspection du travail a été alertée par les salariés qui ont soulevé "une dizaine de points de non ou de mal application de la convention collective". Pourtant les dirigeants se prévalaient hier de l’avis de l’inspecteur du travail selon lequel la convention collective serait bien appliqué. Une salarié s’agace: "cela fait 15 ans que je suis petite distributrice, et l’Inspecteur du travail nous a dit qu’il ne comprenait rien à ce que vous lui disiez!". Toujours lors de l’échange informel hier matin, les dirigeants argumentent en parlant d’une convention collective correctement appliquée, d’un besoin de "remontées d’infos sur les temps de tournées", de besoin de "réajustements" de ce qui seraient "des erreurs informatiques" et proposent une réunion de négociation (sans dire le mot) mercredi avec un directeur de ressources humaines.

"On ne vous demande pas d’augmenter nos salaires!" lance une ouvrière. "Cela fait deux mois que l’on vous remonte des infos" ajoute un autre. Un représentant de l’Union locale CGT interpelle un dirigeant: "Et si on vous divisait votre salaire par deux?". "Je ne serais pas content..." concède-t-il en provoquant un rire jaune des distributeurs.

Direction : "incompréhensions"

Hier après midi, la direction a fait venir un huissier pour faire des constats. A Bordeaux, elle parle "malgré les avancées sociales et le plan de communication réalisé dans l’entreprise il subsiste quelques points d’incompréhensions comme cela a pu être constaté sur l’ensemble du marché et qui s’expliquent par la très récente mise en application de la Convention nationale de la distribution directe". Les salariés se sont par la suite déclarés officiellement en grève. La direction proposait une réunion à Bordeaux mardi, ou mercredi avec le DRH ici. Les grévistes se calent sur leurs homologues de Toulouse. Là-bas, une grève a également été déclenchée et ils réclament la venue à Toulouse du "grand patron" pour négocier. En ce cas, une délégation basque se rendrait dans la capitale occitane.

Nos boîtes aux lettres pourront peut être respirer davantage, mais en cette période de rentrée, cette avis ne risque pas d’être partagé par les clients de Kicible, dont le principal Carrefour. Un gréviste confiait que "si Carrefour les lâche, la boîte elle coule". "Il y a l’équivalent d’un semi remorque là-dedans" indique un autre distributeur. Ils envisagent une surveillance du dépôt 24h sur 24, au besoin.

Kicible est la nouvelle marque de Distri G, société girondine de distribution de journaux gratuits et d’imprimés sans adresse dans "le Grand Sud-Ouest". Troisième acteur du marché, derrière Adrexo et MediaPost/Delta Diffusion, cette société du groupe Sud-Ouest est aussi filiale du groupe S3G, éditeur majeur de la presse gratuite en France. S3G édite plus de 40 titres, soit près de 2,5 millions d’exemplaires par semaine, selon la présentation que Kicible fait d’elle-même.


 
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