A l’origine du litige, un extracteur de sciure qui fait du bruit quand il fonctionne. Beaucoup trop selon Robert Gibelin, retraité, qui habite à moins d’une centaine de mètres de l’atelier en question dans la zone artisanale d’Irouléguy. Rien d’anormal selon Ofizialeak qui s’insurge contre la procédure engagée en justice par le voisin incommodé.
"J’habite à 60 mètres d’un extracteur qui culmine à 13 mètres au dessus du sol, sous mes fenêtres. Je suis d’ailleurs obligé de les garder fermées car quand la machine fonctionne, elle fait un bruit assourdissant", explique Robert Gibelin. Fin 2003, il vient demander à Jose-Marie Azconegui, artisan menuisier, de prendre des mesures pour faire cesser le bruit. Il interpelle également le maire de la commune qui fait procéder à des relevés par la DDASS.
"Selon l’argumentaire de cette dernière, la valeur d’émergence limite du niveau sonore émis par l’extracteur par rapport au bruit ambiant doit être au maximum de 5 décibels et les relevés montraient qu’elle était de 4", raconte Betti Bidart, membre d’Ofizialeak, organisation d’artisans du Pays Basque nord.
Ces résultats ne satisfont pas pour autant M. Gibelin qui dépose alors plainte contre le menuisier en décembre 2004, l’assignant en référé au tribunal de grande instance de Bayonne.
"L’expert nommé pour cette affaire a procédé à de nouvelles mesures qui concluent que le niveau sonore est conforme aux normes en vigueur", souligne à nouveau Ofizialeak.
L’affaire enfle alors quand M. Gibelin décide de porter plainte pour les mêmes motifs contre l’atelier voisin, celui de M. Arrosa, lui aussi artisan menuisier. L’affaire n’est pas encore jugée. Une nouvelle expertise judiciaire a eu lieu le 15 juin dont les résultats ne sont pas encore connus.
Les procédures engagées par M. Gibelin ne sont en tout cas pas du goût d’Ofizialeak. L’association, qui souligne que les entreprises en question sont situées en zone artisanale, estime que "de tels agissements sont nuisibles et dangereux pour le développement des activités économiques".
"Le plus grand respect mutuel"
"Aujourd’hui, le bruit provenant d’une zone artisanale dérange, demain ce sera le bruit des tracteurs ou toute activité", lance Ofizialeak. L’organisation se dit consciente que les normes de sécurité et les normes acoustiques doivent être respectées. "C’est pour cela que nous avons toujours souhaité regrouper les ateliers dans des zones d’activités", précise Betti Bidart.
Selon lui, la cohabitation entre travailleurs, vacanciers ou retraités doit exister "dans le plus grand respect mutuel".
"Beaucoup de jeunes ont dû quitter le pays pour trouver du travail ailleurs. Pour éviter que notre coin ne devienne un mouroir, il faut aider et soutenir toutes les initiatives allant vers la création et le maintien des emplois sur place", affirme Betti Bidart.
Il se félicite à ce propos du "soutien total dans ce litige" accordé par la Communauté des Communes de Garazi-Baigorri à M. Azconegui.
De son côté, M. Gibelin, qui précise être intervenu à l’amiable "à plusieurs reprises", attend les résultats de la dernière expertise et ne souhaite pas s’exprimer davantage dans l’attente.
