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Le JPB > Sujet à la une 2005-07-06
Les soldes d’été débutent sans le "péril jaune"
·"Ne pas oublier que c’est un produit que l’on achète, pas un prix !" rappelle le directeur adjoint de la DDCCRF

"C’est un peu n’importe quoi." Cette remarque de la co-présidente de l’Union commerciale de Bayonne a le mérite de la franchise. A la différence des soldes d’hiver dont la date est la même pour tout le monde dans l’hexagone, celles d’été débutent aujourd’hui mais uniquement dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Jusqu’au mardi 16 août inclus. "Nous sommes les derniers" regrette Joselyne Mendilahatxu de l’UC. En effet, Paris solde ses articles d’habillement depuis le 22 juin.

Au Pays Basque sud, les soldes d’été ont débuté vendredi 1er juillet. Elles peuvent être prolongée jusqu’au 30 septembre. La réglementation des merkealdiak par le gouvernement autonome basque laisse la décision de la durée des soldes à la discrétion des commerçants. Simplement, elle doit être au minimum d’une semaine et au maximum de deux mois, tout en étant affichée.

De ce côté-ci de la Bidassoa, la règle est que la marchandise sur laquelle une baisse des prix est annoncée doit avoir été achetée par le commerçant depuis au moins un mois avant la date du début des soldes. Et que la baisse des prix corresponde bien à la réalité.

Conseil d’achat

Certains commerçants affichaient dès hier des baisses de prix. En infraction à la réglementation. La co-présidente de l’Union commerciale de Bayonne salue la souplesse des services de contrôle, tout en regrettant que certains commerçants affichent des soldes depuis un mois: "c’est dommageable pour ceux qui jouent le jeu".

Du côté de la direction départementale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DDCCRF), on indique que les services sont déjà mobilisés, plus généralement sur "l’opération vacances". Au Pays Basque, ce sont 9 contrôleurs qui sont au travail, précise Pierre Veit, directeur adjoint de la DDCCRF. Dans le cadre des soldes "on s’intéresse à la vérité des prix, que les produits en solde soient identifiés". Et Pierre Veit de lancer un conseil aux consommateurs: "que le client fasse attention sur l’attirance des prix; ne pas oublier qu’il achète un produit et pas un prix!"

Pas de péril jaune

La fonction des soldes d’été et des soldes d’hiver est la même, du point de vue du commerçant: écouler les fins de série. Avec une distribution sexuelle des soldes. C’est du moins ce que remarque Delphine Rousso, propriétaire du dernier magasin Salzedo à Bayonne (lire ci-dessous) de prêt-à-porter féminin et du magasin Web-man de vêtements pour homme, toujours dans les rues piétonnes bayonnaises, "les soldes d’été sont plus importantes en homme, alors que c’est l’inverse pour les soldes d’hiver".

Mais nous ne sommes pas dans le bas de gamme. Dès lors "l’invasion" de l’Europe par le textile chinois n’a peu ou pas d’incidences sur la Côte basque. "On est sur d’autres qualités et sur d’autres réseaux de distribution" indique Delphine Rousso. Ce que confirme Joslyne Mendilahatxu qui gère depuis cinq ans J comme Jolie: "Bayonne n’est pas touché".

Malgré la prolifération récente d’enseignes de grandes chaînes, la capitale historique du commerce au Pays Basque, en particulier dans le prêt-à-porter, semble avoir de beaux jours devant elle, dans la mesure où "les gens préfèrent les petites boutiques, et le conseil et services offerts; même si cela devient plus difficile" selon la co-présidente de l’Union commerciale. En particulier si le pouvoir d’achat continue lui aussi d’être en soldes.



