Le parti Batasuna a démenti avoir noué des contacts politiques "formels et officiels" avec le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) de José Luis Rodríguez Zapatero. "Malheureusement, il n’y a pas de relations formelles et officielles", a déclaré le porte-parole de Batasuna Joseba Permach au cours d’une conférence de presse à Donostia-Saint Sébastien.
Dans des déclarations publiées dimanche par le journal basque Deia, le chef du gouvernement de la Communauté Autonome Basque, Juan José Ibarretxe, avait affirmé que son cabinet était déjà en train de dialoguer avec Batasuna, tout comme les socialistes espagnols [lire notre édition d’hier]. "Je sais que c’est ainsi. Qu’ils disent ce qu’ils veulent, mais nous parlons et c’est une bonne chose" avait insisté lundi le lehendakari sur les ondes de la radio publique Euskadi Irratia.
Le gouvernement socialiste avait pourtant démenti négocier quoi que ce soit avec Batasuna. "Ces contacts n’existent pas", et "ils n’existeront pas tant que ETA n’aura pas mis fin à plus de 35 ans de violence dénuée de sens", avait déclaré le ministre des Administrations publiques, Jordi Sevilla.
Le secrétaire général du Parti socialiste d’Euskadi (PSE), Patxi López, a également affirmé hier que les socialistes et le gouvernement espagnol ne parleront pas avec Batasuna "tant que cette formation ne condamnera pas les attentats (de ETA) et les actes de violence urbaine".
Lors de la session d’investiture Juan José Ibarretxe avait plaidé pour la mise en place d’une table de négociation "multipartite" et "sans exclusions", c’est-à-dire, avec la présence de Batasuna, à présent interdit en Espagne.
Ouvrir un dialogue politique
Hier, le porte-parole de Batasuna a assuré que la gauche abertzale "continuera de tenter de nouer de telles relations et d’ouvrir un dialogue politique formel avec le PSOE". Pour l’instant, selon Joseba Permach, il n’y a que "certaines relations personnelles" entre des membres de Batasuna et des militants du PSOE.
Ces contacts "n’ont pas beaucoup d’importance, parce que malheureusement il faut souligner que le PSOE n’a pas de relations formelles avec la gauche abertzale".
Il a toutefois ajouté que tout contact "est important, d’autant plus que pendant dix ans la stratégie d’isolement politique et social de la gauche abertzale s’est imposée".
Concernant la réaction du PSOE, Joseba Permach a déclaré qu’il est "inacceptable" d’établir des conditions préalables à la mise en place d’un processus de dialogue politique, et par rapport aux propos du lehendakari Batasuna lui a réclamé de "ne pas utiliser le dialogue en tant qu’une arme à l’encontre d’autres partis politiques".
