Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > Culture 2005-06-29
L’écriture pour survivre à l’exil
·Xanti Zapirain "Kaiku" réfugié basque à Hendaye depuis 1973 raconte ses années fugitives

Recherché par la police espagnole, poursuivi par la police et l’administration françaises, menacé par les attentats du GAL, la condition de réfugié basque n’a jamais été des plus commodes. Ces années sont racontées par l’un d’entre eux. Xanti Zapirain Kaiku, 52 ans, relate de façon autobiographique une part de cette histoire collective qui a fortement marqué le devenir du Pays Basque nord. Des années de plomb des attentats du GAL à nos jours. Bizi behar dugu (édité en euskara par Txalaparta) a été rédigé par un donostiar, venu se réfugier de ce côté-ci de la frontière en 1973. Et qui vit depuis à Hendaye où il travaille aujourd’hui dans le bâtiment.

Une écriture rendue nécessaire. "Une question de survie" écrit-il. "En 1987, tout a changé, fini les parties de pelote, le travail, la pelote,... j’ai dû tout arrêter et demeurer caché; cela a été trois années très difficiles, où j’étais toujours en fuite" a-t-il rappelé lundi lors de la présentation de son livre à Bayonne, devant des homologues venus en ami, comme lui réfugiés de longue date. Ce petit-fils du bertsulari Joxe Zapirain et neveu de l’écrivain Xalbador Zapirain Ataño se défend lui même d’être un écrivain. Par humilité. Une écriture de survie qui a débuté par des vers, des bertsu, des poèmes. Puis conseillé par son ami et camarade d’Herri Batasuna Joxe Mari Perez, il passe à la prose pour relater sa vie. "De la prose?! Au début je n’ai pas voulu, je pensais que c’était de la vanité". Xanti Zapirain souligne la difficulté, personnelle, de passer de l’écriture à la publication. "Comme j’avais le temps..."

Amets Arzallus, le jeune bertsulari hendayais a également participé à cette présentation du livre. Les lieux, et les rues décrites par l’ouvrage lui sont connus. Lui-même enfant de réfugié basque indique avoir trouvé dans ce livre des réponses à des choses qu’il ne comprenait pas, qu’il ne pouvait comprendre à l’âge de 14 ans. "Je me suis rendu compte que l’on pouvait être prisonnier chez soi."

"J’ai eu de la chance, malgré tout, ils ne m’ont jamais attrapé" dit souriant l’écrivain. Les années sans papiers sont terminées bien qu’il ne soit jamais retourné à Altza (Donostia). L’écriture demeure.



Pio Baroja raconte la Guerre civile
Lui aussi a été réfugié. A une autre époque. Ascain, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye ont été les lieux de son exil durant la Guerre civile espagnole. Cette semaine la petite maison d’édition espagnole Caro Raggio publie les mémoires, inédites à ce jour (par décision familiale) des mémoires de l’écrivain iconoclaste Pio Baroja (St-Sébastien 1872‹Madrid 1956). La guerra civil en la frontera a été écrite depuis la rive droite de la Bidassoa. Au moment où débute le coup d’Etat, Pio Baroja est dans sa résidence familiale et estivale de Bera de Bidassoa. Interpellé par les Carlistes, il sera rapidement relâché, puis traversera la frontière à pied. Une ¦uvre marquée par le scepticisme proche d’un individualisme anarchisant, qui a beaucoup puisé dans ses racines basques mais sans jamais les revendiquer. Un récit qui est particulièrement corrosif contre les putschistes dont le "patriotisme snob prend le Manzanares pour un fleuve aussi grand que le Danube et la Volga". Mais il n’est pas plus tendre avec les forces de gauche, en particulier communistes. Défendant Nietzsche contre Marx (ses "prédictions inaccomplies" et son Capital "indigeste et soporifique") et Lénine ("et ses amis à la phraséologie vulgaire et médiocre"). La mesquinité d’alors n’est pas oublié. "Pour monter sur la colline au-dessus de Béhobie, le propriétaire du terrain commença à demander 50 centimes par personnes. Ceux de Biriatou voulurent également faire payer à ceux qui tentaient de contempler l’avancée. C’est l’industrialisme de l’époque, chose assez basse et misérable." En septembre 1936 Pio Baroja poursuivra son exil à Paris, et rentrera finalement en 1940 dans la Nouvelle Espagne. Un retour permis par une attitude sceptique et contemplative sans grand danger pour le nouveau régime.


 
Print
...More news
Pays Basque
Un gouvernement basque provisoire
Culture
L’écriture pour survivre à l’exil
Culture
Gatuzain, l’édition dans un créneau difficile
Sports
Les meilleurs longboarders seront à Biarritz
Pays Basque
Le "boom historique" de l´artisanat basque
Sujet à la une
Les Peñas de Bayonne menacent de fermer les fêtes à trois heures
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise