Juan José Ibarretxe a été officiellement investi, samedi, lehendakari du gouvernement de la Communauté Autonome Basque (CAB), lors de la cérémonie traditionnelle où il devait prêter serment devant le chêne de Gernika, symbole des libertés du Peuple Basque. "Devant Dieu humblement, le pied sur la terre basque, en souvenir des ancêtres, sous l’arbre de Gernika, devant vous, représentants du peuple, je jure d’exercer fidèlement mes fonctions", a-t-il répété en euskara, reprenant la formule utilisée en 1936 par le lehendakari José Antonio Agirre.

Après la cérémonie symbolique de prise de pouvoir, lundi, c’était le tour de la prise de pouvoir concrète, avec la présentation officielle de la liste du nouvel exécutif de la CAB, dont la composition est très similaire à celle de la précédente équipe. En effet, la plupart des conseillers sont renouvelés à leurs postes. Seuls trois élus quittent le gouvernement. Alvaro Amann, conseiller des Infrastructures et des Transports (PNV), Sabin Itxaurraga, responsable de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement (EA), et Anjeles Iztueta, conseiller à l’Enseignement et à l’Euskara (EA) seront remplacés par des membres de leurs partis respectifs: Nuria Lopez de Guereñu, Esther Larrañaga et Tontxu Campos.

La composition du nouvel exécutif reste pratiquement similaire: Idoia Zenarruzabeitia (PNV) continue à la vice-lehendakaritza et reste au département des Finances; Javier Balza (PNV) à l’Intérieur ; Ana Aguirre, conseillère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, (PNV); Gabriel Inclán renouvelle département de la Santé; à la Culture, Miren Azkarate (PNV); Gonzalo Sáenz de Samaniego (PNV) repart au département de l’Agriculture et de la Pêche; Joseba Azkarraga (EA), à la Justice et à l’Emploi; et, en fin, Javier Madrazo (EB berdeak), reprend la responsabilité du Logement et des Affaires sociales. La cérémonie officielle de prise du pouvoir se réalisera aujourd’hui.

Processus de dialogue

À l’issue d’éventuels accords qui seront engagés par les partis politiques présents à la table des négociations à laquelle participerait le PSE après un abandon des armes de la part de l’ETA, le lehendakari dissoudrait le Parlement pour convoquer de nouvelles élections. Ce serait d’ici deux ans, afin de faire coïncider le scrutin autonomique avec les élections municipales.

Mais tout cela reste encore très lointain. Il faudra que le processus de dialogue, qui n’est toujours pas en place, prospère.

"La fin de la violence pour engager le dialogue"
Juan José Ibarretxe, a demandé hier la fin de la violence à ETA pour engager un "véritable dialogue politique" sur l'avenir du Pays Basque et la résolution du conflit. "Pour arriver à un véritable dialogue, à une table de discussions entre partis, il est nécessaire de vivre sans la violence de l'ETA et sans la violence urbaine", a déclaré M. Ibarretxe lors de la séance d'installation.

Le chef du gouvernement autonome basque avait proposé la semaine passée la mise en place d'une "table" de négociations sur le problème basque à laquelle participeraient tous les partis, y compris Batasuna. Cette proposition a été rejetée par le Parti socialiste au pouvoir à Madrid et le Parti Populaire.

Pourtant, M. Ibarretxe a réitéré son offre hier, invitant à la mise en place en septembre, d'un premier groupe de travail entre partis, en vue de l'instauration de cette table de discussions politiques".

Il a critiqué l'attitude des socialistes vis-à-vis de la gauche abertzale. "Il est contradictoire qu'ils parlent avec eux en privé et que d'un autre côté ils nous reprochent de compter sur la présence de Batasuna pour cette table de discussions", a-t-il déclaré.