Salzedo : une page se tourne dans l’histoire du commerce basque
Iban ETXEZAHARRETA

Les soldes sont ici radicales. A la veille de l’ouverture des soldes, le magasin de prêt-à-porter hommes Salzedo à Bayonne n’avait plus que ses meubles à vendre. Le stock a été liquidé. "C’est une histoire qui a duré 100 ans" résume Nicole Rousso. Avec son mari, ils ont décidé de vendre le pas de porte. Ils restent propriétaires des murs. Ces derniers appartiennent à une vieille famille. Les Salzedo. Une famille juive de la bourgeoisie commerçante. Emile Salzedo a créé ce magasin de confection et bonneterie au début du XXe siècle. C’est le grand-père de Nicole Rousso. L’origine familiale remonte aux "portugais", les juifs espagnols qui ont été expulsés de Castille à l’époque moderne, et sont venus se réfugier, pour bon nombre à Bayonne. Le nom des Salzedo correspond à une ville d’Espagne près de Tolède. Ce grand-père a néanmoins aucun lien direct avec un autre Salzedo, son contemporain, qui fera une importante carrière bancaire à Bayonne, mais aussi outre-Bidassoa à Tolosa et Madrid.

En 1935, le magasin en U de la rue Victor Hugo est divisée en deux avec Salzedo homme qui est donnée à la mère de Nicole Rousso, Mme Ansellem (mariée à David Salzedo), et Salzedo femme qui est donné à son oncle Guy Salzedo.

Bourgeoisie commerçante
et rentière bayonnaise

"J’ai décidé d’arrêter" relate sobrement Nicole Rousso. Et de susciter l’étonnement des clients : "les gens me disent ce n’est pas possible !". "C’est l’histoire de beaucoup de commerçants, explique-t-elle, il n’y a pas de suite". Il y en a eu jusqu’alors. "Mon grand-père était l’un des plus jeunes rentiers de l’époque (à partir de l'âge de 40 ans, il a vécu 30 ans rentier)" dit-elle avec un peu de fierté. Sa mère, Mme Ansellem, partie à Lyon durant l’Occupation puis dans le Vercors, avant de revenir en 1945 ("Ils ont récupéré le magasin sans trop de difficultés, moins que pour le logement"), est restée à la caisse du magasin jusqu’à l’âge de 92 ans, avant de faire valoir son droit à la retraite... Une figure. Bref un récit, voire une saga, comme les affectionnent les grandes familles commerçantes.

Les magasins Salzedo sont également associés à un certain clacissisme et sérieux vestimentaire. Les fils Inchauspé, banquiers, faisaient faire sur mesure leurs costumes ici, se souvient Nicole Rousso ; "Bayonne c’était la grande ville pour tout le Pays Basque. Comme la fin d’un cycle. D’une page qui se tourne. Le mari de Nicole Rousso souligne des changements importants : l'évolution du vêtement, la mode du sportwear, les gens qui s’habillent plus décontracté, l’irruption de grandes chaînes,... "Pour les indépendants ce n’est plus les 30 glorieuses !" signalant notamment que les budgets ont changé. Le mari évoque le poids de la hi-fi et de la téléphonie. Nicole Rousso se souvient du temps où les costumes étaient achetés pour Pâques.

Un traditionalisme commercial encore revendiqué par Delphine Rousso. Car il ne reste plus qu’un magasin Salzedo à Bayonne. Le sien. C’est la petite fille de Guy Salzedo, elle est la nièce de Nicole Rousso, en même temps que sa cousine par alliance. Elle gère le Salzedo femme. Mais elle a aussi racheté en 2000 Webman, qui fait du prêt-à-porter pour homme, toujours à Bayonne. Ce dernier est l’ancien Salzedo 2000 qui appartenait à sa tante. "Nous avons les mêmes fournisseurs de longue date" explique Delphine Rousso. "Accueil, conseil, morphologisme,...". Elle entend développer une relation au client "comme avant-guerre", du commerce "comme dans l’ancien temps". Qu’elle n’a pas connu, mais à laquelle elle reste fidèle. Peut être par esprit de famille.


 
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